18.11.10

JANVIER 1928

1. Au réveil la pelouze est toute blanche.

2. On me confie Guiguite et Elisabeth Riant, que son fiancé a amené tout exprès, pour les accompagner à la chasse à courre, j’ai la chance de leur faire voir l’attaque et l’hallali.

3. Il pleut, mauvais temps pour mes bagages que l’on conduit ce jour à Nevers.

4. Je déjeune à Moulins chez Henri Robert qui m’amène ensuite à son domaine des Bordes pour y voir un cheptel issu de deux reproducteurs venant de Tâches. Je constate que les animaux ont de la sorte et du membre aussi j’espère conserver la clientèle de mon cousin.

6. Pluie. Nous rentrons à Nevers. Je voulais m’arrêter à Mars en passant pour aller voir mes affaires, un peu de rhume et le mauvais temps m’en ont empêché.

7. Bridge chez Marguerite Pinet.

8. Bridge chez Madame de Mollins. Visite à Madame Grenouillet qui ne quitte plus sa chambre, ses jambes refusant tout service.

9. Temps très doux et humide.

10. Bridge à la maison avec Mesdames de Mollins, Pinet, Delecluze, de Toytot, le Colonel d’Assigny et Beaumesnil.

11. Bridge chez Madame Leddet, dîner chez Marguerite avec les Toytot et l’abbé Noel le nouveau curé de Saint-Etienne.

12. Nous allons à Tâches, Marcelle et moi et revenons avec la Renault, que nous n’avons pu mettre en marche qu’à grand peine. Aux petites Granges, je trouve ma métayère Mangote paralysée de tout le côté gauche, elle garde le lit depuis dix jours sans prendre de mieux, la pauvre femme pourrait bien avoir pour jusqu’à la fin de ses jours, c’est bien triste.

14. Foire de Nevers, les bovins sont encore en baisse. Les Paul Tiersonnier déjeunent avec nous, j’apprends qu’Antoinette a perdu le procès qu’elle a intenté à son ex-fermier Gaby, pour une histoire de pompe. Paul ne désespère pas de gagner à Bourges.

A deux heures et demie conférence politique, salle Vauban, en vue des élections ; une cinquantaine de présents, presque tous comtes et marquis, ce ne sont pas ceux là qu’il faudrait convertir. Je trouve que le comité, à la tête duquel préside le Commandant Bouchacourt n’a pas beaucoup de ressort.

15. Bridge Mollins.

16. Coupe de cheveux. Orage, pluie, grêle.

17. Pluie. Les Riberolles nous arrivent en bon état après avoir déjeuné chez les Henri en passant à Moulins. Trois tables de Bridge chez Auguste du Verne.

19. Bridge à la maison. A huit heures et quart du soir le Colonel d’Assigny m’emmène au Ciné-parc pour y entendre une conférence faite par le camarade communiste Debraye, qui nous raconte ce qu’il a vu en Russie, où il a été envoyé en mission par son parti, naturellement tout ce qu’il y a vu est superbe, j’en suis moins convaincu que lui.

21. Concours agricole par un temps magnifique aussi il y a foule, les reproducteurs s’améliorent et grossissent tous les ans, malgré cela les prix baissent et plusieurs sont invendus. Charles Tiersonnier a de bons animaux dont une vache grasse qui devenue soudain furieuse se tue dans la voiture à bestiaux.

Nous avons à déjeuner Raoul d’Anchald, les Anginieur, les d’Aun, Carlo et les Villeneuve, ceux-ci sont obligés de rester coucher car leur Citroën refuse de se mettre en marche.

23. Les Soultrait déjeunent avec nous.

24. Augustin me conduit à la Grange Quarteau où je constate que le pont sur la Nièvre doit être refait et que la couverture de la vieille grange est en mauvais état. Charmante propriété. Comme consolation nous avons trois tables de Bridge à la maison et une galette à la grignaude.

25. Bridge Houdaille. Geneviève Tiersonnier dîne avec nous, et emmène Marcelle à un concert au Ciné-Parc.

26. Allons à Tâches par un beau soleil. Bridge chez Madame Delecluze. Marguerite et Louis dînent avec nous, ce dernier est là pour trois jours.

28. Marcelle emmène à Bourges Mesdames d’Anglejan, de Noblet et Edith pour déjeuner chez Valérie de Goy nouvellement installée dans cette ville. Nous dînons chez Marguerite avec Louis qui repart demain.

29. 5° sous 0

30. 31. Beau temps.

12.11.10

DECEMBRE 1927

1. Solange Houdaille nous mène à Aubigny, où c’est le jour de sa tante la Comtesse Servon. Tout a été remis à neuf. L’Ideal classique chauffe bien, l’électricité éclaire de même. Cela ne sent pas la caque, les murs sont décorés de tableaux de famille remontant à Louis XIV, côté Servon, côté Watelet. Trois tables de Bridge, une de Poker. Avec les Marcy, d’Anchald, Ganay, Pazzis, Terline, Andrieu, Pinet, du Part, etc. La Marquise de Rolland et les Scorail font une courte apparition. Nous rentrons à Tâches seulement à huit heures et demie. Heureusement le ménage Charronnier ne nous avaient pas attendus et avaient soupé.

Les Cote, des Réaux, sont désolés, leur fils ainé fait ce jour à Clermont un mariage du plus morganatique.

2. Geneviève Clayeux me fait part des fiançailles d’Antoine avec Mademoiselle Elisabeth Riant, fille d’Emmanuel. Vingt ans, les yeux bleus et toutes les qualités, tout le monde est dans la joie y compris les vieux. Moi aussi, je suis content de voir mon neveu entrer dans une famille très bien posée en Bourbonnais, mais pour Geneviève c’est peut-être la fin de la tranquillité. Auguste du Verne et Marie-Antoinette déjeunent avec nous. Cette dernière a l’air de remonter sur sa bête, elle suit un traitement pour combattre l’affaiblissement ou l’avait mis son grand dévouement à la Ligue où elle a mis tout son cœur et ses forces.

3. Déjeuner chez ma sœur avec les Pardieu, du Verne, de Goy, Marguerite Pinet, etc.

4. Je signe avec les époux Roy-Michel un contrat pour les Petites-Granges pour entrer au onze novembre dix neuf cent vingt huit.

5. Déjeuner à la Grâce avec la famille François Jourdier.

6. Ceux-ci s’arrêtent ici pour déjeuner en se rendant aux Fougis. François en descendant de voiture se met dans une colère terrible, jurant comme un templier parce qu’on a très légèrement rayé sa voiture en mettant le pare-brise, Marcelle lui dit que quand on a aussi mauvais caractère on ferait mieux de ne pas se marier, qu’il est indécrottable. Ca le calme et à table il devient charmant. Avant de partir il nous sonne quelques fanfares, je trouve qu’il a fait beaucoup de progrès depuis qu’il chasse le renard à courre avec Monsieur de Nanteuil près d’Alençon avec un petit équipage qu’ils ont en commun.

7. Nous avons notre bon curé à déjeuner, il nous explique très clairement la différence qu’il y a entre les ultramontains et les libéraux et ensuite nous sortons les chiens, il manque de deux coups de fusil un lièvre dans les plis de sa soutane.

8. Marcelle réunit une dernière fois les enfants de son patronage à Moiry devant un arbre de Noël. Quatorze enfants sont présents et chacun reçoit un modeste cadeau.

9. Nous arrivons aux Gouttes où l’on exulte, il n’y en a que pour Elisabeth dont tout le monde chante les qualités, les grands parents ne se sentent plus de joie. Le fait est qu’Antoine m’a l’air de faire un mariage ou il trouve tout réuni. Les ménages Jourdier et Villeneuve dînent ici pendant que Geneviève et Antoine sont à Petitbois où ils règlent les accordailles.

13. Marthe donne un grand déjeuner en l’honneur des Riant, nous n’y sommes pas convoqués, mais dans l’après-midi nous allons faire la connaissance de la jeune fiancée, que je trouve très sympathique, sans être jolie elle est agréable, regarde bien en face et n’est pas à la pose. Les deux amoureux ont l’air au septième ciel. Le soir Antoine emmène Elisabeth dans son auto passer trois jours aux Fougis, ça c’est de l’école nouvelle qui me renverse un peu.

17. 14°. On enterre à Nevers la petite Adenot (Doudou) âgée de deux ans et demi cette charmante enfant a été rappelée à Dieu après une cruelle agonie qui a duré quinze jours bien cruels pour les parents.

Gaby me conduit à la foire de Dompierre où je constate une plus grande activité qu’à celle de Nevers, il y a une certaine reprise chez les bovins, les bons et jeunes trouvent preneur à cent pour cent. Les petits cochons sont chers, onze francs le kilo.

Edmond m’emmène le soir faire une visite à Toulon, où je fais la connaissance de la femme de Jean qui sans être jolie est agréable entrain et fait beaucoup de frais, elle joue passablement au Bridge, elle a une autre qualité, celle d’attendre un enfant, ce qui la condamne à rester au lit pendant de nombreuses journées et à ne pas sortir, ce qui est sévère pour une jeune femme. Elle déteste Lyon sa ville natale.

18. 19. Froid vif. 1-4°

20. Les Edmond emmènent Marcelle visiter les fouilles de Glosel à Verrière-sur-Sichon, et vont ensuite déjeuner à Vichy où ils doivent retrouver les Riberolles. Ceux-ci ne viennent pas parce qu’il y a de la neige chez eux.

21. Gaby allant à Villette m’emmène et me dépose à Moiry. Je trouve Charronnier tout dolent, en portant du bois dans son tablier il est tombé sur le dit bois et s’est luxé une côte. Robet lui a fait mettre dessus un vésicatoire qui a bien tiré et qui j’espère le débarrassera.

R.D.N. dans mes domaines si ce n’est qu’aux P.G. la naissance des agneaux n’est pas brillante, trois sont morts sur six venus. Dreuze a tué pour son usage un superbe cochon de cent soixante dix sept kilos.

En me reprenant le soir Gaby me raconte qu’un des radiateurs du salon du premier étage a gelé et qu’il y a de la glace sur le parquet.

Le petit Maurice Jourdier revient de Montluçon où on lui a coupé les amygdales dans la clinique d’un spécialiste.

George du Verne meurt subitement à Paris à l’âge de soixante-sept ans. Le pauvre diable souffrait depuis quelques temps d’une maladie de cœur. Il a eu une fin d’existence assez pénible, amené à habiter à la capitale par les goûts de sa femme qui n’étaient guère les siens, il y vivait plus que modestement, sans domestique et sans confort, ne mangeant que la cuisine faite par sa dernière fille et brossant lui-même ses parquets, il eut mieux aimé ratisser les allées de son jardin s’il en avait eu un. On l’enterre à Lainseq, Yonne, où ses beaux-parents avaient leur propriété.

23. Les Jourdier emmènent Marcelle à Vichy où elle retrouve les Riberolles accompagnés des petites qui ont fort bonne mine, et qui vont de la goûter à Cropte.

24. Temps extrêmement doux, les gens des Fougis passent avec nous la veillée de Noël, on fait force Bridge. Après la messe réveillon aux Fougis où nous dégustons un excellent pâté de foies gras qu’Edmond a fait venir de Nancy. Noël au balcon, suivant le vieux dicton Pâques sera aux tisons.

27. Les Riant déjeunent aux Gouttes et goûtent aux Fougis où Geneviève a convoqué tout son voisinage, buffet somptueux et assistance très select, Marquise et Comtesse de Bartillats, Baronne de Rochefort, et ses enfants, Comte et Comtesse F. de Chavagnac, tout le Rallye Bourbonnais qui a fait buisson-creux en terme de vénerie, Mesdemoiselles de Ribains et de Ligneville, cette dernière passe les gâteaux comme si elle était de la maison, tout l’équipage Beauchamps, le Colonel et Madame Tiersonnier, le Vicomte de Montlaur, etc. Cinq tables de Bridge.

29. Mon beau-frère invite tous les membres de l’équipage Beauchamp à déjeuner après avoir vidé quelques bouteilles de Château Yquem, on monte lancer un chevreuil aux Bois Boulotte et trois heures après on sonne l’hallali tout près du château où les veneurs viennent goûter accompagnés de Mesdames Buzenat, Féjard et Jaclot de Potier, cette dernière avec ses trois gentils enfants.

30. Nous passons la journée à Petitbois où les Riant nous reçoivent de façon très écossaise, déjeuner aussi exquis qu’abondant, tour du propriétaire, tout est en ordre et bien soigné, il est vrai que le maître de maison met les mains à la pâte, taille les haies, pose les fils de fer, etc. Dans la soirée nous visitons les châteaux de la Salle et de la Chaussier appartenant à la famille Riant, ce sont des demeures que pour habiter honorablement il faut être multimillionnaire. A quatre heures et demie nous rentrons pour trouver un goûter aussi abondant que l’était le déjeuner.

31. Les Jourdier nous mènent, Marcelle et moi, déjeuner aux Ecots. L’Action Française est étalée sur la table du salon, à mon grand scandale, mes chers cousins sont des forcenés donnant le mauvais exemple à tout leur entourage. Ils me font visiter les écuries de la ferme qu’ils viennent de mettre en régie directe, et où je vois quelques bonnes vaches achetées à Monsieur Ratheau, de Beaumont, Marie les connait mieux que Paul. Je crois que malgré leurs espérances, ils arriveront difficilement à faire des reproducteurs, les prés de l’endroit étant de second ordre.

9.11.10

NOVEMBRE 1927

2. L’église étant pleine à en craquer, le père Merme prédicateur de la Mission en a profité pour parler de la dépopulation volontaire, d’une façon que j’ai trouvée un peu triviale, à propos du mariage il a dit : on épouse une femme et non pas une catin, etc. A deux heures je retourne à Saint-Parize pour l’enterrement de Madame Brissart.

3. Saint-Hubert, je tue deux lapins. Mesdemoiselles de Toytot, Inès étant au volant, nous amènent pour déjeuner Marguerite Pinet et Marguerite de La Brosse, cette dernière nous reste pour deux jours, nous la conduisons dîner à Buy.

4. Pendant que ces dames font une visite à Madame Le Sueur, je vais à la Seigneurie voir les couvreurs qui me dévorent au nombre de six, ils finissent la grange et se mettent demain sur le toit de la maison, sur la salle à manger je fais mettre du Montchanin, afin de me servir des vieilles tuiles pour remplacer celles qui sont cassées, et il y en a beaucoup hors d’usage. Arrêt à la Chasseigne au retour non pour y voir les châtelains qui sont déjà rentrés à Paris, mais pour examiner les veaux reproducteurs qui ne sont pas mauvais.

5. Pluie. Marguerite retourne à Nevers par l’autobus après déjeuner. Il est tombé quelques gouttes d’eau cette nuit, ça va faire naitre les récoltes semées bien tard cette année, à Tâches où cependant ils sont cinq ouvriers, ils finissent seulement aujourd’hui d’arracher les pommes de terre du champ de la Vigne, où il y en a beaucoup. Les betteraves auront leur tour la semaine prochaine.

6. Marcelle va à Mars rejoindre Berthe pour y installer la ligue, une trentaine de femmes répondent à l’appel, Madame Thonnier est nommée Présidente. Après déjeuner ici, ces dames partent pour Langeron où Berthe fait encore une très bonne conférence dans un café, ou plutôt dans une salle de danse, à la suite de laquelle, la Ligue est aussi créée. Mademoiselle Valois en est acclamée Présidente, elle emmène ensuite ces dames faire chez elle un excellent goûter en compagnie de Madame Pinton. A six heures et demie j’assiste à la réunion de le Mission, celle-ci pour les hommes seuls. Il en vient environ quatre-vingt, jeunes ou vieux, et pendant quelques minutes le prédicateur leur dit de très bonnes choses.

7. Pluie abondante. A six heures et demie nous allons, Marcelle et moi, à la Mission, il ya une soixantaine de personnes, hommes et femmes.

8. Pluie. L’eau coule partout, le chemin du bois de Bord ressemble à un canal, je le traverse cependant pour aller chercher un peu de bois pour Mazan qui doit arriver demain. Goûter sélect au Colombier, avec les Brezé, Jumilhac, Marcy, Servoy, Ravenaz, du Verne, Balloy, etc. Nous crevons au retour et sans la grande bonté de Guillaume du Verne qui nous a aidés, je ne sais pas comment nous en serions sortis la nuit avec la pluie sur le dos. J’apprends la naissance d’un troisième fils Lesage qui n’a pas un an de différence avec le frère qui l’a précédé. Albert du Verne, fils de Guy, fait en même temps son entrée dans ce monde.

9. Pluie. Je reçois une lettre du Marquis de Roualle qui me dit que comme les années précédentes il a loué ses prés aux enchères à Moulins-Engilbert avec une grosse baisse par rapport à l’année dernière, ou l’hectare qui était de huit cent quatre vingt dix passe à cinq cent. Les Ferrand à Limanton perdent moitié.

10. Pluie. Les époux Mazan arrivent à cinq heures du soir avec leurs meubles en camion après deux jours de route. La route étant toujours en réparation entre Aveil et Fleury, ils ont du reculer et passer par Saint-Germain-Chassenay, Neuville et Azy, dans cette dernière commune les chemins sont impraticables.

11. Saint-Martin. Gelée blanche. Mes métayers aident les Mazan à s’emménager par le beau temps heureusement. Belle cérémonie à Saint-Parize pour l’anniversaire de la Victoire, beaucoup de monde à l’Eglise, le conseil municipal au complet, superbe et patriotique sermon du Père Merne. Au cimetière, discours de Montrichard, chef des poilus, ensuite discours du Maire, celui-ci très modéré dans le fond et dans la forme.

12. Saint René. Neige. Mon patron ne nous gâte pas, à partir de midi la neige tombe et le soir tout est blanc. La foire de Nevers est peu brillante, baisse sur les poulains et beaucoup sont invendus. A quatre heures, modeste Bridge chez Madame Delécluze. Déjeuner chez Félix avec ma sœur qui part à une heure quarante-neuf pour la Montée où elle passera deux jours et ira de là à Bourg.

13. Clôture de la Mission, une quarantaine d’hommes s’approchent de la Sainte Table, c’est moitié de ce que comptait notre cher Curé, pourtant le missionnaire et lui se sont donnés bien du mal, mais le temps était bien mauvais et la foi très ralentie. On a érigé dans l’église face à la chaire un superbe Christ qui depuis dix huit cent soixante quinze reposait à l’école libre.

14. Je tue un cochon de mille quatre vingt cinq kilos. Derimais exécuteur.

16. Nous avons à déjeuner Mesdames de Goy et d’Anglejan ainsi que Félix. A trois heures et demie nous les ramenons à Nevers pour un Bridge chez Solange Houdaille, avec les Servon, d’Halloy, de Champs, Tiersonnier, du Verne, Terline, etc. En passant je paye à Libault le temps de son tracteur occupé pendant trente-six heures pour lever la moisson des Petites Granges, il a gagné huit cent francs par jour, c’est un peu abusif.

17. Il gèle à cinq degrés. Les Marcy, Villaines et Carlo de Chargères se retrouvent ici pour déjeuner avant d’assister à la vente annuelle des reproducteurs de la ferme du Mont, les enchères de celle-ci ont été presque moitié en dessous de celles de l’année dernière, tout dégringole en agriculture.

19. Orage. Les Villeneuve viennent passer deux jours avec nous. Guiguite est superbe, très en beauté. Ils nous apprennent des fiançailles pas encore officielles.

20. On fait des Bridges et des Piquets. Le soir je règle avec Mangotte qui me dit qu’il me quittera à la Saint-Martin prochaine. Il a fait beaucoup de pertes cette année, et bien que j’en ai pris la grosse part à mon compte, il veut je pense se retirer dans la maison à un étage qu’il a fait bâtir.

21. Déjeuner à la Grâce et à quatre heures Bridge avec les Houdaille, de Mollins, Pinet, Phulpin et du Verne. Visité la vacherie qui est très en progrès.

22. Valérie de Goy nous donne un déjeuner d’adieu avec les du Verne, du Part, d’Anglejan. Elle quitte Nevers avec regret pour aller s’installer à Bourges où ses beaux-parents la réclament. Pendant que Marcelle goûte chez Simone d’Assigny, je fais un Bridge chez Jeanne de Mollins avec les Ganay.

23. Les Edmond Clayeux et Fulgence passent la journée en Nivernais avec le but de voir des taureaux. Après avoir visité les écuries de Moreau, Bernigaud, la Grâce, nous terminons par celle de Lacroix à Lhambray, où Edmond achète un reproducteur pour deux mille cinq cent francs.

24. Foire de Saint-Pierre, cours en hausse sur les cochons et peut-être un peu sur les bêtes à cornes.

26. Déjeunons chez ma sœur, la journée se termine par un Bridge chez Marguerite Pinet avec Mesdames de Mollins, Houdaille et Toytot.

28. Les Charles Tiersonnier déjeunent avec nous et nous leur gagnons quinze au Bridge.

29. Nous allons à Chevenon où j’achète à du Part une pouliche de trente mois qui fait partie du cheptel de Chaumont mis en séquestre quant à la part du métayer qui est mal parti et doit plus de trente mille francs à son maître, d’où plaidoirie, etc. Au retour l’auto souffle comme un vieux cheval poussif et a beaucoup de mal à regagner le garage.

30. Pluie.