19.2.10

La Guerche

Il y a à la Guerche des réunions de courses très réputées, où l’on venait de tout le pays. J’ai connu comme présidents le Cte Charles de Montsauluin, ensuite le Marquis d’Aramon, mort depuis peu, comme vice-président, le Baron de Neuflize, un des hommes les plus chics de Paris. C’est sur cet hippodrome que mon neveu Bernard la Brosse a fait ses premières armes. Comme je lui demandais de me montrer la jument qu’il faisait courir, il hésitait à la reconnaitre : j’ai su plus tard qu’il cherchait les quelques poils blancs qui étaient poussés à la place d’une cicatrice. Il a fait bien des progrès depuis et il a su acheter de bons chevaux, tout particulièrement, Renard Argenté, qui lui a gagné trois handicaps de suite, ce qui est très rare. Une année, mon ami Camille Dugas est venu coucher à Tâches la veille des courses avec son grand break et ses beaux chevaux et le lendemain, il nous a menés à la réunion en compagnie de la Ctese Charles de Bouillé, qui nous a gardé à dîner le soir.
Des courses qui étaient également très suivies étaint celles de Cercy-La-Tour, on y venait de 1o lieues à la ronde avec ses chevaux et beaucoup de gens y arrivaient à l’heure d’un déjeûner qui était servi sous une tente par maître Gastorf qui avec la tête de veau légendaire vous présentait toujours le buisson d’écrevisses. Sur la piste, les chevaux n’étaient pas tous de grandes classe et les casaques pas toujours en soie. Pour les invités, j’ai vu des fermiers rentrer leurs blouses dans leurs pantalons. Le Cte de Rochetaillé venait tous les ans prendre part à une course ou deux et les disputer au Mis de St Vallier. Le pari mutuel n’existait pas, on formait des poules entre soi. Les fidèles qui n’auraient pas manqué ces réunions pour rien au monde étaient les Pracomtal, les Veyny, les du Bourg, les Soultrait de Lurcy, les Massin, de la Brèche, Dugas, Boignes, Pinet des Ecots, de Gaillon, de Noury, de Damas, Benoit d’ Azy, de Brézé, d’Espeuilles, d’Assigny, de la Planche, de la Brosse, de Vauban, d’Armaillé, Petit de Tonteuil, qui venait de bâtir le château de Tintury. Madame Decray qui habitait à Maumigny, tout près du champ de courses avait toujours sa table pleine de monde ces jours-là. La veille ou le Lendemain, il y avait généralement un concours hippique pour chevaux du pays. Une année, on m’a demandé d’être membre du jury. Je suis resté coucher chez mes amis Massin à la Brèche qui était la maison la plus accueillante du pays .

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