sans titre

Juin 1946. Notre voisine, la Comtesse de Montrichard vient nous voir, vêtue d’un habit vert bouteille, boutons de bronza, ornés de trois têtes de lièvre provenant de ka tenue de chasse de son mari, de l’équipage de son beau frère de Guébriant qui chassait en bretagne avec la devise ; « Vas Y Léon ».
Une devise derrière j’ai courru est celle de mon ami le Comte Edme de Certaines, quand je prenais des chevreuils avec lui dans les bois de Lamenay. Où tu iras, tu trouveras n,mort Certaine. La devise au dessous de ses armes était : « Foi en Dieu, Foi certaine . »

Quand j’avais des chevaux, il était écrit sur les harnais « Tâches quand même . » et le frontail des brides était recouvert de drap rouge. Quelle déchéance ! quand je n’ai plus qu’un âne pour me traîner.. Pour le remplacer il faudrait aujourd’hui 3o ooo frs, et en 189o, j’ai acheté Blood Royal 1 4oo frs à Joseline. Cela me rappelle que vers cette époque, il y avait rue Marboeuf un marchand de chevaux assez connu, du nom de Dupuis.. On lui demandais un cheval de chasse, il vous faisait sortir un hunter tout sellé. Saute-t-il bien ? s’il saute ? Vous allez voir, et il disait à sa femme sors l’échelle et barres la rue, ce qui prouve qu’elle était peu fréquentée à ce moment-là, et il la lui faisait passer 3 ou 4 fois. Le client, satisfait, achetait l’animal.. Un jour, Monsieur Segond, notaire à Paris, et qui aimait bien faire sa promenade tous les matins, vient demander à Dupuis un cheval de voiture , il lui présente un beau Normand, bai brun. On l’attelle et on fait un tour dans les champs-élysées. L’animal marche très bien, Mr Segond l’emmène et le lendemain, le met à sa voiture pour aller au Bois. Arrivé dans l’allée des acacias, l’animal s’arrête et se met à ruer dans les brancards, il ne laise rien à casser derrière lui, sauf les jambes de son maître. Celui-ci, furieux et il y avait de quoi revient chez Dupuis pour lui dire des sottises, brigand, canaille, vous méritez le bagne. Celui-ci de répondre : « est-ce que le cheval n’a pas bien marché quand je le menais hier ? Ce n’est pas ma faute si vous ne savez pas conduire ! Etes-vous allé voir le bagne ? Non ! Eh moi, je l’ai visité et j’y ai vu beaucoup plus de notaires que de marchand de chevaux. »