19.2.10

de Lafond

Les Lafond habitaient leur terre de Fontallier près de St Pierre. Madame était née Robert, sœur du docteur St Cyr et par conséquent un peu nos cousins. Ils n’avaient qu’un fils Emile. Celui-ci s’étant engagé dans la cavalerie est devenu en peu de temps Mal des Logis, et pendant une permission de 8 jours qu’il était venu passer à Fontallier, tout près du vieux château féodal de Langeron, il s’est épris de la fille du Comte de ce nom et au lieu de rentrer aux Dragons à la fin de sa permission, il a fait une petite fugue avec la Demoiselle. Aussi, rentrant en retard, il a été cassé de son grade, ce qui ne l’a pas empêché, après la guerre de 187o d’en revenir capitaine et en 1873 de commander au 12 ème dragons, un escadron où je me suis engagé et où il m’a fait suivre le cours des volontaires d’un an dont j’ai gardé un très agréable souvenir.. Cette même année, il a épousé Mlle Berthe Labour, de Senlis et peu de temps après est née une fille qui vit encore et qui est la Ctesse de Falleney. Après Thérèse est venue au monde Pierre qui est sorti de St Cyr et est mort l’année dernière à la retraite comme colonel de cuirassiers. Il avait épousé Mlle de Preux, dont il a eu un fils marié lui aussi, mais sans enfants, de sorte que le nom de Lafond va s’éteindre. Cyr, sorti lui aussi de St Cyr élève des plus brillants a fini ses jours au moment où il venait d’être nommé général ; le plus bel avenir lui était réservé. Il avait épousé à Nantes Mlle La Courgrandmaison dont il a eu une fille qui doit avoir 2o ans. Son père est mort à la retraite à Senlis après avoir été général d’une division de cavalerie qu’il commandait à Angers . Dans l’armée, il était connu sous le nom de Vornito-Négro, parce qu’il avait le teint très bronzé. En 1876, étant professeur à l’école de Saumur, il m’invite à venir le voir. Je ne me fais pas prier et je passe dans sa maison un agréable séjour. Il m’emmena suivre une chasse avec l’équipage de chevreuil du Comte Hardouin de Maillé, c’est là que je vois le premier habit rouge et sauter les premiers obstacles. Chez nous, on suit le débûcher par les routes, là-bas, on galope à la queue des chiens à travers les plaines en passant les obstacles qu’on trouve devant soi, ce qui follement amusé d’autant plus que je montais une excellent jument alezane que m’avait prêtée mon compatriote Adolphe Lavaivre qui a fini colonel de Spahis. Les autres jours, j’ai passé mon temps à visiter l’école, tout y est pour le cheval, les sauteurs ont fait mon étonnement, les reprises des écuyers tout de noir habillés mon admiration.. A l’extérieur, le steaple couru par les lieutenants de Canisy, des Chênes, de Vaulagé, et autres ……… j’ai cependant moi-même passé sur le dos du fameux jupin, celui de Verry. J’ai quitté Saumur plein de reconnaissance pour le capitaine et Madame de Lafond, me promettant bien d’y revenir un jour. Cest ce que j’ai fait un peu plus tard, en allant voir le très renommé carrousel qui est unique au monde. Je me souviens aussi du pantagruélique dîner que j’ai fait à l’hôtel Budau avec mes amis, et des nombreuses bouteilles qui ont été bues, y compris celles de château yquem, car à ce moment-là, Lur-Salus était écuyer et régalait ses camarades.

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