12.9.10

AVRIL 1927

1. Confirmation du mauvais temps. Nous faisons le Bridge à la maison, Auguste du Verne ne vient pas, il fait placer chez lui la télégraphie sans fil.

2. Camille de Vercy meurt âgé de quatre-vingt neuf ans. Ce vieux cousin avait épousé en premières noces sa cousine Marie de Vercy, pendant bien des années ils sont venus passer une partie de leurs vacances à Tâches, soit chez ma grand-mère, soit ensuite chez mes parents, étant peu fortunés on avait pitié d’eux. Ils laissent deux enfants, Adrien, Lieutenant-colonel d’artillerie en retraite, et Marguerite mariée à M. Cabonat, professeur à l’Université de Caen, ses idées trop avancées pour nous, ont fait que nous avons rompu toutes relations avec eux. Vercy avait un certain talent comme sculpteur, il a fait plusieurs bon bustes, et il est l’auteur du St François Xavier qui est dans l’église de St Parize le chatel. Sa seconde femme qui devait être sa cuisinière fait part de son décès.

3. Je descends chez Auguste du Verne qui est en lune de miel avec la TSF mise depuis deux jours dans son salon et qu’il fait marcher jour et nuit. J’entends un sermon du père Lhaude, que je suis bien mieux que celui du père Sanson, on fait œuvre, prie, assis dans un bon fauteuil, c’est trop commode et je suppose peu méritoire. Marie-Antoinette retour de Paris où elle est allée pour assister à la grande réunion de la Ligue Patriotique des Françaises, ce qui lui a permis de voir et de causer avec beaucoup de monde, en est revenue atterrée par tout ce qu’elle a entendu dire de sottises à propos de l’Action Française ; cette question s’envenime tous les jours et les bons chrétiens ont bien peur qu’elle ne finisse par provoquer un schisme.














Auguste du Verne




Goûter-Bridge chez Madame de Bourcier, femme fort aimable et nouvelle venue à Nevers, elle est veuve depuis longtemps et a un fils unique de vingt deux ans employé à la banque de France, ce qui a motivé leur installation dans notre ville. Trois tables de Bridge, une de Banco et profusion de gâteaux.

6. Pluie. M.M. Chevrotin et Constant me conduisent à Tâches dans une superbe conduite intérieure Hotkchiss, nous y retrouvons M. Crotat et ensemble nous allons chasser un lapin au taillis d’Orgeat, car j’ai obtenu une prolongation jusqu’au quinze avril pour détruire les bêtes nuisibles, ceci à la demande de Couturier, qui en a profité pour tuer hier un sanglier lancé dans la Ravie. (trois lapins).
J’ai oublié de noter qu’hier avec Marie-Antoinette, nous sommes passés prendre Raoul d’Anchald pour aller à Châteauneuf Val de Bargis à l’enterrement d’Abel Metairie mort à Fonfaye à quatre vingt neuf ans. Il y avait beaucoup de monde et sur sa tombe, M. Flandrin a prononcé un fort beau discours. Ce veuf a planté là un jalon qui le conduira à prétendre à la main de mademoiselle Metairie qui ne s’est pas mariée parce que, dit-on, son frère ne voulait pas lui donner de dot. Son frère Charles est aussi un parti vacant.

7. Marcelle va seule à son patronage de Moiry et revient par Tâches et Saint-Parize. Auguste du Verne réunit la M.M. pour le Bridge et comme il perd cinq parties de suite, jure ses grands Dieux qu’il ne touchera plus jamais une carte, serment d’ivrogne.

9. Pluie. Foire de Nevers, beaucoup d’animaux, transactions lentes, j’achète à Champeroux un âne de huit ans, couronné pour mille huit cent francs, c’est beaucoup trop cher, mais des maquignons en ayant offert mille sept cent devant moi, j’ai dû forcer la dose. Bridge chez Madame de Mollins. A déjeuner, nous avions eu Roger de Soultrait et Fafa.

11. Les Guillaume du Verne dînent avec nous, pour se rendre ensuite au Clos Saint Joseph, où l’on doit répéter la revue. A cinq heures j’entends une belle conférence faite par José Germain sur le redressement Français, c’est Mercier, le grand entrepreneur, qui a inventé ce nouveau groupement qui a de fort bonnes intentions pour combattre le communisme, mais comme à beaucoup d’autres, il lui manque la chose essentielle, l’idée de Dieu et de la religion. Malgré cela, j’ai donné mon adhésion.

12. Les d’Anglejan mangent avec nous à déjeuner un cuissot de sanglier tué à Tâches la semaine dernière, il était aussi tendre que succulent.
A deux heures, nous avons la visite de Gaby venu à Nevers avec son notaire. Il me provoque au Piquet, je lui gagne mille cinq cent points en moins de temps qu’il ne m’en faut pour l’écrire ; ce garçon est incorrigible quant au carton.
La jeune Jacqueline d’Assigny a été mise au monde il y a quatre jours, boulevard Victor Hugo.

13. M.M. Constant me conduisent à Tâches où nous tuons un dernier lapin. (trois au tableau)

14. Jeudi Saint, il fait un temps superbe pour la promenade aux reposoirs, mais il y a beaucoup de monde dehors. J’écris à André pour lui demander des nouvelles de sa fille Yvonne, on craint un phlegmon du côté des reins.

15. Vendredi Saint. Pluie. A midi trente, nous allons, Marcelle et moi, chercher Cécile et Yvonne qui viennent passer avec nous les vacances de Pâques. Demain, après l’arrivée de mon petit-fils, nous serons tous réunis à ma grande joie. Dans des papiers qui me sont envoyés de l’étude Gallicher, où ils devaient être depuis longtemps en souffrance, je vois que notre maison de la Place Ducale a été achetée en 1891 par le grand-père de ma femme et que cette même maison avait été vendue en 1814 par M. Moret - Nion, mari de Melle Sallonier de Nion de qui devait venir cette propriété. Philippe a bien essayé il ya une trentaine d’années de faire revivre ce nom, mais la chose n’a pas pris, contrairement à ce qui arrive habituellement. C’est peut-être heureux, car des revers de fortune l’ont forcé à vendre terre et château de Nion.

15. Pâques. Bien que le prédicateur du carême ait été bien médiocre, dans la personne d’un jeune dominicain, il y a beaucoup d’hommes à la messe de communion. A déjeuner, Félix nous aide à manger un excellent pâté, recette de Tâches, du respectable poids de neuf livres. Que pourrait-il coûter chez le marchand de comestibles ? Promenade à Marzy en auto.

16. Glace. Avec mes petits enfants, nous allons nous promener jusqu’à Vauzelles, ou je constate que la ville grandit chaque jour. Les arbres sont couverts de fleurs qui n’ont pas été atteintes par la gelée de la nuit.

17. Les vieux Clayeux amenés par Antoine et les Gaby de Villaine déjeunent avec nous, leur venue est motivée par la curiosité de voir jouer au clos Saint Joseph une revue, que sur la demande de Marie-Thérèse Pinet des Ecots, Augustin a composé au profit des écoles libres. Elle est intitulée, le Fisc de la Lune et se passe dans un château situé au bord de la Loire. Le premier rôle est tenu, et fort bien ma foi, par Suzanne du Verne devenue Colombine, c’est son beau-frère Guillemin d’Echon qui fait Pierrot avec une rare perfection. Le colonel d’Assigny, avec une parfaite diction a bien le type du vieux veneur, et sur l’air des honneurs, il chante un petit couplet de sa composition sur les mérites de l’auteur. François de Lestrange nous débite une conférence, composée tout exprès pour lui, avec un véritable talent, déguisé en vieux savant, il est méconnaissable. Melle Comte en soubrette, et sur l’air des cloches de Corn----- dit bien le couplet sur la pile d’assiettes qu’elle a laissé tomber. Bonne note pour Mme Subert dans la parodie de la commode de Victorine. L’amiral suisse Mougerot et sa commère Madame Ponceau sont désopilants. Melle Lemoine incarne un excellent Fortunio, son costume est très seyant. Toutes les scènes sont bissées et rebissées, et jeux de mots se disputent avec les calembours les nombreux applaudissements. Que je n’oublie pas mon vieil ami Raoul d’Anchald qui très complaisamment est venu sonner dans les coulisses plusieurs fanfares pendant la chasse au sanglier. L’auteur appelé sur la scène a chanté un couplet pour remercier les acteurs qui vraiment méritaient des éloges. Somme toute, cette revue a été un véritables succès. Elle avait été précédée par un lever de rideau l’été de la Saint Martin admirablement interprété par Madame Houdaille, ma fille Edith et M.M. de Bourcier et Canet. Tous les quatre ont été à la hauteur de leur tâche. Très naturelle la belle Solange qui n’avait rien de la nourrice, qu’elle est pour l’instant, Edith a eu des jeux de physionomie qui ont été très remarqué, Bourcier malgré ses vingt deux printemps, ressemblait bien à un vieux Monsieur et Canet à un jeune. Assistance aussi nombreuse que choisie, Mis et Mise de ( ?) Veyry, Ctesse de Ganay, Ctesse de Marcy, et de Villaines, Col et Marie Tiersonnier, Vte de Dreuzy, de la Boutesse, Bne le Pelletier, les Montrichard et leur fils qui après la représentation nous ont ramené à la maison, pour s’y rafraîchir car grâce à Dieu il faisait beau et chaud.
Hubert d’Assigny a eu beaucoup de peine à dire un prologue de quinze vers qu’Augustin avait composé pour lui. Décidément, il se fait un peu vieux pour le théâtre.
Marguerite Pinet de Maupas, comtesse de Monterno est morte le 17 dans son château du Bort.
Victor Robert St Cyr, docteur en médecine, pendant longtemps maire de Léré, Cher, meurt à soixante seize ans à la suite d’une longue et cruelle maladie, supportée très chrétiennement.

18. Déjeuner de 14 personnes chez ma sœur avec les Pardieu, les Delecluze, les Villeneuve et nous. A deux heures, Constant me mène à Tâches par un temps splendide, la campagne est jolie et les fruitiers couverts de fleurs.

19. Magnifique goûter offert par Félix aux Pardieu, Mollins, Toytot, Pinets des Ecots, etc. Distribution de fleurs aux dames, deux tables de Bridge…

23. Marcelle me conduit à Tâches avec les enfants qui déjeunent sur l’herbe. De retour à quatre heures, nous goutons chez Madame Bouquillart qui a réuni toute la haute. La table croule sous une montagne de gâteaux.
Quatre tables de Bridge et une de Banco.

24. Froid de Canard. Edith conduit ses filles à un goûter chez les de Thé. Vingt cinq enfants, accessoires de cotillon. Augustin, Cécile et Marcelle vont faire un bridge à la Baratte, pendant que j’en fais un chez Zizi. Après dîner autre bridge chez Madame de Pardieu. Je lui montre le contrat de mariage de Charles Robert avec Emilie Desnoyers, auquel plusieurs Saulieu ont signé, en juin 1814. J’y vois que la jeune mariée a reçu mille cinq cent francs de dot et son époux mille francs. Ces deux mille cinq cent francs de rentes ajoutées à ce que pouvait toucher de traitement à cette époque le substitut du procureur du roi qu’était notre grand-père, devaient ressembler à de l’opulence.

25. Pour moi qui réclame souvent la pluie, je lis dans une lettre adressée à mon beau-père, par la Comtesse de Choiseul, à laquelle il servait une rente comme veuve en premières noces de son oncle Des Noyers, qu’à Amiens le 18 juin 1854, on demande de l’eau car depuis 14 mois, il n’est tombé que de rares averses.

26. Goûter d’enfants à la maison, où l’on en réunit une vingtaine. Pendant ce temps nous faisons un Bridge chez ma sœur avec Augustin et Marguerite Pinet des Ecots, qui perd royalement, comme toutes les fois qu’elle touche une carte. Contrairement à beaucoup de joueurs, elle ne se plaint jamais. Après dîner avec mes enfants et petits enfants, nous allons au Ciné Parc entendre une conférence intéressante avec projections sur l’Indochine, le Tonkin, l’Annam et le Laos.

27. Enfants et petits enfants font une visite à Luanges et goûtent au Banlay.

28. Mon petit Vé rentre à son collège le cœur pas trop gros. Augustin et moi avons eu le cœur dur en lui supprimant le chocolat au petit-déjeuner, c’est une dépense de 120 francs par trimestre, et vraiment par le temps qui court on peut faire cette économie. On sera bien forcé d’en faire d’autres.
Grandissime goûter chez les la Motte à Vernuche le haut. Tout le pays est là. La maîtresse de maison est tout de rouge habillée, y compris ses bas. Il fait un temps splendide et du haut de la terrasse la vue est magnifique.

29. Cécile nous quitte pour aller passer cinq jours à Paris chez cette excellente Madame de Lépinière dans son hôtel de la rue Saint Florentin. Elle lui apprendra que sa fille Guillemain s’est fait couper les cheveux un peu tardivement.
Nous goûtons à la Grace avec les Chavanne et nous bridgeons après dîner chez les Toytot. Quatre tables.

30. Orage et pluie. Je fais repeindre les fenêtres et contre-vents de la maison, ce n’est pas sans besoin ; on repousse toujours l’heure des réparations, tout étant si cher, c’est un tort, car rien ne baisse, tout au contraire. Bridge à la maison, trois Dames, cinq Messieurs.

10.9.10

MARS 1927

(le 19ème cahier commence au 12 mars 1927)

12. Foire, beaucoup de monde, beaucoup de bêtes à cornes, mais transactions difficiles, surtout pour les châtrons qui sont très peu demandés. A dix heures à la Cathédrale, service pour François du Verne mort à vingt-six ans à Paris où il travaillait chez un agent de change. Il a été emporté par la grippe infectieuse en quelques jours. Il y avait énormément de monde à ces funérailles, venus du Cher et de l’Allier. A déjeuner, nous avons eu René et Geneviève Clayeux et F. Jourdier ainsi que les Charles Tiersonnier. A deux heures, mes filles nous ont quittés pour Paris où elles doivent passer le temps que leur donne un billet d’aller et retour. Elles descendent chez Antoinette Jourdier.

15. J’entends chez les Petites Sœurs de l’Assomption, une conférence faite par le Colonel d’Assigny, le sujet traité est la Patrie, et il est fort bien traité, ma foi. Pourquoi un garçon si bien doué que lui a-t-il pu aussi mal guider sa barque. A cinq heures, thé, Bridge chez ma sœur. Je trouve en face de moi des adversaires qui doivent être plus compétents dans leur métier que dans celui de toucher les cartes dans la personne de M.M. Reynier et Dubois de la Sablonnière, tous les deux forestiers, et de M. Saurel, directeur des usines ( ?) Kulmann. Leurs femmes ainsi que Madame Vernin et ses filles jouent au Banco.
Les Larouillères nous font part des fiançailles de Marguerite avec Pierre de Gaudart d’Allaines.

16. Je sors du tribunal où l’on jugeait l’affaire La Brosse. Bassot, fermier à Bonay, ne veut pas quitter son domaine, prétendant que Louis ne lui a pas donné congé à temps. Girard son avocat a bien plaidé, disant : dans cette affaire il y a un menteur, quel est-il ? Tricot, défenseur de Bassot, qui pourtant est conservateur, a plaidé en disant que la parole d’un fermier vaut bien celle d’un propriétaire. Ce n’est pas mon avis dans le cas présent. Mais le tribunal sera-t-il de mon avis !
Bizy me conduit à Tâches, où je constate que mon troupeau de brebis décline tous les jours et que mon métayer Dreure a fort mauvais esprit, ce que je savais déjà. Nous rentrons bredouilles de la chasse aux lapins, il y en a cependant encore beaucoup trop. A dix heures dix-huit du soir, je vais attendre Marcelle à la gare, elle revient de la capitale, n’ayant pas réussi dans l’affaire qui l’y amenait, et pas autrement fâchée, je le constate.

18. Pluie. Je vais à Tâches avec M.M. Constant et Crotat afin de faire avec eux le tour de la propriété, dont je veux leur louer la chasse, me sentant vieux d’une part, et d’autre me refusant à payer moi-même la taxe votée par le conseil municipal sur les chasses gardées.

19. Saint Joseph. Comme je l’ai fait depuis quelques années, je vais communier à la cathédrale avec mes petites filles qui vont ensuite servir le déjeuner des vieillards chez les petites sœurs des pauvres. En me promenant je passe par le cimetière où je recommande au gardien de faire nettoyer la sépulture des miens qui tous les ans est envahie par les ronces. Marguerite et sa petite fille dînent avec nous.

20. J’entends une magistrale conférence faite par deux délégués de la ligue dont Taittinger est le président, et je me fais inscrire au nombre des membres de la jeunesse patriote, je devrais dire de la vieillesse. M. de Gouvion de St Cyr prend le premier la parole, et après avoir exposé le but de la ligue, il demande s’il y a dans la salle des contradicteurs. Un ouvrier monte sur l’estrade et nous raconte quelques absurdités. Il est vite et bien remis à sa place par Gouvion. Nous avons ensuite la bonne fortune d’entendre M. Bergeron qui réfute toute la doctrine du marxisme. Après lui, un ouvrier typographe de Nevers vient vanter les soviets avec un certain talent, et dit que les frontières ne sont représentées que par un morceau de bois qu’il faut abattre. Bergeron lui riva alors son clou et comment ! Malheureusement il n’y avait assez de monde pour assister à cette réunion qui cependant en valait la peine.
Marie Antoinette du Verne emmène Marcelle à Luthenay où elle porte la bonne parole devant les ligueuses de l’endroit. Un thé-Bridge clôt la soirée à la Baratte, c’est la belle Solange qui a l’amabilité de m’y conduire. Il y avait quatre tables de jeux et de nombreux gâteaux, si nombreux que Suzanne a demandé à la jeunesse de venir les finir après dîner, ainsi fut fait, et le Banco s’est prolongé jusqu’à deux heures du matin.

21. Le printemps commence par un temps superbe. J’en profite pour monter au grand séminaire où le chanoine Chollet me fait faire le tour du propriétaire, l’ensemble à grand air et de la terrasse la vue est superbe. La chapelle me plait particulièrement. Le jardin d’une contenance d’un hectare et demi est bien tenu et doit, grâce à ses nombreux légumes, aider à la nourriture des hôtes de la maison. Les séminaristes sont actuellement de vingt sept. Bridge chez Madame Delecluze.
A une heure du matin, Augustin revient d’un séjour à Bulhon, où il a installé sa mère qui s’ennuyait dans sa maison de repos à Lyon, où elle a passé un peu plus de deux mois. Toute seule à la campagne, elle s’ennuiera peut être davantage. C’est son affaire. Elle subit l’influence de sa fille, qui est souvent contraire.

23. A minuit trente, Edith revient de Rennes par Paris, elle est bien contente des quatre jours passées chez Cécile qui a mis les petits plats dans les grands pour la recevoir.

24. Pluie. Foire à Saint Pierre, les châtrons ne sont toujours pas demandés, aussi j’en ai quatre des Petites Granges, que j’envoie à mon compte à la Seigneurie et que j’achète mille six cent francs pièce. Marcelle va à Tâches avec ses petites nièces.

25. Pluie. Louis de La Brosse gagne son procès contre son fermier Bassot.
Le maire de Saint Parize m’informe que la taxe sur les chasses gardées primitivement fixée à deux francs ne sera que de un franc par hectare.
Louis Clayeux est nommé colonel et reste au Maroc.

26. Pluie. Après une visite faite à la Grace, nous allons, mes filles et moi, porter au Veuillin nos condoléances, nous y rencontrons les d’Armaillé. Les Guillemain et les Guillaume du Verne dînent avec nous, deux excellents canards composent le rôti, je les arrose d’un excellent Richebourg, datant du mariage de Cécile.[1]

27. Marcelle est emmenée à Bourges en auto par Henri de Faverges, elle déjeune chez Geneviève de Buzonnière. Au retour, visite et goûter chez les ---- à -----. Cependant que chez les Guillemin nous écoutions le sermon prononcé à Notre Dame par le Père Sanson. Les paroles étaient aussi nettes que si nous avions été devant la chaire, mais j’avoue que j’ai mal suivi ; les idées sont trop élevées pour être suivies à distance. Mollins venu là pour faire un Bridge a pu en faire son profit, c’est un acheminement à sa conversion.
Cette pensée protestante me fait noter les fiançailles de la belle Solange Thuret avec M. de Luze, un bordelais.













Solange Thuret

29. Pluie. Marcelle nous conduit déjeuner à Moulins chez les Clayeux, nous avons la chance de trouver Edmond qui regagnait Paris dans l’après-midi.

30. Pluie. Les Guillaume du Verne déjeunent avec nous, et ensuite mon neveu nous mène avec Augustin et le fidèle Bizy, tirer un dernier lapin à Tâches. Le pays est sous l’eau et Barillets ne peut pas semer la –olle.
Les brebis des Petites Granges déclinent toujours, je vais prier Batréau mon vétérinaire, de me faire venir encore de l’extrait de fougère mâle pour traiter ce qui me reste de troupeau. Monsieur de Pardieu m’a demandé ce matin de prendre la présidence de l’Union catholique pour le canton de Saint-Pierre. Je l’ai beaucoup remercié de l’honneur qu’il me faisait, mais je lui ai dit que je n’étais pas du tout qualifié pour cela et qu’il ferait mieux de prendre mon cousin Henri et à son défaut M. Motte, de la Ferté.
Ramonage de la cheminée de la cuisine, c’est la seule que l’on nettoye, parce qu’elle brûle du charbon, celles qui ne brûlent que du bois ne se salissent que peu ou prou, leur ramonage coûte cher et ne donne rien, de temps en temps le feu prend dedans et le nettoyage est alors complet, surtout dans la cheminée du petit salon.

31. Pluie. Tempête.

[1] 1910

19ème cahier

11 mars 1927

Ce 19ème cahier aura l’honneur de donner l’hospitalité à un poème composé par mon gendre pour remercier ceux et celles qui ont assuré le succès de la vente de Charité de 1927.

Remerciements

Qui devrais-je d’abord remercier ce soir ?
L’acteur le meilleur ? la plus habile marchande ?
Ceux dont les soins ont fait et plus belle et plus grande
Cette fête ?... Si tous ont donné leur offrande,
Merci d’abord à ceux qui vont la recevoir.

Car ils méritent toute notre reconnaissance,
Ces maîtres si chrétiens, si vaillants, détestés
Par les instituteurs laïques, bien rentés,
Qui ne comprennent pas vos saintes pauvretés,
O frères du grand Saint François d’Assise, en France !

L’école est libre, oui, libre avec ce crucifix
Qu’ailleurs on enlève sans que rien le remplace.
Christ, ami des enfants, rayonnant sur la classe,
Vers toi, souvent, le soir, le maître, l’âme lasse,
Cherche le réconfort des labeurs sans profits.

Ecole libre ? non, mais école chrétienne
Qu’on voulut étrangler par d’intangibles lois,
Malgré tous les baillons et les décrets sournois,
Tu fais entendre encor ta salutaire voix
Que n’étoufferont pas les tristes cris de haine.

Agréez donc nos vœux et nos remerciements,
Nobles éducateurs de l’âme populaire,
Vous vous sacrifiez de façon exemplaire.
Nul ne saurait payer ici-bas un salaire
Digne de votre zèle et de vos dévouements.

Sachez que l’on vous aime et qu’on vous encourage.
Devant ces francs papier qui vous seront remis
Songez qu’ils sont venus d’innombrables amis,
Par un commun élan de leurs cœurs, réunis
Moins pour vous remercier que pour rendre hommage.

Vos amis, voyez les se dépenser pour vous.
Saluons tout d’abord la fée inspiratrice[1],
La grande dame blonde au port d’impératrice,
Qui commande avec tant de grâce séductrice
Qu’obéir, quels que soient ses ordres, semble doux.

Près d’elle, saluons les reines de l’aiguille
Se jouant parmi les tissus arachnéens,
Ayant, avec l’esprit, et le gout parisien,
L’art de vendre très cher, ces jolis petits riens
Ou l’éphémère éclat d’une mode scintille.

Remercions encor la Ligue et le Noël
A leurs comptoirs parés d’une égale élégance,
Les dames déployaient une telle éloquence
Que l’acheteur charmé de trouvait sans défense
Et laissait dans leurs mains un gain substantiel.

Louons l’Epicerie et la Pâtisserie,
Merci, Mesdames, pour vos mets, vos entremets,
Vous avez, méritant les bravos des gourmets,
De mille petits fours su faire un grand succès,
Si vous me permettez cette plaisanterie.

N’oublions pas non plus les magiques concerts,
Les thés que vous servaient des servantes mutines,
Le joyeux tournoiement des rondes enfantines
Avec les rires frais et les voix argentines
Scandant de leurs grelots le rythme de vieux airs.

Fortunio, merci, vous nous fîtes entendre,
Avec vos petits clercs gais et malicieux
Qui jouèrent si bien, chantèrent encor mieux,
La chanson de Musset, hymne délicieux
De franche poésie et de musique tendre.

Gloire aux petits chevaux tournant éperdument !
Honneur à ce caissier, d’une galante espèce,[2]
Payant d’un madrigal le billet ou la pièce,
A ce caissier qui sait faire et sauver la caisse !
Il l’a prouvé, jadis, sous les bombardements.

Célébrons les acteurs. Je ne saurais décrire
Cette idylle en bateau, d’un moralisme clair,
Car le couple amoureux, en proie au mal de mer
Trouve l’amour coupable encore bien plus amer,
Et les spectateurs, eux, sont malades de rire.

Nous devons applaudir enfin « le sanglier ».
La rieuse Suzanne est une artiste experte.
On comprend mal, voyant la fine et tendre Berthe,
Qu’un homme qui l’aima se résigne à sa perte
Et que, même au Brésil, on ait pu l’oublier.

Evocateur de la cynégétique gloire
Dont l’écho, Nivernais, emplit encore vos bois,
Type des grands veneurs et chasseurs d’autrefois,
Rude et fier comme un preux dans les anciens tournois
Le galant colonel remporta la victoire.

La vente maintenant va s’achever. Les fleurs
Des comptoirs et des murs seront bientôt fanées
Mais que le souvenir de ces belles journées
Fleurisse encore en vous, les fêtes terminées,
Par le bien accompli qu’il vous rende meilleur !

Que votre charité s’accroisse et persévère !
Car les besoins sont grands, car nos maîtres chrétiens
Faibliraient s’ils n’avaient le bienfaisant soutien
Des Véroniques et des bons Cyrénéens
Dont le secours les aide à gravir le calvaire.

Sans vous, le mal serait encore plus triomphant
L’école athée encore plus sectaire et funeste.
Comme on arracherait vite ce dernier reste
De foi, de pureté, de lumière céleste
Dont la flamme s’éteint dans trop de cœurs d’enfants.
A. de Riberolles
[1] Note marginale : Marie Th. Pinet des Ecots
[2] NM : Louis d’Assigny

1.9.10

JUILLET 1943

1 Je vais à l’enterrement de la femme de Raclin qui depuis très longtemps est garde régisseur à la Chasseigne. Beaucoup de monde à l’église. Carte d’Hervé qui a donné à ses sœurs un déjeuner qui n’a rien des restrictions à Pontgibaud. Lettre de Ginette de Tours, Gaby a de l’avancement, il est nommé à Angers. Lettre de Josefa qui propose un parti pour mes petites filles.

2 Premier vendredi. Je m’approche de la Ste Table. Jean Le Sueur aussi. Son sort doit se décider ce soir. Il passe la visite et il est réformé, aussi la joie règne dans le manoir. Il s’était fait donner un certificat de tuberculeux par un médecin, ne tenant pas compte du proverbe qui dit qu’il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. Chicon vient me dire qu’il a trouvé crevé un châtron de 15 mois bien portant la veille. Je téléphone à l’équarisseur de venir le chercher. Je lui ferai emmener en même temps une génisse du même âge que je considère comme perdue. Le 29, Madame Alexis Thonnier va à St Pierre à bicyclette et le 30 elle met au monde un poupon de huit livres ½. J’écris à Simone.

3 La mortalité sévit toujours sur mes bovins de 15 mois à Tâches. L’équarisseur enlève un châtron mort du charbon symptomatique et une génisse atteinte d’entérite. Les Guillaume du Verne déjeunent avec nous et emportent aux Mollins le gigot d’un des agneaux de Marcelle qui s’est noyé dans la source. Il pèse 4 livres ½. Lettre de Marguerite Clayeux qui reçoit tous ses neveux Monnier les uns après les autres. Pour la procession de la Fête Dieu à Thionne, il y avait 3 hommes en dehors des Clayeux. Edouard de Chatelperron a été mis en prison par les Boches. Il a été dénoncé comme ayant des armes chez lui, ce qui n’est pas vrai.

4 Dimanche. Au retour de la procession devant quatre reposoirs, le premier sur le champ de foire, le second devant la poste, le troisième devant la Croix du puits, le quatrième dans la cour de l’école libre. Au retour dans l’Eglise, M. le Curé encadré par le Maire et moi-même comme Président du Conseil Paroissial, lit la consécration de la Commune au sacré Cœur de Jésus. Beaucoup de monde et des belles toilettes. Jean de Sansal vient chercher des côtelettes de l’agneau. Au goûter il mange de la gelée de pied de veau et tout un fromage à la crème. Marcelle dîne à Buy.

5 Pluie insuffisante. Taillardat vient avec son moteur me scier du bois pour le fourneau de la cuisine et enlever du travail à mon jardinier, pour lequel ce travail journalier est très absorbant. Chicon vient me dire qu’un des châtrons vaccinés il y a deux jours est bien malade. J’appelle Batréau à défaut de Richard absent.

6 Il me donne son avis pour une génisse, le châtron malade a de l’enflure causée par une piqûre et non par le sérum. Pour les génisses qui ont de l’entérite, des reconstituants qu’on ne trouve plus guère. A l’automne, vermifuge aux veaux de l’année. Gazoute vient déjeuner avec nous pendant que sa fille est au manoir. Elles devaient nous arriver par le car Balançon, celui-ci ayant été réquisitionné par les Boches, elles se font amener par un taxi. Gazoute est couverte de perles et de diamants. Elle a les belles boucles d’oreilles de sa mère et des bagues à tous les doigts. A 4 h, les Massias viennent goûter et la chercher. Paule vient la rejoindre accompagnée des petites Le Sueur. Toutes font honneur aux galettes préparées par Marcelle.

7 Yvonne nous annonce la mort de Pépée de Riberolles. Vraiment ses pauvres parents sont bien à plaindre, perdre deux enfants déjà grands et au début de leur mariage, ils en avaient déjà perdu deux. Avant dîner la tête me tourne, mes jambes flageolent. Marcelle me fait une piqûre d’accioline. Je me couche et dors bien.

8 Pluie. La tête engourdie une partie de la journée. L’appétit est bon. Nouvelle piqûre d’accioline. J’envoie chercher au bois Renard dix sacs de charbon fabrication Le Sueur. Madignier m’en cède cinq.

9 Marcelle part à la première heure pour Nevers afin d’assister chez nos locataires à une réunion de dames ligueuses présidée par Monseigneur. Déjeuner de 16 dames dans notre salle à manger avec M de Ganay et M.A. du Verne. Guite de Villeneuve était de la fête, elle allait de Tours à Trinay. Marcelle rapporte un grand panier d’abricots de notre cour. Les Chleq et M. Antoinette en prennent leur part. Roger de La Brosse m’envoie la Vénerie contemporaine du Marquis de Foudras. J’y lis l’histoire du père Jourdan du Mazot.

10 Suzanne Le Sueur prend ici son petit déjeuner en revenant de la messe. Comme il n’y a plus d’avoine pour nourrir les poules, j’envoie dans les champs chercher des gerbes d’orge d’hiver qui viennent d’être coupées.

11 Dimanche. Bien peu de monde à la messe. Je passe chez Tantot pour payer les 10 sacs de charbon que j’ai pris dans la coupe Le Sueur pesant 269 kg à 5 F. Je n’avais que mille francs sur moi ce qui a été insuffisant car il y en avait pour 1345 F. Jacques de La Brosse de passage à Planchevienne vient nous voir. Il a maigri mais n’a pas perdu son brillant appétit. Après lui arrive pour chercher un fromage blanc Madame Courard, la femme du maître d’école de Moiry dans une toilette qui aurait été remarquée un jour de Derby à Chantilly et avec des cheveux jadis foncés, devenus tout en or. C’était une jolie proie pour le divorce qui n’a pas manqué d’arriver.

12 Marcelle déjeune à Planchevienne.

13 Suzanne Le Sueur insiste pour m’avoir à déjeuner. J’accepte et je n’ai pas lieu de le regretter car on nous sert de très bonnes choses. Je rencontre les Thonnier venus dans une voiture inventée par leur gendre Mangerel : le devant d’une auto auquel on a mis des brancards à la place du moteur pour y atteler un cheval. Parmi les autres convives, Mesdemoiselles de Fontenay et de Rouville.

14 Il n’y a pas de fête de la République. Je m’en passe bien. Roy coupe dans le champ Carreau un beau blé qui a 1,50 m de hauteur, mais la ficelle papier qu’on nous vend horriblement cher pour lier les bottes, se casse à tout moment. Jacques de La Brosse et Antoine de Sansal dînent avec nous.

15 Guillaume du Verne nous envoie une jolie petite Cocker blanche et marron âgée d’un mois. Je la baptise Silky, du nom de mon excellente Laverack d’il y a 60 ans.

16 Une lettre d’Yvonne nous apprend que dans la nuit du 12 une bombe est tombée près de Crevant et que l’explosion a été si forte qu’il y a eu beaucoup de vitres brisées et qu’à Bulhon un cadre est tombé sur le lit de Dédette, ce qui lui a fait très peur.

17 25° sans orage, ce qui est étonnant. Nous avons notre curé à déjeuner. Je lui donne 700 F pour le denier du culte et 100 F pour les bancs.

18 28° Dimanche. Temps orageux sans pluie. Le jeune Le Huday Pazzis épouse la plus riche héritière de Bruxelles. Somptueux repas de noce, auquel mille pauvres sont invités.

19 Le baromètre baisse, il fait très lourd, mais sans pluie. On donne le prix du blé nouveau : 410F le quintal, ce qui fait pour un double pesant 15 kg, 82 F. L’avoine 264 F le quintal, pour un double pesant 10 k 26 F.

20 40 mm de pluie. A 9 h du soir un orage éclate au dessus de nous, nous arrosant copieusement. Le besoin s’en faisait sentir. Je râpe la cour côté midi.

21 Marcelle va à la gare de Nevers, où elle trouve Cécile se rendant aux Gouttes. Elle monte avec elle jusqu’à St Pierre. Mon aînée va bien.

22 Pluie. Triste anniversaire. Je vais à la messe dite pour ma chère Edith, je communie à son intention, bien que j’ai plus besoin de ses prières qu’elle n’a besoin des miennes. Foire à St Pierre. J’achète une petite coche de 3 mois pesant 28 k pour 2400. Antoine de Sansal vient manger un fromage blanc et en emporter un autre avec des haricots verts.

23 Madame Thiery vient me couper les cheveux. Marcelle part à 1 h ¼ de St Pierre pour Bulhon. Je rentre en possession de deux montres envoyées en réparation. Celle de ma chère femme à Nevers, une Oméga à St Pierre, coût 85 et 50.

24 Le taureau de Callot donne un coup de corne au vieil Espagnol employé là, ce qui nécessite son transport à l’hôpital de Nevers. Marcelle me revient à minuit après la triste cérémonie d’anniversaire de ma chère fille à l’église et un déjeuner de 22 personnes à Bulhon. Les Edmond Clayeux l’amènent à Vichy prendre un train qui l’apporte à 8 h ½ à Moulins, où elle monte sur sa bicyclette pour s’appuyer ses 40 kilomètres en pleine nuit. Hervé avait pu venir à la triste cérémonie.

25 Dimanche. Magdinier m’apporte une lettre émanant des eaux et forêts où on lui dit qu’il a acheté le bois de St Ouen trop cher. Que peut-il en résulter ? J’écris à l’inspecteur A de Villenaut que je crois qu’il n’y a rien d’exagéré dans mon prix de vente et j’attends.

26 Lundi. Cécile, Yvonne et les petites arrivent à 1 h ¼ en gare de St Pierre où je les fais prendre par le taxi de Clostre. M. Mathieu de Bulhon les a menées à Clermont. Mes arrières petites filles sont superbes. A 7 h du soir, Guiguite de Villeneuve et sa fille, venant de Trinay viennent dîner et coucher.

27 Antoine Clayeux après avoir conduit sa mère à Cuy et au Chamont nous la laisse en passant. Cécile et Yvonne vont à Nevers retrouver M.A. du Verne pour faire l’inventaire dece que nous lui laissons comme meubles dans notre maison.

28 Guiguite et sa fille vont à bicyclette prendre le train de 13 h à St Pierre. Geneviève n’ayant pas trouvé de véhicule pour la conduire à la gare nous reste jusqu’à demain.

29 28°. Mon âne la mène à mars à 6 h ½. Cécile Marcelle et Yvonne déjeunent au Colombier avec Paul de Martinprey allongé sur une couchette, il ne peut pas s’asseoir. Temps étouffant sans orage.

30 Même temps. 28 ° sans un nuage ni éclair ce qui est anormal.

31 29 °. Antoine de Sansal vient dîner et se ravitailler. Il emporte œufs, fromage, concombres, haricots verts et prunes du Pied Prot qui abondent et que nous partageons avec les locataires.