26.4.10

LE LAVOIR et SA BONDE

En 1889, j’ai été moi aussi maire de St Parize nommé à peu près à l’unanimité des suffrages. Je n’ai conservé que pendant 4ans l’affection de mes électeurs,… Mon passage au pouvoir restera cependant marqué par quelque chose de durable, j’ai fait construire un lavoir couvert près de la magnifique et abondante source qui sort des fondations du presbytère, et mon nom est gravé sur une des pierres de taille de la façade.
En avril 2010, la mairie a dû faire refaire la bonde de ce lavoir. Sur la photo ci-dessous on voit l’ancienne et la nouvelle confectionnée par le conseiller municipal Bernard Saint Arromand qui la tient. Les bondes des pièces d’eau préoccupaient Réné Robert qui écrit plusieurs fois sur ce sujet et signale comme un gros progrès les bondes métalliques.

17.4.10

SEPTEMBRE 1942

1 Marcelle va goûter à Planchevienne et moi visiter les Petites Granges où les animaux crèvent de faim. M. le curé faisant sa tournée du culte de notre côté, nous le gardons à déjeuner. Il appelle cela le dîner du culte. Je lui donne 700 F + 100 F pour les bancs à l’église et la propagation de la foi.

2 Marcelle va à La Chasseigne. Chicon met 4 veaux mâles avec leur mère dans le pré Maupilet. C’est un mois en retard, mais il y a peu d’herbe et pas du tout d’eau. On apporte une bâche contenant 400 litres qu’il faudra remplir tous les jours. Tout cela me plonge dans le marasme. A 9 h ½ du soir, téléphone de Cécile, les Valence avec leurs deux aînées sont arrivées à Rennes où ils passeront 8 jours et ils s’arrêteront ici au retour le 9.

3 Marie Antoinette du Verne, Guite de V. et sa fille nous viennent par le car pour déjeuner. M.A. repart à 7 h du soir toujours par le même car et aussi entassée. A 3 h Jean Le Sueur vient me prendre avec Dédette pour me conduire à Planchevienne voir des génisses Normandes envoyées par le frère aîné des Rouville, parce que Marcelle veut en acheter une. Je ne la contrarie pas dans son choix, car pour les vaches laitières je n’y connais rien. Nous revenons par La Seigneurie, là comme ailleurs ni eau ni herbe. Je ne me rappelle pas depuis 1893 avoir vu les prés aussi râpés. Seul le canal sert pour abreuver les animaux des Bardins, de l’Ouche, du Guérimbats et des prés qui sont au Sud et au couchant par rapport au domaine y compris le Boyau.

4 Roy met 4 vaches avec leurs veaux mâles dans le pré de la Joie. Guite et Geneviève prennent à Mars le train de 6 h 40. Premier vendredi du mois. Notre curé étant souffrant, Marcelle va à la messe à Magny quant à moi j’en suis privé. Sept bêtes à cornes qui errent depuis plusieurs jours dans le taillis d’Orgeat ont sauté dans le Paturail Mâle, ils vont faire sortir mes animaux,.autre méfait de la sécheresse. Blois vient pour arranger la pompe qui se dégrène. Il ne peut le faire faute de cuir pour remplacer celui de la soupape qui est dans le puits.

5 Les bêtes des Petites Granges au nombre d’une trentaine entrent dans le pré de la Joie, je passe ma matinée à les mettre dehors, j’en suis éreinté. Le soir, les mêmes bêtes viennent dans l’avenue et avec peine, je les empêche d’aller dans le jardin. Pendant ce temps mon métayer est en train de faire des roulages pour lui au bois de Bord. J’en suis malade.

6 J’inscris ma cuisinière aux allocations familiales, ce qui est obligatoire d’après une loi nouvelle concernant les domestiques de maison.

7 Le facteur nous arrive à 3 h du soir, le train du matin Nevers-Mars est supprimé.

8 Pas de Paris Centre ce matin à cause de cela. Fête de la Sainte Vierge, je m’approche de la Ste Table pour cette fête. Nous avons la visite des Massias et de Robert de Bacquencourt qui habite Aix et qui nous dit que les Hervé auront beaucoup de peine à trouver un logement dans cette ville envahie par les Juifs. Visite des Pierre de Rouville.

9 Messe pour Edith. Les Valence avec leurs deux aînées partis de Rennes à 11 h du soir le 8 passant par Paris arrivent le 9 à midi ½ en gare de St Pierre où le gazo de Moine va les chercher. C’est un rayon de soleil qui passe sur la maison.

10 Jean va à St Pierre dans la matinée pour faire signer sa permission. C’est à Nevers que cela doit se faire, aussi il est obligé d’y aller après midi. Toutes ces promenades à bicyclette par une grosse chaleur et la désespérante sécheresse qui tourne à la calamité. Mention marginale : Barillet 7 st bois.

11 Alain de Villenaut vient nous présenter sa femme née de La Motte-Rouge, une bretonne qui est vraiment très bien. Augustin nous arrive par Mars à 7 h du soir.

12 Les Valence partent pour Boutavent où ils laisseront leurs filles pour aller passer 24 h à Lourdes. Marcelle les accompagne à St Pierre et revient par Buy. Augustin va à Nevers à bicyclette pour s’entretenir avec le notaire. Il ne trouve pas Madame de Sansal partie pour voir sa mère qui s’est cassée le col du fémur. Autre gros ennui causé par la sécheresse, les vaches des Petites Granges sont entrées pendant la nuit dans les betteraves de Gaudat et les ont mises à mal. Ce dégât ne sera pas facile à régler. Tout cela me plonge dans un noir sombre.

13 Dimanche. Beaucoup de monde à la messe, une trentaine d’hommes sans compter la douzaine de jocistes qui y viennent très régulièrement. Marie Thérèse de Champeaux est fiancée au capitaine Dorgeval. A la Comaille M. A. du Verne a vu ses jeunes neveux Doué qui ont 1m80 de taille. Que doivent en penser leurs grands parents du Part. Marcelle et Augustin vont aux Vêpres à Magny et en visite à Planchevienne. Orage à l’Est, mais rien pour nous, que le désastre.

14 Encore des orages autour de nous qui abattent à peine la poussière chez nous. Marcelle et Augustin vont aux domaines des Lieux. Ils rapportent de chez Bringault 4 livres de belle et blanche farine.


15 Augustin part de bonne heure pour Nevers à bicyclette. Il retire de l’argent du Crédit Agricole qui est au nom de Marcelle pour faire un envoi à Cécile, on verra dans mon livre répertoire, nos conventions de règlements de comptes.

16 Mon rosaire. Augustin va le matin à Gy voir Albert Barillet qui est souffrant et le soir Suzanne Le Sueur. Mes vaches à lait mangent les marrons d’Inde que je leur ai ramassés. Guillaume du Verne m’envoie 55 litres de vin à 5F25.

17 Jeanne Mabire et Louise Delamalle viennent manger un canard avec nous et dans l’après midi, les du Part goûtent avec elles. Je leur fais une triste figure car je suis démoralisé par la continuation du temps.

18 Marcelle et Augustin déjeunent à Planchevienne, ce dernier va ensuite au Mou, voir ses nouveaux fermiers. Je mène avec mes métayers de Calot les animaux qui sont dans le Pré de la Joie boire dans l’étang où il y a encore de l’eau pour quelques jours. Mais après !

19 Richard de Parizy vient avec son gazo nous prendre Marcelle et moi pour nous conduire à Nevers, où Augustin se rend à bicyclette. A 10 h il y a un service pour ma chère Edith à la cathédrale, malgré la difficulté des transports, il y vient pas mal de monde. J’y vois M. Th Guillemain rentrée depuis peu dans ses foyers. J’écris à M. Sablé entrepreneur, qui vend la pierre qu’il a fait extraire de ma carrière avant de me l’avoir payée et je lui dis que s’il continue sans venir s’entendre avec moi, je m’emparerai de la pierre qu’il a fait casser dans ma carrière. La pierre qu’il livre aujourd’hui à M. Brunet maçon à Magny, c’est du moellon. Mention marginale : 374 000.

20 Dimanche. Il y a à Challuy parc du Vernay, une kermesse pour les prisonniers qui produit plus de 100 000 F. Il y a eu pour 40 000 F de billets de loterie à 5 F l’un. St Parize est bien pâle à côté des communes qui nous touchent. Le pays malgré la triste sécheresse se montre généreux là où les dirigeants savent faire.

21 Le pauvre Augustin nous quitte la larme à l’œil, il va à bicyclette prendre à St Pierre le train de midi 40. Bringault m’apporte son terme du mois de mai, en s’excusant d’être si en retard. Je suis coulant car il est malheureux. Garnet à qui j’avais parlé de faire une porcherie pour le Mou, m’arrive avec un devis fait par un maçon de Bourges qui monte à 57 000 F. Ce chiffre n’a pas l’air de l’étonner, je le trouve un peu fort. Il prétend que le génie rural paierait la moitié de la dépense. C’est à voir. Dans tous les cas, je lui dis qu’étant donné les grosses sommes à verser au fisc pour la succession d’Edith, nous ne pouvions nous engager à rien pour le moment. Marcelle réunit dans la salle de l’école libre les femmes des prisonniers de la commune. Sur une trentaine convoquées, il en vient 26 ce qui est bien beau. Elles écoutent avec attention la modeste conférencière qui les encourage à se grouper et à s’entendre pour envoyer des colis aux plus pauvres. On mange des gâteaux apportés par Mesdames de Montrichard et Le Sueur. Un chapelet est ensuite récité à l’église par M. le Curé. Le baromètre baisse beaucoup, le vent est Sud Ouest, les nuages sont très noirs, mais il ne tombe rien. C’est désespérant !

22 Temps gris, maussade, triste comme moi-même.

23 Marcelle devait aller déjeuner à Limont, le mauvais temps la fait reculer. Alexandre commence à curer l’abreuvoir du pré Blond, qui en a bien besoin car l’eau est remplacée par de la vase.

24 Pluie 20 mm. Les Rouville viennent déjeuner avec nous et Gabrielle m’apporte deux litres de précieux pétrole, qu’elle ne veut pas que je lui paye. Notre cuisinière nous quitte pour aller soigner son fils. Nous la regrettons. Lettre d’Yvonne de Lourdes.

25 J’écris à Gonin pour qu’il fasse la déclaration relativement à la location du 42 de la rue de l’oratoire au contrôleur des contributions directes. Les Edmond Clayeux avec deux neveux qu’ils mènent à Nevers pour prendre le train, viennent nous surprendre à l’heure du déjeuner en apportant de quoi se nourrir. Le plâtrier Bureau me présente sa note, il va fort en se faisant payer 14 F de l’heure. Je lui fais remarquer qu’à ce prix là, il gagnera 4200 F par an, ce qu’il trouve tout naturel.

26 Je mets des perches au fond du pré de la Joie, parallèlement aux fils de fer pour tacher d’empêcher les bovins des Petites Granges de passer de mon côté. Je vends 13 châtrons de 18 mois à Chateau, moins chers que l’an dernier, mais je suis bien aise d’en être débarrassé par le temps de famine que nous traversons. Cécile nous arrive gelée par le car de 6 h ½, je lui fais du feu, c’est la première fois de l’année que j’en allume, bien plus tard qu’habituellement.

27 Dimanche. Je conduis Cécile à la messe avec mon âne qui se fait bien vieux. Pourvu qu’il dure aussi longtemps que moi. Lavergne vient me demander un acompte de dix mille francs pour les travaux de ma grange. Cela fait soixante mille francs qu’il a touchés à ce jour.

28 Pas de Paris Centre, parce que pas de train, les transports deviennent impossibles. Il fait froid.

29 Pluie. Nous avons à déjeuner Mériem de Martinprey et son fils Guy engagé depuis 9 ans au 7 éme Chasseurs à cheval, où il est maréchal des logis chef. Bien que sérieusement blessé en mai 1940, il a peu d’espoir d’avancement. Logé, nourri, habillé, il touche 22 000 F de traitement. Un simple soldat touche 10 F par jour.

30 Il fait doux : 20°. Mes filles vont gouter à Planchevienne et rentrent pour me faire un plat de champignons de rosée.

12.4.10

AOUT 1942

1 Les Chateau refont avec Cécile un bail de trois ans payable en nature 4500 kilo de viande net de 1ère qualité, à dater du 11 novembre prochain.

2 Pluie dimanche, une pluie très bienfaisante va faire revivre les jardins, c’est peut-être un peu tard pour les légumes, particulièrement les haricots. Je conduis Cécile à la messe avec Jaurès qui peine à prendre le trot.

3 Nous mettons Marie Berthelot à la porte, nous la savions ivrogne et menteuse, mais comme en dehors de cela elle était propre et bonne cuisinière nous fermions les yeux, quand nous nous sommes aperçus qu’elle était voleuse, il a fallu sévir. Cécile nous quitte, Montrichard nous rend le grand service de la conduire à Nevers où Marcelle l’accompagne. Elle passera quelques heures à Tours. J’ai la visite des du Part.

4 Je suis convenu avec Flandre, de Moiry, que s’il vient couper du bois chez moi je lui paierai la façon des cordes comme dans le pays, s’il en fait deux, j’en garderai une pour moi et s’il prend l’autre, il me la paiera comme à Saint-Parize. (façon 70F, vente 200F) Marie-Thérèse vient nous voir avec sa petite jument qui est bien attelée à un petit break.

5 A la première heure nous avons la visite des Antoine Robert allant déjeuner à Buy.

6 Visite des Massias qui nous amènent Gabrielle de Rouville et Alain qui n’a pas une mine bien brillante.

7 Premier vendredi, je communie. Mériem de Martinprey déjeune avec nous, c’est une femme pleine de cœur. Par les Goutte, nous apprenons qu’Hervé est nommé instructeur à l’Ecole militaire de Saint-Cyr, actuellement à Aix en Provence. Tous, nous nous en réjouissons.

8 Je fais tailler le bord des allées, qui tous les jours diminuaient de largeurs. Visite des G. Mathieu.

9 Une demi-heure de pluie insignifiante. Dimanche. Visite de Suzanne Le Sueur, qui nous demande des renseignements sur Gérard de Martinprey. Koutchy ayant demandé à Marthe Robert de le marier, elle a indiqué Paulette d’où enquête ! Ce garçon est actuellement régisseur de sa grand-mère aux Marembert, il a fait ses études agricoles à Fribourg, il voudrait trouver une femme ayant une propriété qu’il ferait valoir.

10 Lettre de condoléances reçue par Marcelle : 1 Nénette de Toytot, 2 J de Mollins, 3 Jeanne de Loger, 4 madame Bayle, 5 Chenut, 6 M. de Balloy, 7 Suzanne de Rouville, 8 Sam René, 9 L.Monnier, 10 B. de Folleney, 11 Claire du Part, 12 S. de Brémond, 13 Recquet, 14 M. de Féligonde, 15 E. de Vassal, 16 Dezautières, 17 A.M. de Lenfermat, 18 M.J. de Saint Péreuse, 19 de Vannoise, 20 V. de Goy, 21 madame Bodart, 22 J. de Salvert, 23 madame Duffré, 24 Joséfa, 25 B. de La Goutte, 26 madame Talabot, 27 G. de Villaines, 28 G. Jourdier, 29 baronne Le Pelletier, 30 Maurice Tiersonnier, 31 Jacque d’Assigny, 32 M. de Ganay, 33 G. Adenot, 34 de La Ronde, 35 Ghislain P.E., 36 de Pazzis, 38 C H. de Fontenay, 39 J d’Assigny, 40 Mériem de Martinprey, 41 madame Cointe, 42 mademoiselle Valois, 43 Anne de Champeaux, 44 Barrière, 45 Paule de Faverges, 46 de Sandol, 47 M.L. du Part, 48 Ducrot, 49 de Lescure, 50 Chenton, 51 d’Ambly, 52 de La Veyssière, 53 A de Faverges, 54 Braive, 55 de Perthuis, 56 mademoiselle Janiel, 57 mademoiselle du Boÿs, 58 madame Praslon, 59 Solange de Barrau, 60 de La Chapelle, 61 Anne de Rouville, 61 Marcel Gozard, 62 monsieur de Ruberay, 63 madame de Chalvron, 64 du Passage, 65 Mangerel, 66 Sam Colette, 67 Simone du Verne, 68 madame Bouquillard, 69 madame Guittard, 70 Charles de Fontenay.
Lettres de condoléances reçues par moi : 1 madame Grincour, 2 Michon, 3 Mik Delamalle, 4 de Bellescize, 5 madame Pinet des Ecots, 6 de La Boutresse, 7 Jean de La Motte, 8 de Roüalle, 9 Simone Jourdier, 10 A. de Faverges, 11 M. Mertheurat, 12 G. de Villeneuve, 13 comtesse de Marcy, 14 de Mollins, 15 M. TH. Anginieur, 16 de La Boulaye, 17 J. de Soultrait, 18 de Pazzis, 19 J de Marne, 20 L de Savigny, 21 A de Savigny, 22 M.L. du Part, 23 Antoine, 24 Antoinette Jourdier, 25 monsieur de Balloy, 26 comte Diard, 27 Berthe Tiersonnier, 28 de Nadaillac, 29 Tassin, 30 d’Anchald, 31 D Mabire, 32 de La Goutte, 33 M. de La Motte, 34 M Th Pinet, 35 Gabrielle de Rouville, 36 Roger de La Brosse, 37 Vernin, 38 P. de Barrau, 39 H. de Villaines, 40 Pierre de Rouville, 41 E Riant, 42 A Chateau, 43 de La Boullaye, 44 de l’Ecluse, 45 Maurice Robert, 46 baronne du Part, 47 Guiguitte de Villeneuve, 48 J Michon, 49 Ct Bouchacourt, 50 G Dervault, 51 Pierre Denis, 52 vicomtesse Delamalle, 52 D Boigues, 53 comtesse de Villeneuve Allix, 54 comtesse Vallombrosa Lafond, 55 marquise de Chargères, 56 M. Dervault, 57 Olivier de Valence, 58 Ratheau, 59 Cle Andriot, 60 Chanoine Baudat, 61 Collet, 62 Boursin, 63 Galliche, 64 Monseigneur, 65 Provoit, 66 Coursier, 67 R des Gesnais, 68 Koutchy, 69 comtesse de Sampigny, 70 Joseph Jalenques, 71 Hubert de La Brosse, 72 comtesse de Charnaie, 73 Anne-Marie de Lumferma, 73 Dézautières, 74 Baillaudin Maria, 75 comte de Damas, 76 G Bossut, 77 Marguerite Tallu, 78 Blandin, 74 Roger de La Brosse, 75 madame Paul de Chatelperron, 76 Fouret, 77 Alain de Villenaut, 78 Jacquemard, 79 de Longevialle, 80 Macquart Moulin, 81 madame Roche, 82 docteur et madame Subert, 83 René Musnier, 84 Pierre de Montrichard, 85 Maubec, 86 Paul Chavane, 87 Carlo de Chargères, 88 comtesse de Valmont, 89 Joseph Godemel.

11 J’effile des haricots vert pour les mettre en conserve et je porte à la gare une caisse de livres militaires pesant 42 kilos pour l’envoyer à Hervé à Lezoux coût 33F.

12 Carte de Dédette du 6, c’est un gros serrement de cœur pour moi, quand je reçois un mot de Bulhon où je vois une si grande tristesse. Les 38 bêtes qui sont dans le pré des Petites Granges où elles meurent de faim passent quoique l’on fasse dans le pré de la Joie où il y a un tout petit peu de ravivre. De tous temps j’ai souffert de ce voisinage.

13 Les Guillaume du Verne viennent déjeuner, je les quitte à deux heure parce que Moreau peut m’emmener à Nevers. J’en profite pour aller parler avec le notaire Gallicher de la succession d’Edith. Visite à Marguerite Pinet et à madame de Sansal.

14 Marcelle va à Nevers où elle nous retient une bonne à tout faire qui nous viendra le 20. Elle ramène Guitte de Villeneuve qui a la bonté de passer 24h avec nous, encore une qui a bon cœur. Gabi l’attend à Luanges.

15 Assomption. Beaucoup de communions, dont moi-même. Monsieur le curé dit un mot charmant sur l’Ave Maria et la dévotion à la Sainte Vierge. Beaucoup de monde à la grande messe. Après les vêpres et la procession du vœu de Louis XIII, j’ai la visite d’Henri de Rouville et d’Anne. Des scouts viennent de Nevers faire un feu de camps sur le champ de foire, sous les ordres de Bonnet.

16 Dimanche très monotone. Guiguitte nous quitte pour aller retrouver son mari à Luanges. Paris-Centre nous dit qu’hier les courses ont été plus brillantes que jamais. P du Verne en a gagné deux.

17 Marcelle partage un agneau avec les Petites Granges et fait venir Antoine de Sansal pour chercher les côtelettes, le gigot va à Planchevienne, nous mangerons l’épaule.

18 La machine de Nocent commence à battre aux Petites Granges. Elle marche très mal, le lien se détraque et les ouvriers perdent un temps précieux. Anne de Rouville déjeune avec nous. Le thermomètre monte à 27° et comme toujours, il y a de l’orage , mais sur Nevers et non sur nous.

19 Pluie 8 mm. Carte d’Augustin du 13. Simone, Guite et Hubert sont arrivés à bon port. On finit de battre aux Petites Granges par 29°, aussi il y a de l’orage à 11 h du soir.

20 Je vais à l’enterrement de Dam… , beau père de Philippot de Gy. La cuisinière qui devait nous arriver ne donne pas signe de vie. On bat à Calot où il y a plus de 800 doubles d’avoine.

21 Vendredi. Toujours pas de nouvelles de la cuisinière, cependant son fils lui adresse une carte ici. Carte d’Hervé qui doit gagner demain près de Clermont un camp où il retrouvera pendant trois semaines les instructeurs nommés comme lui à Saint Cyr.

22 Pluie 6 mm. Koutchy devait venir déjeuner avec nous. Nous la décommandons faute de cuisinière qui ne donne pas signe de vie. On finit la troisième journée de battage à Calot qui donne une bonne récolte.

23 Dimanche. Antonin Moreau qui a pitié de moi, me donne 1 litre d’essence pour ma lampe Pigeon. J’ai un dérangement d’estomac qui pour la troisième répétition me permet tout juste de sortir de la messe. Il continue plusieurs fois la nuit suivante. On tire à Saint Parize une tombola en faveur des prisonniers. Elle a un plein succès.

24 Marcelle me fait prendre de l’élixir parégorique et une purée de pommes de terre pour déjeuner. La machine à battre commence à Tâches. Les hommes sont noirs de poussière parce qu’il y a beaucoup de blé pourri.

25 Koutchy vient déjeuner avec nous et nous avons la visite des Montrichard. La Kermesse organisée dans le parc du Colombier en faveur des prisonniers a produit plus de soixante dix mille francs.

26 On finit de battre à Tâches et le camion de la coopérative emmène le blé à Nevers. Carte d’Augustin, de Miette et d’Yvonne qui est à Boutavent. Mon thermomètre monte à 27° sans orage. La sécheresse est générale, c’est désespérant. Téléphone de Cécile qui va bien.

27 Antoinette Jourdier, Berthe, Janot, Guillaume avec sa femme et trois enfants viennent déjeuner avec nous. Les petits sont charmants physiquement et bien élevés. Alice Perrier, veuve, 40 ans, entre à notre service comme bonne à tout faire.

28 Il y a + 30° et pas d’orage, tout grille, plus d’herbe ni eau dans beaucoup d’abreuvoirs, celui des chaumes vieilles est à sec. J’ai quarante bêtes à vendre, personne ne me les demande. Cela tourne au désastre !

29 Pluie 7 mm. Lettre d’Hervé du camp de Cheix, qui se trouve à 15 km de Clermont dans la montagne. Carte d’Augustin du 24. Koutchy qui grille du désir de marier son fils Gérard en avait parlé à Marthe Robert. Celle-ci ayant pensé pour lui à Paulette Le Sueur, avait organisé une entrevue pour les intéressés aux courses de Nevers. Celle-ci a eu lieu, mais le jeune homme n’a pas plu à la demoiselle. C’est humiliant pour un Cte de Martimprey. Marcelle va voir Melle Valois et de là au Veurdre. Orage à minuit. Je vends neuf châtrons de 18 mois à des Vendéens de passage. Ce sont de bons clients pour nous. Chez nous la sécheresse arrête tout commerce.

30 Dimanche. Visite de Suzanne Le Sueur qui est vraiment bien gentille.

31 Madame Thiéry me coupe les cheveux. Jean de Bricourt me fait part des fiançailles de sa fille Marie avec M. René Fresneau. Hier, monde fou aux courses de La Guerche où Pierre du Verne s’adjuge trois prix.

5.4.10

JUILLET 1942

1 Lettre de Cécile, ses amies St Germain, de Langle, La Villarmois, la ravitaillent. Carte d’Hervé de Tunisie où il fait des manœuvres, met 16 jours pour me parvenir. Le temps menace, aussi je mets les trois métayers à contribution pour me rentrer les 4 voitures de foin réglementaires. Marcelle ce matin en descendant de bicyclette, se blesse au dessus du talon, Bonnichon appelé, lave la plaie, teinture d’iode, compresse humide, 48 h jambe allongée. Qu’elle se souvienne que 4 hommes avec deux chariots de 3 h ½ à 8 h du soir ont rentré 4 voitures du pré de la Joie dans la grange de la maison.

2 Pluie très bienfaisante. Il n’en était pas tombé depuis le 14 juin. Marcelle et Michel tuent leur plus gros agneau qui fait 40 livres de viande. Elle envoie des côtelettes aux Mollins, une épaule à Louis Monnier et Guite de Sansal vient chercher les autres côtelettes. Nous gardons le gigot.

3 Premier vendredi du mois. Je communie. A 7 h du soir nous arrivent par Mars, deux jeunes Monnier, l’aîné en soutane, il est séminariste depuis quelques mois. Son frère ira le rejoindre au Grand Séminaire à la rentrée. L’un et l’autre sont charmants.

4 Les Edmond Clayeux nous arrivent pour déjeuner et passer 48 h avec leurs neveux. Après midi, ils nous amènent à Chevenon où on nous offre un copieux goûter auquel la jeunesse fait honneur. Chantal est refusée à son bachot.

5 28° Orage. Dimanche. Montrichard réunit le comité de l’école libre, il vient juste deux personnes, Marcelle et M. Danjean. La mère Michel meurt à 7 h du matin après une longue maladie. Nous mangeons le gigot. Depuis la guerre, il n’en était pas entré à la maison.

6 Pluie. Les Clayeux nous quittent après déjeuner. J’ai rarement vu des appétits comme celui de leurs neveux. Ce matin, il y avait comme menu une gougère, une poule au pot et des pommes de terre. Ce dernier aurait pu à lui seul nourrir dix personnes, il n’en est rien resté.

7 Enterrement de la mère Michel, beaucoup de monde, couronne de perles volumineuse. Marcelle emmène les jeunes abbés visiter sa chapelle de Moiry. On coupe l’orge d’hiver qui est belle.

8 Carte d’Edith qui a eu en séjour à Bulhon Madame de Provenchères qui ne pèse plus que 48 kg ce qui ne l’empêche pas de travailler dans le jardin et de faire des chapeaux pour mes petites filles. Edith trouve Hubert amusant par sa laideur. Carte de Jacques de La Brosse de Clermont où il a trouvé un portefeuille d’assurances au Phénix, pas intéressant dit-il. Les jeunes Monnier font venir le taxi de Durafly pour les conduire prendre le train qui les ramène à Paris. Ils ne partent pas à jeun.

9 Les Massias nous amènent Thérèse de Follenay qui est en séjour à Luanges et pendant qu’il va au ravitaillement à Moulins, le Baron nous laisse les dames. J’ai été bien aise de giberner avec Thérèse que je n’avais pas vue depuis au moins 20 ans. C’est le portrait de sa mère. Elle est née en novembre 1873.

10 Carte d’Edith qui nous annonce que Simone et Hubert arrivent aujourd’hui à Nevers et que Jean de Valence viendra à la fin du mois. Je commence une tapisserie pour recouvrir un fauteuil à Madame Massias.

11 Gabrielle de Rouville devait s’installer aujourd’hui à Planchevienne avec ses enfants. Alain étant tombé malade, elle est obligée de rester à Paris pour le soigner et elle nous prie de prendre Anne en pension jusqu’à son retour, c’est ce que nous faisons avec plaisir, cette petite est gentille et facile à vivre. Simone et Hubert sont arrivés hier soir à Nevers.

12 Dimanche. Les du Part viennent gouter et bridger. Crachin insignifiant, il le faudrait plus sérieux. Il n’y a plus d’herbe dans les prés.

13 Rien à signaler.

14 Pas de journal, pas de fête, on travaille dans les champs. J’augmente à l’assurance incendie et foudre la valeur de mes cheptels. Anne de Rouville déjeune chez les Le Sueur, et nous amène Guite pour dîner. Jean se promène avec la jument Dédette attelée à une charrette Américaine repeinte à neuf. Avec son gazogène et sa moto, il ne lui manque rien. Plus modestement, je me promène avec mon âne, au pas, il me conduit à la varenne Calot et une fois de plus, je constate que c’est le meilleur champ de la propriété. Légumes, orge et blé sont magnifiques. Ce n’est pas comme dans les Craies où cette année les récoltes sont nulles.

15 Anne de Champeaux me fait part des fiançailles de Louis avec Melle Feudeler, fille du Secrétaire Général de la préfecture de Constantine. Ils iront à Tlemcen après le mariage. Marcelle déjeune à Luanges.

16 Mon rosaire. L’autobus nous amène Carmen, Simone et Hubert. Je trouve mon arrière petit fils beaucoup moins laid que me l’avait signalé sa grand-mère Edith. Quant à sa mère, c’est une superbe nourrice. Je lui ai payé sa rente du dernier semestre. Blois vient enfin réparer le fourneau de la cuisine et le lavabo.

17 Il fait un vent qui dessèche tout et pas de pluie. C’est un peu partout comme cela, principalement aux Gouttes. Marcelle a son laissez-passer pour 3 mois. Elle en profite pour aller au Veurdre.

18 Roy coupe du beau blé dans les Champs Jamboux. Michel va chercher à la Seigneurie deux chariots de foin que j’avais demandés aux Château de me vendre.
Il me rapporte deux voitures de rougeons coupés dans lesFromenteries laissés par les animaux. C’est une honte ! J’espère que c’est Bertier le basse-courier qui est le coupable. J’éclaircirai la chose.

19 Pluie. Dimanche. Le syndic distribue à la mairie la contribution que chaque propriétaire, petits ou grands, fermiers, métayers, doit fournir à la réquisition comme foin, paille, orge, avoine etc. Je suis taxé pour ma réserve à 155 kg de foin. Je les ferai donner par Calot qui fauche mon pré de la Joie. Cécile nous écrit qu’un grand scandale a éclaté à Rennes, où 14 jeunes gens de la meilleure société ont dérobé à la Croix Rouge des paquets de tabac destinés aux prisonniers de guerre et les ont vendus au marché noir, le prix fort, au dessus de 40 F l’un me dit-on. Où allons-nous ! Si ceux qui doivent donner le bon exemple méritent le cachot. Anne de Rouville part de bonne heure pour Nevers où elle va chercher son amie d’Almont. Elle la ramène déjeuner à Villars manoir à 7 h du soir. Elles vont ensembles à Mars attendre Solange de Barrau, à qui nous donnons à dîner et à coucher. Ces jeunes filles se rassemblent pour aller avec 70 camarades de la région faire du camping demain et pendant 15 jours dans le parc de Neureux appartenant à M. Maurice, maire de Lurcy-Lévis. Cette perspective les comble de joie, mais si le temps ne se réchauffe pas, il ne fera pas bon de coucher dehors, car il n’y a que 12 degrés, aussi je fais mettre un cruchon dans mon lit. Meilleures nouvelles d’Alain.

20 Pluie. Marcelle va à Luthenay porter une layette offerte par la Ligue à une femme qui a eu des jumeaux. A 7 h du soir un téléphone de Dompierre nous apprend qu’Edith a eu une congestion et qu’on demande Marcelle à Bulhon. Geneviève Clayeux y est partie. Les Le Sueur qui sont d’une extrême complaisance se mettent en quatre pour aider Marcelle à partir. Jean vient la prendre avec son gazo après dîner pour demander à Montrichard une autorisation de sortir une auto pour un cas urgent. Il est absent, le secrétaire de mairie donne l’imprimé nécessaire que Jean fait signer par l’adjoint.

21 Et le lendemain, il arrive à 6 h1/2 du matin, chercher ma fille pour la conduire à La Madeleine Moulins où elle espère trouver un car qui la conduira à Clermont. Avec anxiété j’attends des nouvelles. J’ai dit que Montrichard était absent, le malheureux avait été appelé en Bretagne près de son fils Pierre très gravement malade. Suzanne à qui je donne mon tabac de chaque mois qu’elle me rembourse du reste, m’envoie une énorme boîte de chocolat de la Marquise de Sévigné, rien que le port a couté 14 francs, j’en suis confus. Je vais lui écrire pour la gronder. Je reçois mes bordereaux d’imposition. Je suis augmenté de 1/3 environ par rapport à l’année dernière. A 3 h téléphone d’…. chargé de me prévenir de l’état d’Edith par Madame Martineau prévenue elle-même par les Larouzière . Un instant après je reçois une dépêche signée Riberolles ainsi conçue : « Edith très gravement malade danger de mort » Ces deux derniers mots mis j’espère pour que la dépêche ait plus de poids pour un laissez-passer. Simone téléphone qu’elle viendra déjeuner avec moi. A 9 h Cécile me téléphone qu’elle arrivera demain à minuit à Nevers coucher chez les Sansal et viendra à Tâches par le car de midi.

22 Je reçois une carte d’Edith du 15 qui ne laisse rien prévoir de ce qu’il va advenir cinq jours après. Je téléphone à M. de Montrichard pour avoir des nouvelles de Pierre. Il va mieux et son père revient demain. Bien gentiment, Simone vient à bicyclette déjeuner avec moi. Comme nous sortions de table, de Moulins Zabette nous téléphone que ma chère fille est morte ce matin à 8 h ½. Je m’attendais à cette triste nouvelle après les dépêches alarmantes déjà reçues mais ce n’est pas moins dur. Le Bon Dieu m’avait donné trois filles, dont je n’ai eu que de la satisfaction. Je lui en suis bien reconnaissant. Edith était une grande chrétienne, je ne doute pas qu’elle trouve au ciel sa chère maman, qui elle-même avait fait sur la terre tout ce qu’il faut pour le mériter. Madame Le Sueur qui est la bonté même vient avec Jean me dire la part bien vive qu’elle prend à mon chagrin. Gabriel Mathieu vient également. C’est un homme plein de cœur et très serviable. A 7 h ½ M. A. du Verne arrive par Mars. Pour dîner, coucher et me tenir compagnie. Je reconnais bien là son bon cœur.

23 A 8 h du matin, Cécile entre dans ma chambre, elle a passé une partie de la nuit dans la gare de Saincaize. A 11 h, c’est Edmond avec son gazogène qui très aimablement vient nous chercher. Une fois de plus, je reconnais son bon cœur. Montrichard nous amène de Nevers Simone et Hubert. Nous déjeunons de bonne heure et nous partons pour Moulins. Grâce à Edmond qui fait pour moi les démarches à la Commandantur, je peux avoir mon laissez-passer et à 5 h nous étions aux Gouttes. Je trouve Aline moins vieille que je ne le supposais et elle voit mieux qu’elle ne le dit. A 6 h, Antoine nous prenait dans son auto très charitablement et à 8 h nous arrivions à Bulhon. Ma chère Edith n’était pas encore en bière, j’ai pu une dernière fois, voir sa douce et calme physionomie qui n’était pas du tout changée, ma prière pour elle a été de demander au Bon Dieu de la recevoir dans son Saint Paradis, et d’y retrouver sa chère maman. L’une et l’autre ont fait sur la terre tout ce qui est humainement possible pour gagner le ciel. Edith est morte en sortant de la messe où elle avait communié. Sa dernière parole a été « Comme Perette », sentant bien qu’elle avait une congestion qui allait l’emporter comme l’avait été sa voisine, Madame Fain. Le pauvre Augustin est effondré, il a vieilli et beaucoup maigri. Ses filles sont très courageuses, et Miette commande tout avec une assurance qui fait mon étonnement. Une bande de 40 scouts campe sur le bord du ruisseau. Leur abbé loge au château et le lendemain de la mort d’Edith, il dit sa messe en plein air pour elle.

24 A 10 h ½ les gens venant pour l’enterrement, commencent à arriver, de Montaigu, Collin, de Provenchères, les Ravel, Mme Siraudin, Voillaume, Mis de Montgon, de Larouzière, Les Gaspard Soultrait, Touttée, Wagner, Faure, J. de La Brosse etc. Les pompiers en tenue descendent la bière et le cortège se forme, enfants de chœur, 4 prêtres, en tête marchent les scouts, sur tout le parcours des groupes de femmes forment la haie. A l’église où la chère défunte venait chaque jour, la cérémonie est très touchante, le défilé à l’offerte est long et l’émotion est peinte sur tous les visages. Je ne reste pas à la porte du cimetière pour serrer la main, c’est trop fatiguant pour moi. Augustin retient 26 personnes pour le déjeuner qui a lieu dans la galerie.

25 Samedi, visite de M. Fain qui est de passage à la Terrasse. Je fais la connaissance de mon arrière petite fille Aliette qui est un superbe poupon sans un cheveu. J’admire Monique qui a beaucoup profité, cette petite est la passion d’Augustin qui s’occupe d’elle toute la journée, c’est très heureux c’est une diversion pour sa grande douleur. Jacqueline et sa mère toujours comme chez elles à Bulhon.

26 Dimanche. Je vais voir, M. Mathieu, le nouveau venu dans le village. Il est industriel à Clermont et rend souvent service à mes enfants avec son auto. A 9 h ½, feu de camp des scouts devant l’église.

27 Lundi. Téléphone d’Hervé, arrivé à St Etienne où il passe une partie de la journée pour attendre un train qui l’amène à 9 h moins le quart à Lezoux. Augustin va au devant de lui à bicyclette et ils reviennent ensembles dans la voiture du marchand de vin. L’émotion est grande pour Hervé qui avait une grande passion pour sa mère, la vue de son fils fait une heureuse diversion.

28 Mardi. Nous passons la journée sur la terrasse, d’où on descend à plusieurs reprises pour aller ramasser prunes, pêches, abricots qui abondent. C’est toujours le pays de cocagne qui est bien grillé cette année. Le jardin est rempli de légumes, mais aussi de mauvaises herbes. Il faudrait deux jardiniers et il n’y a qu’un malheureux Espagnol. Marcelle quitte Bulhon à la première heure pour gagner Vichy où elle a emprunté à l’aller une bicyclette à la petite Nolot de St Parize qu’elle a beaucoup de peine à retrouver. Elle fait une visite à la très charmante femme du Colonel de La Bretèche et prend un car qui l’amène à la Madeleine où elle retrouve sa bécane que Jean Le Sueur avait disposée dans le couvent. Elle l’enfourche et gagne Le Veurdre et ensuite Tâches où elle arrive au soleil couchant, n’en pouvant plus et morte de faim. Dans la soirée un coup de téléphone à Hervé lui dit que puisqu’il a fait une demande pour aller comme instructeur à St Cyr, il faut aller de suite à Royat parler aux grosses légumes pour plaider sa cause.

29 Mercredi. A 7 h ½ Mathieu de Maringues vient avec son auto prendre Cécile, Simone et moi-même nous prendre pour nous conduire chez lui, où nous montons dans un car qui une heure plus tard nous dépose à Vichy où nous trouvons un gazogène venu de Varennes pour nous chercher (coût 400 F). Nous traversons le pays de Boucé et Tréteau qui a été ravagé par la grêle. Au Plot, il n’y a plus d’ardoises et de vieilles petites tuiles intactes sur les toits. Seules les Montchanin ont résisté. Les arbres n’ont plus de feuilles, c’est un vrai désastre. A 11 h nous débarquons aux Gouttes. Pendant le déjeuner, Hervé qui est parti de bonne heure pour Clermont téléphone à sa femme pour lui dire qu’il y aura peut être encore une place d’instructeur à prendre à Aix (St Cyr) et que de suite elle appelle le Général commandant l’école pour lui demander s’il n’a pas besoin de son mari. Dans la soirée, elle peut l’atteindre et lui parler d’Hervé. Il répond de ne pas perdre tout espoir et qu’il va étudier le dossier. Simone a parlé au général avec une assurance qui a fait l’admiration d’Edmond. Il faut dire que le Général est un ami d’enfance de Madame de Sansal à St Germain en Laye. Les Clayeux reçoivent aux Gouttes pendant les vacances 5 jeunes Monnier dont Madame de Léotard. Tous mangent comme des ogres, j’ai vu disparaître un plat de pommes de terre haut comme une montagne. Marguerite me montre les améliorations faites dans la maison, peintures, papiers, lavabos, eau chaude, eau froide partout. J’en profite pour prendre un bain, ce qui ne m’arrive pas chez moi. La tenue de maison est irréprochable, maître d’hôtel bien stylé qui sert en veste blanche, deux femmes à la cuisine.

30 Après déjeuner, Edmond nous conduit à Moulins où Simone et Hubert prennent le train à 4 h pour Nevers. Cécile et moi à 6 h ½ pour Mars. Je passe l’après midi chez André qui a chez lui Guite Roullet. Mère et enfants sont charmants, bien habillés, propres, polis. A Tâches, on rentre la récolte très facilement car la fâcheuse sécheresse règne toujours et les prés n’ont plus apparence d’herbe, du reste tout le Bourbonnais est horriblement grillé. Marcelle est remise de sa fatigue. Je trouve un monceau de lettres et de dépêches de condoléances. Je répondrai plus tard.

31 Nous avons la visite de Montrichard, sa femme est malade et celle de Guillemain qui a ramené Marie Thérèse à Nevers depuis 2 jours en bonne santé. Que Dieu la garde. Je fais une tournée de domaines, on rentre la récolte et on se plaint de la sécheresse qui est grande. Une vache de Tâches avortée est paralysée. Je vais l’envoyer à la réquisition.

1.4.10

JUIN 1942

1 M. le curé vient administrer la mère Michel qui s’en va grand train.

2 Cécile nous envoie les articles des journaux de Bretagne parlant des funérailles de son beau père. Il avait demandé à ce qu’aucun discours ne soit prononcé sur sa tombe. Mme de Mévolhon née Guipon meurt à Nevers dans la peau d’une baronne. Pendant une heure je fauche des orties et des chardons dans le pré Blond.

3 Bien que j’aie peu de sympathie pour Léon Daudet, je me délecte en lisant son livre au temps de Judas. Marcelle déjeune au Colombier avec les Brémond et fait une visite à Fertot en revenant. La Comtesse se réjouit de voir les Anglais nous bombarder. Renaud apporte à Marcelle un peu de blé pour ses poulets et une bonne brioche pour la remercier du souvenir qu’elle a envoyé à son garçon qui fait sa première communion pour la Fête Dieu.

4 Fête Dieu qui n’est plus guère respectée. Je vais cependant à la messe. J’en reviens furieux, j’avais une paire de lunettes que je laissais depuis deux ou trois ans dans le tiroir du banc de fabrique, on me les a volées. Marcelle déjeune à Dornes. A 3 h téléphone des Edmond Clayeux disant : sommes en panne à Nevers, pouvez-vous nous donner à dîner et à coucher. Ils m’arrivent à 5 h un peu déçus de ne pas trouver ma fille qui ne rentre qu’à 8 h 1/4. Ils me racontent qu’étant à Tours, ils devaient en revenir il y a quarante huit heures mais que les Anglais ont copieusement bombardé la ville et que la gare de St Pierre des Corps est complètement détruite, d’où pagaïe dans le service. Ils sont venus par un train de fortune jusqu’à Saincaize. Pendant les trois jours passés à Paris, ils avaient déjà subi les bombardements de Colombes et d’Asnières, aussi après plusieurs mauvaises nuits, ils se reposent bien ici. A Dornes, Marcelle a trouvé sa tante pas mal moralement, mais elle ne quitte pas encore son lit, la plaie de son pied n’étant pas encore cicatrisée. Longue lettre de Roger de La Brosse.

5 Premier vendredi du mois. Je m’approche de la Sainte Table. Vu Montrichard qui croit au succès des Anglais. Les Edmond Clayeux déjeunent en revenant de la messe et à Midi, Philippe Moine, vient les prendre pour les conduire à la gare de St Pierre. Lettre du Marquis de Roüalle qui me dit qu’il a loué en 1942 pour 14 000 F une prairie qui ne l’était que pour 8 000 en 1941, je poursuis mon enquête pour le renouvellement du bail de la Seigneurie.

6 Lettre de Cécile qui nous annonce Yvonne du jeudi au samedi de la semaine prochaine. Bulhon est toujours la maison du Bon Dieu, on y reçoit pour le moment M. de Léotard et Jean de Sansal et on attend prochainement Simone et Hubert. Aujourd’hui, il y a à la Baratte un gouter pour fêter les fiançailles de Villenaut avec Melle de La Motte-Rouge. Foin (en mention marginale) est payé par la réquisition 720 F les mille kilos livrés à St Pierre.

7 Fête Dieu. Par un temps étouffant, procession, 4 reposoirs, assistance assez nombreuse, une centaine d’enfants, une trentaine d’hommes et une quinzaine de Jocistes. Marie Antoinette du Verne nous arrive pour déjeuner à bicyclette. Elle est coiffée d’une résille comme une petite pensionnaire. J’ai beaucoup de plaisir à la voir. Elle connaît son département mieux que personne et sait quelque chose sur chacun et le dit sans méchanceté.

8 St Médard. Marie Antoinette nous quitte après déjeuner. Je lui donne une certaine somme à déposer au compte de Marcelle au Crédit Agricole. Guite de Sansal vient passer la journée avec nous. Elle rafistole une robe de Marcelle d’avant guerre. M. A. me laisse à trier et à faire la barbe à des milliers de timbres oblitérés qui lui ont été envoyés par Bernamont. Il y en a 1/3 d’étrangers.

9 Pluie très bienfaisante pour légumes et avoines. Je descends à Moiry, porter à Mme Vaillot un veston dont je fais retourner le col. Je porte des habits dont mes domestiques n’auraient pas voulu autrefois.

10 Pluie. Madame René Marandat née de Villeneuve meurt à Nevers. Elle laisse un fils unique employé de banque Société Générale à Sens. Je taille la haie vive de l’avenue.

11 St Barnabé. Pluie. A bicyclette, Marcelle va à l’enterrement de Mme Marandat. Elle espérait trouver Yvonne à Nevers venant de Rennes et de Tours. A 2 h un téléphone nous dit qu’elle ne viendra que le 13.

12 Pluie. Orage. Il grêle à Chantenay. La St Barnabé n’a pas ramené le beau temps et le vieux dicton (Tout temps qui dure, est mauvais en agriculture) une fois de plus est vrai.

13 Pluie. A 1 h ½ j’ai la joie de voir Yvonne descendre de l’autobus. Elle arrive de Rennes et a couché à Tours chez les Villeneuve. Je la trouve en très bonne forme. Je ne l’avais pas vue depuis novembre 1940. La venue au monde d’Aliette, lui fait faire une économie de 75 pour cent, pour l’héritage de son grand père, parce qu’elle a trois enfants. Cécile, grâce à son grade au secours national a titre de sous préfet, on lui paye ses voyages à Paris en 1ére classe et on lui donne 200 F par jour pour ses déplacements dans la capitale.

14 Pluie. Dimanche. Montrichard réunit quelques notables en vue de préparer une fête au profit des prisonniers de la commune. M. le curé Moyen trouve bon de dire que celle de Moiry a été ridicule. C’était aimable pour Marcelle qui en avait été l’organisatrice, mais tout ce qui est fait en dehors de lui ne peut être bien. Dans la généalogie Robert, il y en a eu un qui s’est appelé R de Chevannes, un R de Villeneuve, un R de Neuville. Les miens descendaient de la branche Chevannes, mais ils n’ont pas porté le nom. Celui de Robert tout court est plus répandu que Durand ou Dupont. Ainsi à St Parize, il y a 3 familles Robert, n’ayant aucun lien de parenté. Il y a aussi R de Gesnay.

15 Yvonne nous quitte. Nous téléphonons dans 3 garages pour avoir un taxi afin de gagner la gare de St Pierre. Rien à faire. En désespoir de cause, nous empruntons une remorque et avec sa bicyclette, mon jardinier mène les deux lourdes valises d’Yvonne à la gare.

16 Mon rosaire. J’envoie à la réquisition à St Pierre, le veau de ma Bretonne qui a 7 semaines. Il pèse 85 kg à 10 F = 850 F. Les bons veaux sont payés, 11,80 F le kilo vif.

17 Edmond m’envoie des photos d’Hubert, que Simone lui a adressées pour nous les faire parvenir, ainsi qu’à ses parents. Je trouve que ce petit est plus Sansal que Riberolles. Edmond me parle du désastre causé par la grêle dans leur pays le 11. Les récoltes qui étaient très belles sont anéanties. Au château des Fougis, 50 carreaux brisés aux fenêtres, sur tous les toits des milliers de tuiles cassées, Jaligny, Tréteau Bouée très éprouvés. Geneviève nous arrive par Mars, venant de Tours. Elle a passé à Nevers la journée avec Marie Antoinette. Ensembles, elles ont longuement parlé du mariage de Paul qui a épousé il y a 6 mois Melle Nathalie de Bilderling d’une grande famille Russe émigrée en France. Son père qui était colonel a été fusillé par les bolchevistes. Elle est depuis 7 ou 8 ans à Ismaïlia chez Madame Honny dont le mari a une situation au Canal de Suez. Paul a fait la connaissance de cette Nathalie chez Madame Honny née Rey, fille du Colonel. Un de ses frères et un beau frère sont naturalisés Français. Ils ont fait la guerre comme officiers de réserve. Madame de Bilderling habite Paris. Antoinette a fait sa connaissance. Elle est remariée à M. Boutoroff, elle est née Stroukoff et sa mère est princesse Wiazensky, elle est agréable. Geneviève connaît la sœur de Nathalie qui a épousé le comte de Ben…ingsen et qu’elle a vue à Moulins ou ils sont réfugiés. On dit Nathalie distinguée et très jolie. Actuellement personne ne sait où est le jeune ménage. Les Saint Péreuse nous font part des fiançailles de leur fille Jehanne avec le comte d’Orsetti.

19 Geneviève prend à Mars le train de 6 h 40 du matin. On rentre les foins de la pelouse coupés depuis la St Médard.

20 Les Guillaume du Verne passent la journée avec nous et font honneur au déjeuner. Suzanne est très en forme, Guillaume un peu nerveux. Le métier de maire lui porte sur le système. Carte d’Edith. Jacques de La Brosse lui a écrit qu’il revient d’Alger et il la prie de lui chercher une chambre à Clermont où il a trouvé un portefeuille d’assurances.

21 Marcelle devait aller faire une conférence aux ligueuses de Luthenay, sur la demande de Mme Sanglé Ferrière leur présidente. Celle-ci ayant eu une congestion, la conférence n’a pas lieu. J’ai la visite des du Part, pendant que Marcelle assiste à st Parize à une comédie jouée par JOC et les JAC au profit des prisonniers de la Commune. Salle comble, places payées 20 F et 10 F.

22 Cheveux. Marcelle va à Nevers pour rapporter dans ma chambre, qui n’est pas occupée par les locataires, les meubles et objets que nous avions mis chez nos voisins Le Droumaguet. Le Cel d’Assigny va très mal et Mme Sanglé Ferrière est morte. On a mis 200 Boches dans la maison de Marie de Balloy, avec deux cochons qu’ils voulaient lâcher dans le jardin. La concierge s’y est opposée. La pauvre Geneviève Tiersonnier est incontinente. Elle a une sœur pour la garder.

23 Le Cel d’Assigny est mort. C’est une haute personnalité Nivernaise qui disparaît. Pendant la guerre, il avait brillamment commandé le 213 éme, il était président de la Croix Rouge, président de la Société Savante, Président de la DRAC, Homme du monde charmant, comme l’était son père, brillant cavalier, conducteur de cotillons dans sa jeunesse et un de mes meilleurs amis. Membre du Conseil de fabrique de la Cathédrale où son absence va faire un grand vide. A midi, téléphone d’Antoine Clayeux nous annonçant que Simone et Hubert sont arrivés à Bulhon. Nous recevons une invitation au mariage du futur amiral du Part le 30 juin à Belley. Le père de Melle de Gouvello est Lt Colonel et son père encore vivant est général. Je lis un livre charmant (L’officier sans nom) de Guy des Cars, je me demande si c’est un neveu de mon ami Louis Lafond, dont la sœur avait épousé le Duc des Cars, en tout cas le livre a du succès, car il est à la 81 éme édition en peu de temps. C’est bien le neveu de Lafond.

24 St Jean. Marcelle va à l’enterrement de madame Sanglé Ferrière à Luthenay. Elle y rencontre la très aimable Madame Charles de Fontenay. Après dîner nous allons aux Queudres où les noisettes abondent, mais où les layons ont bien besoin d’être entretenus. Avoine de printemps assez bonne dans le champ Niéper, mais avoine d’hiver dans le Galichard en partie grêlée.

25 Montrichard nous mène à l’enterrement du Cel d’Assigny. Tous ses amis étaient là sauf Jeanne Clayeux. Vu la Mse de Chargères avec Carla et deux de ses filles dont l’une vient d’hériter du Mis du Crozet qui était son parrain. Vu la Mse de Pracomtal qui ne change pas, toujours aussi aimable et aussi peinte. Vu Roger amené par Nadaillac. Jean de Pazzis vieilli et maigri, Jean de La Motte qui a 100 ans, Raoul d’Anchald qui en 200, Robert de Gesnais 300. Passé à la Société Générale donner l’ordre de vendre mes 14 actions de Vichy, et Marcelle celui de les acheter. Après cet échange, je n’aurai plus rien, donc plus de droits de succession à payer après moi. Lettre de Cécile, retour de Paris où elle a vu les Louis de La Brosse revenant du grand steeple. Les tribunes pleines à craquer, 50 000 personnes. Auteuil n’avait jamais vu autant de monde. Josefa devait être dans la tribune du Jockey. Odette est à Paris. Tournée à Calot, les trèfles du champ de la vache et des Fraillons donnent et les grains sont bons.

26 Avec Marcelle traînés par Jaurès nous allons au Paturail Mâle où il y a les taures de 18 mois qui n’ont pas profité bien qu’il y ait de l’herbe, mais de mauvaise qualité. Il faudrait pour la rendre bonne mille kilos de scories Thomas, mais il n’y en a plus. J’écris à Aline.

27 Par le beau temps, le foin se fait facilement, il n’a pas plu depuis le 14

28 Dimanche. De moins en moins de monde à la messe. N’assistant pas à la comédie jouée en faveur des prisonniers, je donne un billet à M. le curé. L’autre jour à Nevers, j’ai croisé dans la rue un Monsieur, genre capitaine d’infanterie décoré, qui avait sur la poitrine une plaque en étoffe jaune, large comme la main sur laquelle était écrit en noir le mot Juif. Je me demande si ces gens là sont fiers ou ennuyés qu’on sache qu’elle est leur religion.

29 Geneviève Tiersonnier meurt à Nevers dans sa 81 éme année. C’est une charmante cousine que je perds. En 1884, j’étais allé la marier au château de Chenevières en Gâtinais, le Maréchal de Mac Mahon, voisin des Filleul était son témoin. Cette femme très intelligente était depuis quelques mois en enfance. Elle laisse deux neveux Filleul qui n’ont d’enfants ni l’un ni l’autre. Marcelle va à St Pierre pour faire renouveler son laissez-passer au Veurdre. Elle déjeune à Buy et goûte chez les Le Sueur.

30 Les Montrichard nous emmènent à Gimouille à l’enterrement de Geneviève Tiersonnier, peu de gens de la société, mais pas mal de gens du peuple. Marie de Balloy, insiste beaucoup pour nous retenir à déjeuner. Gabriel aurait bien voulu accepter, mais sa femme qui est au régime a mieux aimé rentrer. Vu Armand, ce qui ne m’était pas arrivé depuis 35 ans et il en a 38. Vu Antoinette Jourdier qui se fait vieille. Retour par Nevers, où j’achète chez Fiot, un cadeau pour le marin du Part.