31.1.11

JUILLET 1938

1 Pluie 12 mm. 1er Vendredi du mois. Dédette me mène à la messe. Comme d’habitude je m’approche de la Sainte Table. Marcelle a la visite de Mesdames Thonier et Mathieu. Plus tard Guillaume ayant un veau à livrer à St-Parize l’amène avec sa camionnette. Suzanne profite de l’occasion pour dire un petit bonjour à ma fille. C’est la misère aux Petites Granges, mon métayer Michel vient de conduire sa femme à l’hôpital pour une opération. La malheureuse s’est tuée au travail, seule pour élever 4 petits enfants, faire la cuisine, traire les vaches etc. Le berger est parti, c’est la débâcle complète.

2 On fauche les pelouses, Roy avec ses chevaux, son beau frère avec son dard. A 6 h tout est fini.

3 Dimanche. Marcelle dort mal, ne déjeune pas et se croit beaucoup plus malade qu’elle ne l’est en réalité. Elle fait venir Bonnichon qui l’a rassure. Un autre calmant c’est la visite de M. Tse. Angenieur accompagnée de Marie Antoinette du Verne qui s’arrêtent ici au retour d’un excellent déjeuner à St-Pierre chez Burdin.

4 Pluie 30 mm. Digitaline. Aux Petites Granges, c’est le désarroi le plus complet. Mon métayer tout seul, les brebis restent à l’étable ne mangent ni ne boivent, faute de ne pas avoir de berger. A 3 h je vois arriver une petite Simca d’où descendent Geneviève et Zabeth. Cette dernière se rend chez sa sœur, où une surprise party doit avoir lieu ce soir. Antoine ira la rejoindre à 8 h et le chauffeur reprend Geneviève en passant. Naturellement les Puzenat sont de la fête, ce qui n’empêche que l’usine va fermer. On a construit des quantités d’instruments agricoles et grâce à leurs prix très élevés, à la sècheresse et à la cocotte, on en achète très peu. 300 ouvriers vont être sur le pavé si l’Etat ne renfloue pas la boutique. Visite de Mesdames Soulat et Boursin. Simone de Sansal passe la journée avec nous. Visite de M. Thérèse Robert et de Guillaume du Verne qui a encore amené un veau de 3 jours à St-Parize. Pluie 30 mm, il n’en était pas tombé autant depuis février.

5 Pluie. Les visites abondent, avant le déjeuner les du Passage nous amènent Mesdames de Sézille et Jacquemart, celle-ci venue en Nivernais pour louer pendant les vacances la maison de Sarrazin appartenant à la famille Ponceau, commune de Beaumont Sardolle. Après midi, Madame de Villebonne, Madame de Marcy avec Gazoute et Paule. Marie Th Guillemain arrive avec Mesdames de Chalvron et Adenot. Pour moi, je reçois le vétérinaire qui inocule à ma Normande 1 litre ½ de sang provenant de bêtes ayant eu la cocotte.

6 Marcelle sort sa jambe du lit pendant ½ heure. Ma pauvre métayère des petites Granges est opérée à l’Hôpital.

7 Marcelle est déprimée, ne mange pas et trouve le temps long dans son lit, cependant à 6 h du soir, elle le quitte pendant ½ heure qu’elle passe sur une chaise longue près de la fenêtre d’où elle voit faire les foins. Visite de Mesdames René Gozard et Le Sueur et de Melle Dudoit qui va quitter St-Parize définitivement.

8 Pluie 30 mm. Visite des Pazzis et de Jacques. Après eux arrive le Cdt Bouchacourt qui amène le Cel d’Assigny qui est peu brillant, sa vue a des troubles. La cocotte se déclare aux Petites Granges.

9 Marcelle se lève deux fois dans la journée. Nous mangeons un plat de champignons de rosée, ce qui est un peu prématuré.

10 Dimanche. La messe est à 9 h ½ parce que notre curé doit emmener 24 JAC à Bourges où l’on doit représenter La Passion. Visite de Madame Grincour et de Melle Valois chargée de fleurs, la chambre de Marcelle ressemble à un reposoir un jour de Fête Dieu. Viennent ensuite Marie Thérèse et le ménage Antoine. Le matin, la malade a déjeuné sur une chaise longue.

11 Marcelle passe sa journée sur sa chaise longue. Elle a la visite de Madame Talabot qui vient avec ses filles et Simone de Sansal.

12 Pluie 30 mm. Marcelle se désole, elle a encore 37,8. Pourquoi ? Elle en a peut-être trop fait hier.

13 Aujourd’hui Marcelle a 37,9. Je dirai comme hier pourquoi ? Elle a la visite de M. Thérèse Guillemain et ensuite celle de Anne de Champeaux, de M. Antoinette et de Guillaume. Dédette me conduit déjeuner à la Belouze. En 1750, la terre de Gigny (Saincaize) appartenait à Brisson. Celui-ci a une fille qui épouse un Saulieu de La Chaumonerie, d’où un fils qui épouse Melle Moreau de Meauce d’où une fille mariée au Comte de Chabrol Tournoël dont un fils et cinq filles, Mesdames de Fayet, des Marans, de Bibliotté, de Sainbuy et de Noblet. En secondes noces, Madame de Chabrol épouse le Baron de Bar. Les magnifiques terres de Gigny composées de neuf grands domaines sont achetées par de nouveaux riches et le château par un des fermiers.

14 L’état vient d’augmenter le prix de l’essence, les usagers de la route crient comme des putois, moi je trouve qu’il a eu raison, car je n’ai jamais vu autant d’autos en balade. Visite des André Robert, mon vieux cousin part pour St-Honoré où il va soigner ses rhumatismes, de Paulette Le Sueur en bicyclette, du ménage Barbin. L’avoué me dit que Paul Tiersonnier après avoir perdu le procès qu’il avait bêtement engagé contre du Part, le poursuit en appel. C’est chez lui une maladie qui lui coûte cher. Après dîner les Le Sueur viennent giberner. Bob est très effrayé par les bruits de guerre.

15 Pluie. Mon cousin Adrien de Vercy, colonel d’artillerie meurt au Val de Grace à Paris, âgé de 73 ans. Mon arrière Gd mère Maslin était née Grossot de Vercy, elle repose dans le cimetière de Thionne. Dans ma jeunesse, les Vercy partageaient leurs vacances entre Tâches, les Gouttes et Coulon. Depuis 60 ans nous les avons perdus de vue. Les Edmond Clayeux passent la journée avec nous. Edmond me fait faire la tournée du Chamont, de la Baratte et de Nevers. Les Villeneuve nous arrivent à 8 h ½ du soir pour dîner et vont coucher aux Fougis.

16 A la première heure au couvent des Bénédictines de Chantelle, communion privée de la 3ème des petites Clayeux qui a 6 ans ½. Déjeuner de famille aux Gouttes pour fêter les 65 ans de mariage des vieux. Gazoute de Villaines nous arrive pour 2 ou 3 jours pour tenir compagnie à Marcelle qui va mieux et circule d’une chambre à l’autre. Je conduis Dédette à la gare de Mars avec mon âne. Elle rentre à Bulhon après avoir très bien soigné sa tante pour assister au mariage de son amie Roquefeuil.

17 Dimanche. Je conduis Gazoute à la messe dans ma voiture à âne, ce qui fait sa joie. A 3 h arrivent 6 Béchard que nous n’attendions pas, un peu plus tard Antoinette Jourdier avec les Ch. Tiersonnier qui sont en séjour à Maumigny, enfin les Massias. Renée a repris très bonne mine et de la gaité. Les Gaby, venant des courses et d’un dîner au cercle de Moulins arrivent pour se coucher ici à 1 h du matin.

18 Marcelle descend au salon par ses propres moyens et mes hommes la remontent après dîner. Elle reçoit comme visite, Madame de Lépinière avec ses deux filles, Geneviève Tiersonnier, Mademoiselle Valois qui lui apporte des dahlias magnifiques. Roy fauche le pré de la Joie où l’herbe a cette année une qualité rare.

19 Gazoute prend l’autobus après déjeuner. Ma métayère des Petites Granges revient de l’hôpital avec une mine peu brillante. Mariage de Melle de Roquefeuil avec M. Véron de La Combe.

20 Je conduis Guiguite à Moiry avec Jaurès. Elle prend le car à 2 h pour les Fougis. Marie Thérèse Guillemain vient la remplacer. Visite de Melle Dudoit qui quitte l’école libre.

21 De 5 h à 10 h ½ on me rentre 4 voitures de foin du pré de la Joie. Il est de première qualité, en partie du triolet (trèfle blanc). Je vends malgré la cocotte 30 agneaux à Derimay d’Ignol, vallée de Germigny. A Callot une vache est prise. Les Bob Le Sueur viennent nous voir après dîner.

22 Marie Thérèse Guillemain nous quitte. Madame Massias nous amène pour goûter Madame de Marcy et Gazoute. Marcelle dîne avec moi dans la salle à manger.

23 La cocotte fait son apparition à Callot. Roy de Callot vient me signaler qu’une de ses génisses de 16 mois est atteinte du flux de sang. Iodalose.

24 Dimanche. Marcelle est toute dolente, pas d’appétit, 37,7 de fièvre. Je téléphone au docteur qui viendra demain matin. Je couche dans la chambre en face d’elle.

25 Marcelle va mieux. Elle a une longue visite des baronnes de Rouville.

26 Pluie 8 mm très bienfaisante : elle arrive à propos car le peu de foin ramassé a été fini ce matin. Marcelle a la visite de son curé qui lui dit, je ne suis pas encore venu vous voir parce que les vieilles filles n’aiment pas qu’on les voit dans leur lit.

27 Nous avons la visite de Mesdames Massias, de Villaines et Le Sueur. D’un commun accord Bonnichon et Marcelle qui craint d’avoir une angine de poitrine, demandent le Dr. Rudolph qui a une grande réputation à Nevers, celui-ci rassure heureusement ma fille qui devra encore se ménager quelque temps. Coût 200 F.

28 Mon beau-frère m’écrit, je transcris cette phrase : « Si parmi tous mes ennuis agricoles, la guerre qui nous menace, arrivait, j’en voudrais presque au Bon Dieu, qui m’a gratifié d’une vieillesse sans pareille, de m’avoir comblé comme il l’a fait, de m’avoir oublié sur la terre ». Marcelle rassurée sur l’état de son cœur passe une bonne journée. On moissonne en grand, mes avoines sont bonnes grâce au mois de mai qui leur a été favorable.

29 Nous avons la visite de Marie de Balloy, de Mériem et du ménage Henri de Martinprey qui me fait bonne impression. M. le curé nous amène la nouvelle institutrice de l’école libre, venant d’Anlezy. Les deux drogues ordonnées par Rudolf pour Marcelle coûtent 92 F. Décidément, il vaut mieux être pharmacien qu’agriculteur.

30 Hervé nous arrive pour 48 h au passage. Il est nommé au 95 à Bourges, c’est une garnison de choix pour lui.

31 Hervé conduit Marcelle à la messe de 8 h ½ et dans l’après midi il me conduit dans les prés de Tuloup où j’ai 4 châtrons des P. Granges en pension à raison de 200 F l’un. Ils ont bien profité. A 6 h les Valence nous arrivent. Jacqueline est superbe, ses joues sont fermes et rebondies. Nous buvons un Château Talhot en l’honneur du St Cyrien.

30.1.11

JUIN 1938

1 Les Riberolles rentrent à Bulhon et déjeunent aux Gouttes en passant. Nous faisons des visites à Buy et aux Le Sueur.

2 Les Soultrait avec Nénette et Fafa déjeunent avec nous. Après midi, j’emmène Roger et Fafa visiter La Seigneurie de Soultrait qu’ils ne connaissaient pas et qui cependant vient de leur famille et dont ils portent le nom. J’ai constaté que l’herbe pousse sérieusement. Nous manquons la visite du ménage Antoine Robert.

3 Premier Vendredi du mois. Selon mon habitude, je m’approche de la Ste Table. A 10 h, j’assiste à Magny à l’enterrement de mon voisin Bernigaud où il y avait foule. L’offerte a duré bien longtemps après la fin de la messe. Somptueux goûter à La Belouze, 4 tables de Bridge.

4 En se réveillant, Marcelle ressent une vive douleur à la jambe gauche qui est rouge. Le Dr Bonnichon appelé, constate qu’il y a de la lymphangite et ordonne un repos absolu pendant plusieurs jours. La cause du mal vient de ce que ayant un peu mal au genou, Marcelle lui a fait une trop vigoureuse application de teinture d’iode, d’où inflammation et un peu d’infection. La jardinière lui fait des pansements humides et couche dans la chambre auprès d’elle. Deux scouts, Antoine de Sansal et un camarade, venus à pied de Nevers, chargés d’un énorme campement, montent leur tente dans le parc pour y passer les fêtes de la Pentecôte.

5 Digitaline. Première communion à St-Parize, les enfants arrivent à la messe par une pluie battante. La plus part se font amener en auto, pendant que moi j’y vais avec mon âne. Beaucoup de monde dans l’église. Un père mariste venu pour prêcher la retraite parle deux fois aux communiants aussi la cérémonie ne se termine qu’à 10 h ¼. Edith téléphone pour demander s’il faut envoyer une fille pour soigner Marcelle. C’est inutile car Melle Verdet arrive de Nevers pour s’occuper d’elle. C’est une jeune diplômée fille de mon plâtrier peintre. La bonne Madame de Lépinière vient prendre des nouvelles de Marcelle. L’abbé directeur des scouts visite ses élèves. Plus tard deux de leurs camarades en font autant. Je fais bourrer la tente de paille pour combattre l’humidité.

6 Le Dr. Bonnichon revient voir Marcelle dont l’état s’améliore, mais il faut garder le lit encore quelques jours. Visite de G du Verne qui est la bonté même et aussi celle de Mme de Sansal qui m’amène le Cel d’Assigny et Marguerite Pinet pour faire mon bridge. Bob Le Sueur me téléphone qu’il se met à ma disposition pour me conduire où je voudrai. Il a la cocote dans son pré de Moiry.

7 Geneviève Clayeux nous étant venu pour 48 h. Nous remercions Melle Verdet qui est bien gentille, mais qui prend un peu cher pour ce qu’elle sait faire. Les deux scouts nous quittent aussi. Ils partent à pied par la grande chaleur et chargés de leur tente, pélerine, gamelle, couverture de laine et pain fabriqué par eux pour le montrer à leur chef. C’est une bonne école pour faire un jour des soldats. Les André Robert ayant déjeuné à Buy viennent nous faire une petite visite. Mon cousin est bien rhumatisant et vieux, il n’a cependant que 72 ans.

8 Pluie. St Médard. Jeanne Mabire téléphone pour avoir des nouvelles de Marcelle qui va bien mieux. Gros coups de tonnerre. Il ne faudrait pas que le proverbe s’accomplisse, (quand il pleut à la St Médard, il pleut 40 jours plus tard). Cécile écrit qu’en Bretagne la sécheresse continue et que c’est un désastre.

9 Nous avons la visite de Bob Le Sueur et du ménage Bonnichon. Pendant que le Dr. voit sa malade je fais la conversation à sa femme qui est plus morte que vive, ayant fait il y a peu de temps une mauvaise fausse couche. Lettre d’Hervé qui est au camp de Sissonne dans l’Aisne.

10 Geneviève Clayeux nous quitte, elle est remplacée comme garde malade par Dédette, qui amenée par les Roque feuil jusqu’à Moulins, nous arrive à Moiry par l’autobus. Sodalose.

11 Le Dr. revient et ne permet encore à Marcelle de se lever, car sa jambe malade a 1 centimètre ½ de tour de plus que l’autre. Dédette remplit bien son rôle d’infirmière.

12 Pluie. Dimanche. La Trinité. Il y a plus de monde sur la place qu’à l’église. Suzanne Le Sueur venue voir Marcelle nous raconte que vendredi soir après dîner, étant allés à Buy, ils y ont trouvé Georges et Agnès, cela devait arriver.

13 Il y a 12°, je rallume du feu. Jeanne de Mollins téléphone pour avoir des nouvelles de Marcelle.

14 Il y a 17°, j’éteins mon feu. Simone de Sansal venue par l’autobus passe la journée avec Dédette. Le Dr. prend la tension de Marcelle, qui est normale, mais la température est de 37,8°. Il faut encore garder le lit. Diable de thermomètre !

15 Je descends à Moiry chercher Geneviève Clayeux qui passe 24 h avec nous en se rendant à Auxerre. Phlébite conclut le Dr. pour Marcelle. Repos absolu pendant longtemps. Température 37,9 °. Visite de Madame Bob Le Sueur. A 8h ½ du soir, Cécile téléphone pour demander des nouvelles et nous dire que Jean n’ayant pas obtenu de permission, Yvonne ne viendra pas le rejoindre ici comme elle l’espérait, car ensembles ils devaient aller au concours hippique de Vichy.

16 Les Edmond Clayeux retour de Paris en auto s’arrêtent 24 h en passant chez nous.

17 Geneviève Tiersonnier nous amène en visite les Charles et Simone de Sansal à la grande joie de Dédette, qui s’acquitte toujours très bien de son rôle d’infirmière.

18 Roger du Part après deux filles annonce la naissance d’un fils Yves. Madame Pierre de Montrichard a eu 2 jumeaux garçon et fille pesant 15 livres à eux deux.

19 Fête Dieu. Après la grande messe l’on va en procession jusqu’à un magnifique reposoir édifié devant la croix du champ de foire. Il y a 35 hommes, 12 enfants de chœur, les JOC, les JAC et pas mal de femmes. Jean de Valence arrive de Colmar à 11 h ¼ à Mars où je l’envoie chercher par le garagiste de Moiry. Il partira demain pour Rennes emmenant son auto. Heureusement j’avais offert le pain bénit et rapporté une grosse brioche qui servira à offrir le goûter aux nombreux visiteurs de Marcelle : cinq Marcy, Villaines et Madame de Villebonne, les Mollins qui amènent Madame de Pardieu et le colonel d’Assigny.

20 Cécile ira le 27, villa St Expédit, avenue Monte Carlo, Paramé, Ille et Vilaines. Marie Antoinette du Verne entre deux autobus passe la journée près de Marcelle. Les Nadaillac me font part des fiançailles de leur fille Claude avec le Comte de Roquemaurel.

21 Madame de Sansal nous amène Mesdames de Lécluze, Pinet et Simone. Melles Talabot amenées par leur frère viennent aussi. Elles nous annoncent la venue au monde ce matin d’une petite Dezautière, ensuite ce sont les Bob Le Sueur, enfin le ménage Antoine Robert. Nous trouvons Marthe charmante.

22 Bonnichon trouve que la jambe de Marcelle est revenue à l’état normal, mais encore un peu de température, donc encore un peu de lit. Je me dispute avec mon métayer Michel qui est têtu comme un mulet.

23 Je manque la foire de St-Pierre parce que je n’ai personne pour m’y conduire, mais je sais qu’excepté pour les cochons tout s’y vendait mal. J’ai la visite de Gabriel Mathieu qui me demande des renseignements matrimoniaux pour un des petits Froment. Marcelle a celle de deux petites sœurs de l’Assomption qui avaient l’air de deux collégiens en vacances. Elles étaient amenées par l’auto de la très charitable Madame Copinot, marchande de bois à Nevers. Dédette va goûter avec Paulette Le Sueur. Je vais à la Sablière dite La Pétasse, ainsi nommée par les gens du pays parce qu’elle est bâtie au milieu des bois. Je vois là deux hectares d’un blé superbe, 1,60 de haut et très dense. L’Espagnol qui l’a semé a mis à l’automne des scories et au printemps du nitrate. Il n’a pas perdu son argent car le résultat est magnifique et je ne crois pas que ce domaine depuis les 80 ans qu’il existe, ait jamais produit pareille récolte. A St-Parize les Jocistes allument sur le champ de foire un feu de joie dit de la St Jean.

24 St Jean. Dédette par l’autobus va passer la journée à Nevers avec Simone de Sansal. Marcelle 37,9, c’est trop.

25 28°, pluie. Comme visite, Dr. Bonnichon, Mesdames Turc et Barrière, Cdt Bouchacourt, M. Th. Guillemain. A 6 h ½ Geneviève Clayeux nous arrive par le car. Orage toute la nuit. Pluie bienfaisante qui fera monter orge et avoine.

26 Nous avons la visite des du Part et des Guillaume du Verne. Pour Suzanne c’est sa première grande sortie depuis le 15 février.

27 Dédette me conduit à Dornes pour un goûter assez nombreux avec les Fontenay, les Hanoteau, les d’Argent, Gozard. Didi est là pour 3 mois avant de retourner à Bizerte.

28 Lettre d’Edith qui dit que Miette a un abcès à la gorge et Augustin mal au foie. Geneviève Clayeux nous quitte. Visite des Marcel Gozard. Marcelle 37,5 encore trop.

29 Visite des Mollins, Suzanne Le Sueur, Paule et Alix de Faverges, M.Th. Guillemain qui reste dîner avec nous.

30 Mes métayers traitent leurs pommes de terre pour combattre les doryphores qui n’ont jamais été aussi nombreux. Dédette me conduit aux Lieux Maslin et Normand, les fermiers me font un petit versement sans trop se plaindre, les années sèches leur conviennent pour les grains. Renaud qui n’a pas suffisamment de cheptel prend des bêtes en pension à raison de 25 F par mois. Passons chez M. le curé d’Azy. Je lui donne quelque chose pour son école libre et à St-Pierre je verse au percepteur ce que j’ai touché.

29.1.11

MAI 1938

1 0°. Neige et pluie trop glaciale pour faire du bien. Les Villeneuve qui devaient nous quitter à 4 heures ne partent qu’à 6, parce que Gaby était retenu au grand café par son amour des cartes. C’est à tort parce que Gine est en mauvaise passe, elle a de l’albumine et est enrhumée. Ils vont arriver la nuit à Auxerre dans une maison froide et pas de dîner préparé.

2 +3°. Le Cel d’Assigny et les du Passage viennent faire un bridge intime. Les petites qui devaient rentrer aujourd’hui de Colmar, ont demandé une prolongation.

3 +6°. Mon rosaire. Nous allons à Tâches, mes métayers sèment leurs orges de printemps, la neige tombée avant-hier ayant mis un tout petit peu d’humidité dans la terre. Mais toujours la désolation ! et la diarrhée sur les veaux sévit encore et j’en perds.

4 On m’amène une corde de bois de St Ouen. 2 tables de bridge chez Berthe Tiersonnier.

5 Mes filles donnent à goûter à Mesdames Sanglé-Ferrière, Montigny, de Mollins, de Maumigny, de Lestranges, cependant que je vais au cinéma.

6 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. Les Riberolles m’emmènent en visite à Chevenon pendant que Marcelle organise un comptoir de vente au profit du Clos St Joseph. Je reçois la visite de Madame de Raincé née Le Rebours-Pigeonnier de Rennes. Mes petites filles reviennent de Colmar, ravies de leur voyage.

7 Edith goûte chez Madame Guillien. Augustin, les petites et moi assistons à un goûter élégant chez les Mollins, avec les Crouzas, du Bourg, d’Anchald, Pazzis, Marcy, Servois etc. 6 tables de Bridge. Il tonne au loin, mais pas de pluie pour nous.

8 Dimanche. Fête de Jeanne d’Arc, beaucoup de monde à la cathédrale où il ne manquait que les autorités civiles. Pendant que Marcelle assiste à une comédie jouée à l’école libre de St Parize, je vais au cinéma pour chasser mon cafard.

9 Les Valence nous arrivent pour déjeuner dans la jolie Citroën nouvellement achetée. Ils ont couché à Luzy chez les Meaudre. J’admire mon arrière petite fille qui est un superbe bébé. Yvonne est très en forme, Jean repart à 4 h ½ pour Colmar.

10 Mon cafard augmente en voyant le désastre causé par la sècheresse. La Loire est au dessous de 0 à l’étiage de l’échelle du pont.

11 Les Riberolles déjeunent aux Gouttes en rentrant à Bulhon.

12 Nous emmenons les Mollins au Chantay à l’enterrement de Madame de Montsaulnin morte à Bernay à 90 ans. Le soir nous goûtons à Chevenon avec Jacqueline. Nous donnons à dîner à Charles pendant que Berthe est à Lourdes où elle a retrouvé Cécile venue là avec ses ligueuses de Bretagne.

13 Yvonne et sa fille prennent à Saincaize le train pour Rennes. Elles doivent trouver à Nantes Cécile, retour de Lourdes où elle a accompagné les Ligueuses de Bretagne. On comptait qu’il en viendrait 15 000 de toute la France, il s’en est trouvé 70 000. Goûter très sélect à Aubigny avec les du Bourg, Gindre, Pazzis, Crouzas, Mollins. Le pays qui a été copieusement arrosé le 1er mai est très verdoyant. L’abbé Berger demandé par le Directeur du Clos, fait à 8 h du soir une magnifique conférence, on s’y écrase, donc plein succès.

14 Foire de Nevers, nulle bien entendu, plus de lamentations que de bétail. Château me paye sans la moindre observation. Agréable Bridge chez Marguerite Pinet, où trois aimables dames me demandent de jouer avec elles de Pazzis, de Mollins, du Part. Au Clos Ry, conférence de Dorgères. 1500 assistants, beaucoup venus des départements voisins.

15 Enfin la pluie. Des adhérents du PSF se rendent à Autun pour entendre le Cel de La Roque, qui a complètement réussi malgré les critiques journalières de l’Action Française. Je vais au cinéma pour chasser mon cafard, que la pluie que je trouve en sortant va guérir.

16 Pluie. Retour à Tâches. Grâce à la camionnette de Guillaume, mes bagages arrivent en même temps que nous. Les ormes n’ont pas encore de feuilles, je comptais cependant sur elles pour nourrir mon bétail. Les noyers ont l’air morts.

17 Je fais une tournée avec Jaurès. La végétation repart grâce à la pluie tombée avant-hier. G de Montrichard me parle en passant de la pose de la force électrique qu’on va poser dans la commune et qui mécontenta certaines personnes. J’y reviendrai.

18 Trop légère pluie. Je constate que les fourrages artificiels sont inexistants et que chez moi, seul le nitrate de soude mis en couverture sur les blés au printemps produit un bon effet. Visite de Bob Le Sueur.

19 Je règle mes domestiques qui finissent ce jour leur sixième année de service à la maison sans aucun accroc. Marcelle retour du marché de St-Pierre s’arrête à Buy où elle déjeune avec sa tante qui se loue beaucoup de sa nouvelle belle fille.

20 8°. Il fait un froid glacial, rien ne pousse. Quoiqu’en dise Marcelle, le mois de mai est souvent horrible.

21 Pluie. Nous allons à Nevers avant déjeuner pour me faire couper les cheveux. Visite Mabire.

22 Dimanche. Nous avons la visite des Chalvron et de leurs enfants.

23 Rogations. Je m’y rends à 7 h ¼ et comme il y a une vingtaine de femmes, 6 jocistes et moi-même, on va en procession jusqu’à la croix du champ de foire. Il faut que les gens aient peur de mourir de faim pour s’être dérangés comme cela. Lettre d’Edith, ils ont eu un jour +4°, pendant que nous en avions 7.

24 Nous allons à Dornes, je garde mon manteau pendant la visite car on gèle. Naturellement Fafa est là, ne pouvant s’acclimater dans le Midi. Après dîner, les Bob qui nous aiment viennent giberner. Je mène Bob tirer des corbeaux dans le parc, où beaucoup viennent coucher chaque soir. Lettre de Roger qui est complètement démoralisé par la crise agricole. A l’entendre, en Morvan ils sont plus à plaindre qu’ici.

25 Les Mollins dînent avec nous.

26 Ascension. Nous assistons aux Vespres à St-Pierre et de là par la plus belle et chaude après midi du mois de mai, nous allons à Ferrières chez les Marcel Gozard. Le château est bâti au milieu d’un champ, sans un arbre autour. Quand les jardins à la Française qu’on est en train de planter seront meublés, ce sera bien. L’ameublement acheté de ci de là est de bon goût. Pendant que la maîtresse de maison emmène Marcelle voir le parc de Baleine qui est tout proche et connu du monde entier, je fais un bridge avec les frères Gozard et le jeune Valois.

27 Une pluie très bienfaisante tombe doucement pendant plusieurs heures, elle donne le sourire aux agriculteurs, car à la saison où nous sommes, l’herbe peut encore pousser. La preuve, c’est qu’un emboucheur est venu demander si j’avais des agneaux à vendre. Je lui en présenterai un lot lundi (Héraude Favier)

28 Pluie. Les Riberolles nous arrivent, le ménage nous reste et les petites partent pour La Belouze. J’emploie la Polonaise, femme d’André qui travaille au domaine pour arracher de la nielle dans un champ d’avoine. Je lui fais cadeau de 100 F de bois.

29 Dimanche. Les du Part viennent faire un Bridge. Le 22 septembre dernier, j’avais vu Roger de Bouillé semer de l’orge dans les Craies. Le Sueur trouvait que c’était trop tôt, j’étais d’un avis contraire et j’avais raison, car la récolte est magnifique.

30 Pluie. Mariage de Melle Talabot avec Blin, St Louis de Fourchambaut, belle cérémonie, 8 couples pour le cortège d’honneur. Messieurs tous en habit (un peu bourgeois). Dédette était du côté des Dames, vêtues de jolies robes, chapeau ordinaire bien que coûtant 75 F pièce. A La Garenne, excellent lunch debout, heureusement qu’avec ma vieille amie Marcy nous avions une petite table. Le cortège en avait une autre. A 3 h, Marcelle et moi, nous nous retirons pour revenir par la Baratte où j’ai trouvé Suzanne très bien. Les Riberolles font un tour de valse avant de rentrer. J’ai rencontré avec plaisir le général Boigues. Un autre général Gudin du Pavillon était venu d’Antibes en avion.

31 Avant déjeuner la tête me tourne et je ne trouve plus mes mots, cela pendant un ¼ d’heure. Je mange la poule au pot et les pommes de terre, ce qui n’empêche pas mes filles de m’envoyer voir Robet qui me trouve 14 de tension. Il m’ordonne 6 piqures et ensuite des drogues pendant 2 mois. Dernière journée de mai, seule belle et chaude de tout le mois, aussi on voit l’herbe pousser.

26.1.11

AVRIL 1938

1 Vendredi. Je m’approche de la Ste Table. Nous avons la visite des Riant. Emmanuel est habillé comme une gravure de mode. Bridge intime chez Marguerite Pinet.

2 Nous faisons une visite à Sury et c’est Dédette qui nous mène, elle fait son apprentissage. Cheveux.

3 Il tombe 25 gouttes d’eau. Augustin fait chez les petites sœurs de l’Assomption une conférence très intéressante sur la guerre d’Espagne. Je visite le musée avec Jeanne Mabire et ensuite Madame de Sansal m’emmène à la Belouze où nous retrouvons R. d’Anchald pour faire le Bridge. Pendant ce temps là on en fait un autre à la maison avec Melle de Toytot, de Lécluze et Ch. Tiersonnier. Après dîner mes filles et petites filles vont passer la soirée chez les Guillemain.

4 +3°. Dans son auto, Miette conduit M. le curé de St Pierre et deux enfants de chœur porter le Bon Dieu à deux malades de Vauzelles.

5 0°. Il fait un temps bien triste, il y a de la glace et du vent.

6 Magdeleine du Part, Reine et Robert le marin passent la journée avec nous. Ce dernier est gentil, un peu timide mais joue bien au bridge contrairement à ceux qui sortent de polytechnique.

7 La très charmante Melle Valois déjeune avec nous. Allons à Tâches, l’avortement d’une part, la diarrhée d’une autre, les noyers entièrement gelés.

8 Deux petites tables de Bridge chez Madame de Sansal.

9 Foire à Nevers. Mes filles et petites filles déjeunent à Fontallier, Augustin à Stella et moi à l’hôtel de France au banquet de la Sté d’agriculture, 200 convives, beaux discours du Président R. de Soultrait et de Bardin qui parle fort bien.

10 0°. Dimanche des Rameaux. Pendant la procession, le vent souffle du Nord, il est glacial, cela nous promet une bonne année. Nous allons faire une visite aux Salvert dans leur jolie propriété de la Montjoie d’où il y a une vue magnifique sur le Val de Loire. Le rez-de-chaussée de la maison se compose de trois salons communiquant par des glaces, ce qui est très gai. Le mobilier et de nombreux tableaux ont été apportés de Bellenave et forment un bel ensemble. Le parc planté d’arbres de toutes sortes est bien dessiné, de nombreuses statues et des portiques plus ou moins anciens ornent les croisées d’allée. Un jardinier sortant de chez Rotchild entretiendra tout cela.

11 0°. Gilbert Comte fils du Docteur est condamné à cinq ans de prison par défaut. Marielle et Jeanne Mabire font la quête du denier du culte rue des Pâtis. Miette de 9 h à 10 h du soir va répéter avec la maîtrise les chants pour Pâques.

12 +3°. Mon ami d’Arbigny m’apporte un harnais de poney pour mon âne, coût 200 F, ce n’est pas trop cher.

13 Hervé nous arrive pour 12 jours en bon état. Un père Jésuite prêche la retraite des hommes, il a du talent aussi l’assistance est nombreuse.

14 Jeudi Saint. Malgré un temps gris et froid beaucoup de monde aux reposoirs. Visite des Jean de La Brosse et de leurs trois filles. Bridge intime chez Thérèse de Toytot. Mes domestiques vont passer 4 jours chez eux, emmenés par le frère de Jeanne dans sa belle Peugeot.

15 Vendredi Saint. Après le chemin de croix à la cathédrale où j’escorte Monseigneur avec le Cel d’Assigny, Dédette nous conduit à Tâches où il y a encore une vache avortée au domaine. La sécheresse et le froid désolent mes gens et il y a bien de quoi.

16 Samedi Saint. Germaine et René de Savigny ayant chanté Alléluia à la messe, invitent leurs amis à goûter et à danser de 4 à 8. Eliane Villedey, Paule de Villaine, 3 Talabot, Duffier, Reignerie, Guillemain, Royer etc. Qu’est-ce que nos grands-mères auraient dit d’une pareille semaine sainte. Nous manquons la visite des Blandin.

17 Dimanche. Beaucoup d’hommes à la messe de communion. Marguerite Pinet et Marie Boisselet viennent après vespres goûter et bridger.

18 +2°. Mes petits enfants piquent niquent à la Garenne. Je descends à la gare voir passer Edmond. Les Mollins viennent bridger de 5 à 7. Ils jouent aussi mal l’un que l’autre. Simone d’Assigny et ses trois filles goûtent avec eux. Jeannot Chavane dîne avec nous et emmène ensuite Marcelle et les petites finir la soirée au cinéma.

19 +1°. Les enfants déjeunent à la Garenne avec onze membres de la famille Huet et goûtent au Banlay. Edith et Marcelle vont voir Renée Massias qui n’est pas encore très brillante.

20 Dédette est refusée à son examen d’auto. Pour se consoler, avec frère sœur et amis elle va passer la journée à la Belouze. Marcelle me conduit à Sermoise ou à défaut d’André malade, je suis le témoin d’Antoine pour son mariage civil. Ensuite Madame Blandin nous offre à goûter dans sa magnifique demeure. André Roy me la fait visiter jusque dans les combles où sont entassés lits armoires tableaux etc. Dans les salons il y a des choses très belles, mais à côté il y en a d’autres qui leur font du tort. Ce qu’il y a de certain c’est qu’Antoine va devenir le Seigneur d’une belle propriété et le mari d’une charmante femme.

21 Mariage d’Antoine dans l’église de Sermoise. Bon discours par un de ses professeurs de la rue de Paris. 8 couples pour le cortège, jeunes filles en tulle blanc avec nœuds et bonnets bleus, lunch servi par Boissier à 210 personnes. Beaucoup manquent de distinction, la haute société faisait défaut. La mariée et sa sœur très bien. Il y avait du soleil, mais froid glacial. Les mariés ont l’un et l’autre 31 ans. La première pierre du château de Sermoise a été posée en 1756.

22 -3°. J’assiste à la messe de 9 h comme tous les vendredis, au lieu d’accompagner Marcelle à Tâches pour ne pas entendre les plaintes très justifiées de mes gens sur le temps. Ce matin, il a gelé à 7° et tout ce qui restait sur les arbres est perdu. Mes petits enfants passent l’après midi à Luanges., cependant que nous faisons une visite aux St-Aubin à Guérigny et ensuite un bridge à Beaumont. Le Paris Centre raconte que Madame Blandin a donné à la mairie 100 F pour les pauvres de la commune. On trouve généralement que c’est peu. Elle a peut-être donné plus à l’église.

23 Miette et Dédette partent à 7 h du matin pour Colmar où elles arriveront à 3 h, ravies d’aller passer quelques jours chez Yvonne. Nous avons à déjeuner Marguerite de Ganay et la visite des Villeneuve. Les Mollins emmènent Augustin et Hervé goûter au Pont.

24 Dimanche. A déjeuner nous avons Jean de La Brosse venu pour suivre un cours de perfectionnement militaire, il a la prétention de devenir caporal à 40 ans.

25 +4°. St Marc. Je suis la procession de la cathédrale, deux hommes Hervé et moi, c’est peu pour demander les grâces du ciel. Mon petit fils fait mon édification par sa grande piété qui ressemble plus à celle d’un moine qu’à celle d’un Ss Lnt ou au moins de ceux de ma jeunesse. Goûter à la maison avec Mesdames Mathieu, G. Tiersonnier, Guillemain, Pinet, Delamalle et M.M. d’Anchald et Ch. Tiersonnier. A 8 h ¼, Hervé rentre à St-Cyr.

26 +3°. Je fais une visite à Madame de Mavolhou, c’est une aimable causeuse avec laquelle j’ai du plaisir à parler de l’ancien temps. Mes enfants entendent une conférence avec projection sur le Saint Suaire par le père Aubert.

27 En dehors du plus gros veau des Petites Granges qui est en train de crever de la diarrhée, je trouve tout mon monde dans la désolation à cause de la sécheresse, du froid et du vent du Nord qui souffle depuis le 12 février. On n’a pas pu semer les orges de printemps, les petites graines n’ont pu lever, les abreuvoirs baissent, les corbeaux mangent les œufs, à mesure que les dindes les pondent dans les haies etc. je ne me rappelle pas avoir fait un aussi triste voyage. Marcelle assiste à la permanence du PSF à une conférence de dames où elles étaient tout juste huit. C’est désolant de voir si peu d’entrain pour une bonne cause.

28 Je ne vais pas à la foire de St-Pierre pour ne pas entendre les doléances des fermiers. Avec Marcelle et Augustin nous visitons la coupe du bois de St Ouen qui est bien mal faite. Il manque beaucoup de baliveaux au récolement.

29 Je dis un chapelet dans l’église St Etienne où sont exposées les reliques de St Arigle pour demander la pluie.

30 +2°. Geneviève Clayeux nous amène sa petite fille Gine. Les Gaby viennent la rejoindre et passent 48 h avec nous. Ils dînent chez les Bouchacourt.

25.1.11

MARS 1938

1 Mardi gras. R. de Savigny déjeune avec nous. Les petites vont goûter aux Saulaies chez Melle de La Brière. Hervé retourne à St Cyr.

2 Je descends me promener sur le pont de la Loire où il y a moins de monde que les précédents. Mercredi des cendres, peu de masques, la tradition se perd.

3 Mon rosaire. Marguerite Pinet m’entraîne au Pallace, jolie comédie de Sacha Guitry, mais pourquoi éprouvent les auteurs le besoin de jurer, cela choque certaines oreilles et n’ajoute aucun sel.

4 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. Augustin me conduit au Lieu Maslin, où Renaud finit de me payer son terme du 11 novembre. Il a pris 20 bêtes en pension à raison de 1 F 50 par jour pendant 3 mois. Ca lui a procuré de l’argent et du fumier. Je lui paierai en 1938 pour 200 F de pierre afin de niveler le fond de sa cour qui est en entonnoir. Mes pouliches vont bien. Au Lieu Normand, je promets à Bringault de lui faire bétonner une écurie. Ce n’est pas sans besoin. A Azy, impossible de trouver un ouvrier. Tous les jeunes vont travailler à Imphy et font pour cela chaque jour 48 km à bicyclette.

5 Madame de Sansal et Melle de Lécluze viennent pour mon bridge de 4 à 7. Les Nouvelles Galeries ouvrent un magnifique comptoir d’alimentation, la gueule marchera quoiqu’il arrive.

6 J’entends avec plaisir une conférence faite par le Comte de Damas chez les petites sœurs de l’Assomption sur la famille. A 4 h1/2 excellent goûter chez Madame Guittard. Sur la cheminée du petit salon en guise de pendule, il y a une guitare, armes parlantes.

7 Je vais à la Baratte acheter à Guillaume un veau Normand pour remplacer une perte des Petites Granges. Entre 9 et 10 h du soir nous avons la visite des Jacquemart de passage à Nevers. Il ne nous parle pas de la déconfiture de la Préservatrice, j’espère que ça ne l’atteint pas.

8 Petit goûter intime chez les du Passage qui se sont installés dans l’ancienne étude de Béchard et qui prennent leurs repas avec la famille.

9 Nous menons l’abbé Prévotot à St-Parize pour porter la bonne parole à 12 petites croisées. Il est né quelques veaux dans les domaines. A 5 h, bridge intime chez Mme de Pardieu avec les Mollins et Sandol.

10 Reçu une lettre de mon beau frère qui me raconte que d’après une dénonciation faite contre lui, il a eu la visite d’un agent de la police secrète, venu pour perquisitionner aux Gouttes, où l’on cache un dépôt d’armes. Nous voilà revenus au temps de l’Inquisition et le comité de salut public va fonctionner. Nous déjeunons à Bourges chez Valérie de Goy avec Mme Durand (la Chaise) et les du Part. Antoine me raconte que Paul T. lui fait un procès pour restitution d’héritage à sa sœur qui avait droit à la moitié de Chevenon, lors de la vente par la générale à ses neveux.

11 Visite à Geneviève Tiersonnier dont les facultés mentales baissent beaucoup et à M.A. du Verne qui est très perplexe pour savoir si elle va continuer à habiter sa maison en y faisant deux logements ou aller habiter ailleurs.

12 Nous avons la visite de l’aimable ménage de Saint-Aubin. M. est aux forges de Guérigny, Madame est née Jarry. Bridge intime chez les Mollins.

13 Marcelle déjeune chez les Mollins avec les Pracontal, les Pazzis et les Barrau. Edith et ses filles goûtent à la Garenne.

14 Pendant que Marcelle est à Tâches, je fais un bridge à la maison avec Mesdames Pinet et de Sansal, Melle de Lécluze, le Cel d’Assigny et Alain de Villenaut.

15 Les Mollins emmènent Marcelle déjeuner à la Charnaye, ils y retrouvent les Paul Servois. Au retour, visite à Chateauvert, Marie de Glatigny est dans un triste état, elle perd la vue. Edmond Clayeux m’envoie un paletot Buberrys qui me mènera bien à la fin de ma carrière. Edith, Augustin et Dédette partent pour Bulhon, le temps d’y planter des graines.

16 Visite à Madame de Pardieu qui me montre que le mur de la maison La Brosse a besoin d’être recrépi. Je signale la chose à Louis. Deux tables de bridge chez Marguerite Pinet. A déjeuner nous avons un petit Chalvron pendant que sa mère assiste à un mariage.

17 Suzanne du Verne assez souffrante appelle en consultation les Dr Rudolf et Tissier . Rhumatismes articulaires et infection.

18 J’écris à Louis de La Brosse que le mur de sa maison, qui n’est pas occupé, menace ruine.

19 St Joseph, je m’approche de la Ste Table. Les Riberolles reviennent de Bulhon où ils ont joui d’un temps délicieux. Il n’a pas plu depuis le 12 février.

20 Nous emmenons à Tâches, Simone de Sansal, Miette et Dédette pour ramasser des jeannettes dans la forêt, où elles abondent. Au domaine mes métayers se désolent à juste titre. Sur 11 naissances, ils ont perdu 5 veaux.

21 L’état de Suzanne s’aggrave, on demande un médecin à Paris. Hier on lui a fait un abcès de fixation. Mesdames de Marcy et de Sansal viennent goûter et bridger avec moi.

22 Goûter bridge chez les Ch. Tiersonnier avec les Ducrut, Mme de Sansal et le Cel d’Assigny. A la cathédrale, triduum pour gagner le jubilé de l’année mariale.

23 Marcelle fait 3 fois la navette entre Nevers et La Baratte pour rendre service à ces pauvres du Verne. Le Dr Moreau vient de Paris voir Suzanne. Lettre de Louis de La Brosse, Joséfa entre ce jour à la clinique du Dr de Martel pour être opéré de l’appendicite.

24 Foire à St-Pierre. Bonne vente pour les petits cochons. Somptueux goûter au Chazeau, auquel beaucoup font honneur, les jeunesses sont peu nombreuses, 6 tables de bridge. Augustin, Miette Dédette et moi sommes de la fête, cependant que mes filles goûtent chez Mesdames Sanglé Ferrière et Montigny.

25 Marie de Balloy nous invite à goûter, nous ne pouvons accepter car nous allons chez la Vicomtesse du Passage. Melles Talabot emmènent mes petites filles chez Melle de Bellecize. Suzanne état toujours inquiétant, l’abcès de fixation a bien pris.

26 Trop légère pluie. La très bonne Valérie de Goy passe la journée avec nous. Les nouvelles de Suzanne sont meilleures.

27 Mes filles goûtent chez Madame de Maumigny et Augustin et Marcelle passent la soirée chez les Chalvron.

28 Je reçois mes bordereaux de St-Parize. Mes impôts sont augmentés de 2 600 F. Que sera-ce pour Nevers. Nous déjeunons chez les Mollins. Nous avons à dîner les Pazzis et après viennent les Mollins, les Chalvron et le ménage Charron, intendant militaire.

29 19 jeunes filles parmi lesquelles sont Miette et Dédette suivent pendant 48 h à l’Espérance une retraite prêchée par l’abbé Le Clech. Louis de La Brosse nous écrit que l’opération de Joséfa a bien réussi.

30 Je rends visite à mon vieux contemporain Jules de Lavesvre, venu à Nevers pour toucher ses nombreux coupons. Il est dans un triste état. Marcelle, Présidente malgré elle de l’œuvre des tabernacles, prépare l’exposition des ornements qui seront bénis demain par Monseigneur.

31 Je ne vais jamais à Tâches sans apprendre quelque chose de fâcheux, cette fois c’est la perte à Callot d’une belle jument de 3 ans, congestion. Marcelle réunit à St-Pierre les présidentes de la ligue de chaque commune. Toutes répondent à l’appel.

24.1.11

FEVRIER 1938

1 Nous avons à goûter Madame de Chalvron et ses parents, les Mollins, Melle Pinot Pépette, M. Th. Guillemain, les Ch. Tiersonnier, Jeannot Chavane. Après dîner le Cel d’Assigny vient giberner. J’augmente de 50 pour 100 mes primes d’assurance incendie, car au cours actuel des réparations, si on brûlait ce serait le désastre. Il me coûtera 290 F de plus par an.

2 La Chandeleur. Je suis la procession à la cathédrale. Nous avons la visite de la charmante Mme Guillien, femme de l’ingénieur de Fourchambaut et locataire des Maumigny.

3 Mon rosaire. Le Cel d’Assigny nous lit après dîner une conférence sur le Drapeau qu’il a faite chez les sœurs de l’Assomption.

4 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. G. Clayeux allant d’Auxerre aux Fougis, s’arrête 3 h en passant. Deux tables de bridge et bon goûter chez M. Th. Guillemain.

5 Cécile part pour Rennes. Allons à Tâches où le vieux Joachim ne va pas fort. Sa cousine Tardy est là pour le soigner. Dans les domaines RDN. Goûter chez les Mollins, 3 tables de Bridge.

6 Dimanche. J’ai la visite de Marie de Balloy et de son petit fils Gérard qui lui sert de régisseur et de chauffeur. Goûter chez Margueritte Pinet. 3 tables de bridge. Marcelle prend le train à 7 h 40 pour aller aux Gouttes rejoindre les Edmond qui doivent l’emmener à Megève faire du ski. Christiane de Barrau lui a prêté pour cela un costume et des gants, Pierre une paire de souliers, M. Th. Guillemain une culotte, Simone d’Assigny une veste imperméable et des guêtres.

7 -2°. Nous avons à goûter Mesdame de Marcy et Villaines, les Servois, Mollins, Pazzis, Cel d’Assigny. Ont refusé les Sezille et les Saulien.

8 Goûter chez les Ch. Tiersonnier avec les de Bray. Carte postale de Marcelle de Marcelle écrite de Megève, grand enthousiasme.

9 Pluie. Visite à Thérèse de Toytot, elle me raconte qu’elle a vendu Vernuche avantageusement à un marchand de sabots de Nevers.

10 Pluie. Deux tables de bridge chez le Dr. Comte. Nous payons le cinéma à nos domestiques, on joue les Dames au chapeau vert, c’est un grand succès.

11 0°. Goûter succulent chez Madame de Pardieu qui a arboré un superbe gilet blanc. 3 tables de Bridge. Marcelle nous revient pour dîner, ravie de son voyage. Au retour, coucher à Annecy, déjeuner à Bourg.

12 Pluie, vent neige tonnerre. Foire de Nevers à peu près nulle. Le Mablier est arrêté comme voleur et receleur.

13 A Tâches je trouve cinq vaches avortées. Je demande au vétérinaire de venir piquer les 2 ans pour prévenir la maladie une autre fois. Rien de moins sûr. Comme consolation j’emmène au Pallace, les veuves de Marcy et de Pardieu. En voyant jouer les Dames au chapeau vert, elles rient de bon cœur, moi aussi.

14 -3°. Madame Septier de Rigny, montant à St Gildard pour y prier tombe morte sur le trottoir. Madame de Lagoutte vient très charitablement aider ses filles à l’ensevelir.

15 -5°. Je vais voir l’arrivée de la course Paris Nice. Madame Raoul Blandin est dans les 80 concurrentes et conduit sa Bugatti comme une jeune grand-mère. Somptueux goûter chez Madame Macquart Moulin, il y a des tables à jouer dans toutes les chambres.

16 -3°. Je descends sur le pont de la Loire voir passer les concurrentes de la course automobile, elles doivent geler dans les voitures découvertes.

17 -5°. Enterrement de Madame Septier de Rigny. Goûter à la Belouze, monceau de gâteaux et petits fours, 4 tables.

18 En l’honneur de Ste Bernadette, j’apporte quelques fleurs à ma petite fille. Après déjeuner nous avons la visite de Madame de Lestragge et à 4 h celle de Mesdames de Marcy et de Villaines qui goûtent et bridgent. Déclaration d’impôts sur le revenu.

19 -2°. Goûter. Présence de Madame Grincour, M. Th. Pinet, G. Tiersonnier, les Comte, Leydet, Bertrand du Passage, Barbin, 7 Talabot, Guillien, Guitard, de Sezille, Simone d’Assigny, Les Adenot, Simone de Sansal, les Manbau. Ont refusé Madame de Pardieu, les P. de Barrau, Macquart Moulin. 9 tables de bridge dans le salon, 2 petit salon, les jeunes filles dans ma chambre.

20 -3°. Allons à Tâches, où mon pauvre vieux Chenut n’est toujours pas brillant. Aux Petites Granges encore un veau crevé 48 h après sa naissance.

21 -3°. Mes filles suivent à l’Espérance une retraite prêchée par le père Aubert, cependant que je goûte avec Augustin à la banque de France chez Madame de Sézille. A déjeuner nous avons M. Th. de Champeaux.

22 -4°. Après mes domestiques, voila Edith prise par la grippe, j’attends mon tour.

23 -3°. Je vais en reconnaissance jusqu’à la chapelle Ste Bernadette que l’on construit route de Paris, le long du Tacot. Visite de Roger Anginieur pendant que sa femme suit la retraite.

24 Je manque la foire de St-Pierre pour assister à St-Eloi à un service de quarantaine chanté pour Auguste du Verne. A déjeuner nous avons R. d’Anchald, Anne, Roger, Béatrix et Jean de La Brosse. On fait une souscription pour les enfants de Bessé qui sont dans la misère. J’envoie 400 F en mémoire de leur Grand père mon vieil ami Abel Jourdan.

25 Cheveux. Pendant que mes enfants goûtent chez Geneviève Tiersonnier, je vais retrouver Madame de Marcy avec laquelle je Bridge toujours chez Marguerite Pinet qui trouve le moyen d’organiser cinq tables dans sa petite maison.

26 Allons à Tâches. Joachim va mieux. Hervé arrive à 1 h du matin pour 3 jours.

27 Pluie nulle. Je jette un coup d’œil sur la vente de charité qui a lieu Hôtel Grincour. J’assiste dans le banc d’œuvre de St Etienne à une messe pour Notre Dame du Salut dont Augustin est la cheville ouvrière. Je termine la journée à Regina où l’on donne La Patrouille. Pendant ces vacances le salon de mes petites filles ne désemplit pas avec les Talabot, Sansal, Villaines et René de Savigny.

28 A 4 h une bande joyeuse composée de Mesdemoiselles de La Brière, Talabot, de Sansal, Duffier, René de Savigny et des 3 Riberolles part pour Moulins sous la surveillance d’Edith afin d’assister à une matinée dansante chez Madame de Durat. A déjeuner, pour manger un énorme dindon d’Azy, nous avons les Ch. Tiersonnier et J. Chavane.

23.1.11

JANVIER 1938

1 -12°. Me voilà entré dans ma 84ème année et grâce à Dieu sans être trop disloqué. Je lui en suis reconnaissant. Pour lui témoigner ma gratitude je m’approche de la Sainte Table. La comtesse de Montlaur invite l’équipage Beauchamp à découpler dans sa forêt de Jaligny et l’assistance à goûter au château où il ne fait pas chaud, paraît-il.

2 -10°. Dimanche. Marcelle tient l’harmonium et Zabeth et Gaby chantent la messe. Je visite le cheptel des Fougis, très bien tenu, métayers de 1er ordre, bon taureau de chez Moreau.

3 Edmond revenu de Tours pour la circonstance, m’emmène à Agonges pour enterrer le Marquis de Garidel mort dans sa centième année. Selon sa volonté, ni fleurs ni discours, mais beaucoup de monde. Traversé la forêt de Bagnolet ce qui m’a rappelé d’agréables souvenirs. Le Président de la Société d’Agriculture est porté à sa dernière par les 4 plus beaux bœufs de la terre de Beaumont.

4 -17°. Il fait très froid aussi, malgré les bons radiateurs, mon beau frère va souvent du coffre à bois à la cheminée, car lui seul sait faire le feu. Le ménage Etienne Julien vient faire un bridge entre 5 et 7.

5 -14°. Je vais me promener jusqu’aux Deux Villes où il y a un superbe cheptel atteint de la fièvre aphteuse. Les Fougis dînent avec nous.

6 -12°. Visite à Chaudenot, toutes les bêtes ont été prises il y a un mois par la cocotte qui n’a pas été sévère, aucune perte. Un peu de neige.

7 -3°, pluie dégel. 1er vendredi du mois, je m’approche de la Ste Table. Edmond et Geneviève vont à Clessy à l’enterrement de Madame Villedey de Faule née Villatte, tuée dans un accident d’auto. Après déjeuner nous allons à Moulins chez André, je vois sa fille Guite très en beauté. Chez Mesdames d’Orcet et de Champeaux, je trouve tous les Soultrait.

8 Pluie. A Vaumas, j’admire 25 bons veaux reproducteurs et je fais un agréable bridge avec Mesdames Jullien Polienne et Xavier Beauchamp.

9 Dimanche. Marcelle rentre à Nevers pour chauffer la maison. Edmond va prendre part à un tournoi de Bridge au cercle de Moulins au profit des écoles 48 joueurs.

10 Marguerite revient de Tours. Il y a ici 7 petites poules d’eau qui animent le paysage en venant jusque sur la terrasse. Alfred de Bessé meurt à Nevers âgé de 52 ans, laissant derrière lui une veuve, cinq enfants et une grande misère.

11 Pluie. Visite de Madame de Chatelperron qui m’avoue qu’elle a 80 ans, il n’y paraît pas. Les ménages Jullien et Polienne viennent goûter et bridger. Geneviève vient dîner avec nous cependant que ses enfants reçoivent des amis.

12 Les Riberolles déjeunent aux Gouttes pour prendre ensuite leurs quartiers d’hiver, quant à moi je pars pour Moulins avec mon beau frère qui me dépose à la gare où je monte dans un train qui m’amène à 5 h à Nevers où je trouve Marcelle qui a installé la maison.

13 Nous allons à Tâches, tout est normal, cependant une vache s’est avortée aux Petites Granges. Auguste du Verne meurt à 7 h du soir. Depuis longtemps, il demandait au Bon Dieu de le rappeler trouvant insupportable d’être à charge à ses enfants.

14 Vendredi, selon mon habitude j’assiste à 9 h à la messe des chanoines à la cathédrale.

15 Coupe de cheveux, l’année dernière elle était de 3 F 50, elle est passée à 5 F le tout à l’avenant. Cécile trouve le temps long à Colmar.

16 Nénette de Toytot met hier une fille au monde, son 9ème enfant, elle en a encore 7 vivants. Marcelle va à Moiry faire tirer un arbre de Noël à ses gosses. Elle en a 26. Melles Le Sueur l’aident.

17 Pluie. Funérailles de mon vieux cousin Auguste. Un service à St Pierre où naturellement il y avait beaucoup. Nous le conduisons reposer à St-Eloi. Pour la circonstance nous avons à déjeuner Geneviève, Marguerite et Edmond Clayeux, Louis de La Brosse venu de Paris. A dîner Antoinette Jourdier et les Ch. Tiersonnier.

18 -1°. Une dépêche de Jean nous annonce l’arrivée de Jacqueline, tout va bien. Me voila donc arrière Gd père, j’en bénis le ciel.

19 Jeudi. Lettre de Cécile racontant le séjour d’Yvonne à la clinique où après 2 h de présence, l’enfant ne venant pas, le docteur va le chercher et ramène Jacqueline qui est laide, a des cheveux mais bien bâtie dit la grand-mère. Yvonne a été très courageuse et n’a pas trop souffert grâce aux piqures qu’on fait maintenant. Poids 3kg 100. Berthe T écrivant à son cousin Jean à Salins lui dit : Auguste du Verne est mort et ce pauvre Bessé aussi. Il lit René et répondant à une lettre de Guillaume, il s’apitoie sur mes fins dernières et énumère toutes mes qualités. Sa sœur Suzanne envoie ses condoléances attristées à Marcelle à Marcelle qui ne m’en dit rien de toute la journée, craignant que je n’en sois affecté, à grand tort car j’ai bien ri.

20 Enterrement de Madame Franck Bernard, il y a foule. Roger de Soultrait dîne avec nous. Après dîner le Cel d’Assigny vient faire son bridge. Il a été remercié au Paris Centre des modestes fonctions qu’il y remplissait, coût 6 000 F de rente en moins.

21 Nous allons à Tâches. RDN.

22 Nous avons à déjeuner les Soultrait, Medrano et les Angénieur venus pour le concours qui est raté parce que seuls les chevaux et la volaille sont exposés, pas de bovins à cause de la cocote. Goûter chez Mme de Chalvron.

23 Avec mes filles je vais à Clamour. Mon vieux contemporain est dans un triste état, sa vessie lui cause des désagréments. Au retour trois tables de bridge chez Béchard.
24 J’achète du riz et du tourteau de maïs pour engraisser les poulettes que les domaines me donnent toujours très maigres.

25 Miette prend au cours Pigier des leçons de sténographie et d’Anglais. Visite chez Geneviève Tiersonnier qui est fort bien installée dans l’hôtel Trochereau anciennement Provost de La Croix. Elle a deux jolis portraits peints par Girodet. Pour les servir Auguste et Mélanie et un jardinier.

26 Marcelle va à St-Parize pour l’enterrement de Madame Fleury, métayère. Elle me rapporte de mauvaises nouvelles de mes cheptels : deux vaches avortées, 3 veaux crevés. Après dîner elle assiste salle Vauban avec Augustin à une réunion du PSF où il y a peu d’enthousiasme. A Nevers on est mou.

27 Geneviève Clayeux se rendant à Auxerre déjeune avec nous. Sa belle fille qui l’a amenée va passer la journée à Mont Givre chez les Salvert où elle a gelé.
28 Avec le Cel d’Assigny je vais voir à la Croix d’or cinq magnifiques étalons Ardennais importés par le Dr. Gaulier maire de Nevers. Ils sont beaucoup plus puissants que ceux de notre race noire et contrairement à ceux-ci, ils sont rouans ou cape de mort.

29 Tempête. Messe anniversaire pour le Cdt Dezautière. Les Riberolles m’emmènent à la Belouze où nous retrouvons Madame de Sansal et les enfants Talabot.

30 Tempête. Dimanche. Allons à Tâches, je ne suis pas étonné de trouver la grange de Callot avec une vingtaine de tuiles par terre, aussi je commande des volets pour les fenêtres afin d’arrêter les grands vents. Joachim ne va pas fort. Mes enfants goûtent chez les Ch. Tiersonnier.

31 Pluie. Goûter à La Charnaye. A 8h20 du soir, Cécile nous arrive pour quelques jours. Elle nous raconte longuement les couches d’Yvonne et parle beaucoup du ménage du Vais providence des Valence. La mère de Jean est venue la remplacer à Colmar.

22.1.11

DECEMBRE 1937

1 Dans la matinée, Marcelle va à Nevers pour sa réunion de l’œuvre du Tabernacle. Après midi nous rendons visite à nos voisins Mathieu dans leur jolie propriété de Valière.

2 Pluie. Cette fois-ci les sources vont peut-être se remplir avant les grandes gelées, c’est heureux car les besoins s’en faisaient sentir.

3 Pluie. 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. M. le Curé fête St Françoix Xavier en disant que sa statue a été donnée à l’église par le sculpteur C. de Veny son auteur et parent de la famille Robert de Tâches. Pendant son prône il interpelle grossièrement une femme qui arrivait en retard. Nous faisons un bridge intime à Chevenon.

4 Michel arrange bien l’abreuvoir des Brulés. Je lui en fais compliment pour une fois, car il est bien négligent. Par Cherut je fais râper les épines dans ses prés.

5 Pluie. On baptise le petit fils de mon métayer de Callot. Hubert Marcel Roy. Après Vêpres, Marcelle réunit les dizainières de la Ligue, pendant que je fais ramasser du bois mort dans le parc par les Polonais.

6 Nous déjeunons à Dornes avec Geneviève, Berthe et Charles Tiersonnier et Marie de Cepoy qui ne vit que pour son chien. Elle lui fait griller des côtelettes prend son thé avec lui et l’admet, dit-on, dans son lit.

7 Geneviève T. et Toytot parlent dans un coin de la déconvenue de l’Action Française, le Comte de Paris ayant dit à ses directeurs Maurras et Daudet qu’il n’avait rien de commun avec eux.

8 Pluie. Fête de la Ste Vierge, je m’approche de la Ste Table. Il tonne dans la nuit et les fossés coulent partout.

9 Marcelle goûte à Buy, elle espérait y trouver les fiancés, mais ils n’y étaient pas. Je garde la maison, étant un peu enrhumé. Les Guillaume du Verne dînent avec nous.

10 Huguet prend livraison des dindes à St-Parize. Il paye les dindons 4 F et les dindes 4 F 50.

11 Nevers, foire insignifiante, excellent déjeuner chez les Mollins, brochet, filet de bœuf, pêche Melba, Sauternes, c’était beaucoup pour nous quatre. Auguste va bien mieux. A 6 h du soir nous avons la visite du ménage Marcel Gozard. Madame est bien, bonne famille Auvergnate. Claude de La Brosse met au monde une fille.

12 Marie Thérèse, Antoine et Jeannot Chavanne qui est en séjour à Buy nous font une visite. Jaladou de La Barre vend La Prée aux juifs. En voilà un qui n’a pas mis longtemps à manger son héritage.

13 Je monte dans les Craies pour voir d’où viennent les lapins qui mangent le blé situé près des baraques, car mon locataire de chasse prétend qu’ils montent des champs du Marault chez moi et justement je trouve le fermier chassant avec un ami et qui m’a dit qu’il faisait son possible pour détruire les rongeurs, qu’il en avait déjà tué une soixantaine dans ses baraques et qu’il n’en voyait presque plus. En effet je ne les ai pas entendu tirer. Crotat aurait voulu que je fasse faire un constat par huissier pour voir d’où venaient les lapins. Je m’y suis refusé, car par bail, il est responsable des dégâts causés par le gibier, c’est à lui de se débrouiller d’autant plus que sur son territoire près de mon blé, il a été tué une centaine de lapins, il n’avait qu’à commencer la destruction plus tôt. A 2h ½ nous partons pour faire notre séjour annuel aux Gouttes. En passant à Moulins visite à André qui ne peut presque plus marcher. Dernièrement il a consulté à Paris un spécialiste pour rhumatismes dont il suit le traitement. Nous trouvons le vieux ménage en bon état. Mon beau frère dit que ses jambes ne veulent plus le porter mais il a toujours une figure de 20 ans. Après dîner les Louis de Ladonchamps qui sont en séjour aux Fougis viennent faire un bridge. Marie est une stoppeuse remarquable. Elle a tellement bien réparé une déchirure causée par les mites à une casquette qu’on ne voit plus où elle était avant.

14 Grand branle bas dans la maison où l’on donne un goûter Bridge. Dans la grande salle qui est bien faite pour cela. Il y a 10 tables, 2 autres dans le petit salon, toutes sont occupées. Le buffet est servi par trois hommes.29 autos. Assistance : Comtesses de St-Genys, de Rougé, de Galbert, d’Ussel, de Dreuille, Jacques et Arnaud de Montlivaut, V. de Durat, de Villette, des Ulmes, de Rochefort d’Ailly, de Monspey, Melles de Chavagnac, Robin de Billy, de Ribaines, de Dreuille, M.M. F de Chavagnac, Munet, de La Comté, Ponthenier, etc. J’oubliais de citer la belle Madame Burelles née Boudet de Montgacon. Les vieux maîtres de maison paraissaient enchantés de voir tout ce monde autour d’eux. Rien de la crise ni de l’Action Française dont on évite de parler quand tout le monde n’est pas du même avis surtout quand Madame Michoux et R de Montlaur sont là.

15 Il fait gris et humide, aussi comme je suis un peu enrhumé, je ne mets pas le nez dehors, je lis les journaux et tire l’aiguille pour G de Buzonnière. Après dîner nous allons aux Fougis pour le bridge des Laboulaye.

16 En me levant je vois avec surprise la terre toute blanche, une neige sans impureté recouvre la pelouse et les arbres, le décor est féérique. Edmond va chasser et dîner à Jaligny. Les Antoine vont goûter à Lévy chez les Waldner et dîner à St-Pierre.

17 Marguerite promène Marcelle à Moulins et les Fougis dînent avec nous. Je ne sors pas car il fait laid et que je tousse encore un peu.

18 Les Edmond emmènent Marcelle et Philippe Monnier à Mayet de Montagne où ils trouvent de la neige, retour par les Emerys etVichy. Geneviève dîne avec nous et ses enfants chez les Julien avec Jean Clayeux venu pour chercher à Coulon du mobilier qu’il emporte dans le Midi.

19 Dimanche. Nous allons à la grande messe. Marcelle jouit ici d’une trop tranquille oisiveté qui lui pèse, elle est trop loin de ses chères œuvres, de chez nous, aussi après déjeuner elle part en auto pour Nevers où elle demande l’hospitalité à nos voisines Mabire Delamalle et demain matin elle assistera à une réunion intéressante de la Ligue. Il neige dans la soirée.

20 M. Sounet de Bessais le Fromental (Cher) vient acheter à Edmond 200 Kg de carpes d’empoissonnement. En fait de poissons, Lévy le maître du brillant équipage, en vend tous les vendredis sur la place de Moulins et en sa qualité de Juif pas affiché, il rappelle aux catholiques quels sont les jours des 4 temps.

21 -8°. On pèche l’étang des Florets au milieu des glaçons, on en tire une carpe royale de 18 livres et une autre ordinaire de 10 livres qui sera mangée vendredi. Marcelle revient de Nevers contente de la double conférence auxquelles elle a assisté. Rien de nouveau à Tâches où tout est sous la neige. Je n’accompagne pas les Edmond à un goûter chez les Milheurat. Comme exercice, je récite mon chapelet en arpentant la grande salle, car je tousse toujours. Il dégèle dans la soirée.

22 Je vais me confesser à Thionne en prévision de la fête de Noël. Nous dînons aux Fougis pour manger des canards sauvages tués par Antoine chez le comte de Roüalle. Celui-ci en fait un gros élevage et les fait passer deux par deux en battue.

23 Je me traîne jusqu’au bois des Gouttes où je rencontre le Cdt Sallentin, Les Beauchamps R. de Montlaur et Sadourny venus avec leurs bassets tuer des lapins au profit de la conférence de St Vincent de Paul de Moulins.

24 Les Villeneuve arrivant d’Auxerre dînent avec nous. Gaby est fatigué, après avoir pesé 100 kilos, il n’en pèse plus que 90. En revanche Gine est grande comme une perche. A la messe de minuit, je m’approche de la Ste Table.

25 Noël. Je ne vais pas à la grande Messe parce que mon catarrhe bat toujours son plein, j’assiste aux Vêpres.

26 L’équipage Beauchamp chasse aux Fougis et comme c’est pendant les vacances, Geneviève invite les enfants de ses voisines à goûter. L’hallali est sonné rapidement.

27 Les Riberolles passent la journée avec nous, tous bien en forme. La veille mes petits enfants sont allés à une matinée dansante à Clermont chez le Cdt Faure. Hervé dit que ses sœurs ont eu beaucoup de succès. Ils emportent 12 lapins, 4 morts et 8 vivants pour lâcher à Bulhon. Lettre d’Yvonne souhaitant la bonne année à tout le monde. Elle attend sa mère le 29 et son héritier du 2 au 7 janvier.

28 -8°. Geneviève de Buzonnière m’envoie une jolie cravate selon ma formule, fond noir, pois blancs, ceci pour me remercier de lui recouvrir en tapisserie une bergère Louis XVI. Edmond, Marguerite et Geneviève vont à Montluçon au mariage de Melle de La Boutetière avec M. de La Planche.

29 -8°. Les Edmond partent pour Tours. Visite d’Emmanuel Riant qui nous raconte que les Salvert s’installent dans une propriété qu’ils ont achetée à Pougues en haut du Mont Givre.

30 -11°. Pendant que ma belle sœur et Marcelle sont à Moulins, nous encadrons le feu, René et moi en devisant sur les chasses de notre jeunesse. Le baron de Larouillière meurt à Vertrieux.

31 -8°. Je vais aux Florets où les animaux ont la cocotte, ils ne me paraissent pas trop malades. Les Fougis dînent avec nous.

21.1.11

NOVEMBRE 1937

1 pluie. 2°. La Toussaint. Je m’approche de la sainte Table en compagnie de beaucoup de fidèles.

2 Beaucoup de monde à l’office par un soleil radieux. On ne se croirait pas à cette saison. Je confie ma pochette avec mes récépissés et mon argent à Antonin Moreau pendant le séjour que nous devons faire à Bulhon. Avec Marcelle nous visitons un taillis coupé en 1919 à gauche en allant au Rond. Il y a plus d’épines que d’autres choses.

3 St Hubert. Où sont les chasses d’antan. Madame de Fontenay née Maupas meurt à 88 ans. Geneviève de Noury née Grisart, ma contemporaine, meurt à Paray le Monial, 82 ans.

4 Nous partons pour Bulhon et passons par Mars pour prendre la veuve Louise Champaut Taupin et l’amener comme femme de chambre à Edith. Nous trouvons tout le monde en bonne santé.

5 Jeudi. Temps idéal pour goûter. Viennent M. Charles de Riberolles et le jeune ménage Villeroi. Monsieur gagne sa vie en faisant dans les environs de Maringues des régies de domaines.

6 A Clermont je commence habilement mes visites en allant voir la toujours très aimable Madame Maurice Chalus qui chauffe son auto et m’emmène chez Madame de Longevialle chez qui j’ai la chance de rencontrer sa sœur de Torsiac. De là elle me conduit chez sa belle sœur Annely, qui bien que dans son lit où elle repose ses douleurs aux jambes et ses 87 ans, tient à me recevoir. A 5 h, nous arrivons chez Reine Fourniol qui termine ses emballages pour quitter définitivement Clermont. Elle nous raconte son voyage aux Antilles où elle vient de passer 7 mois chez son frère le marin qui est chargé là bas d’une installation d’hydravions. Edith voit son oculiste qui ne trouve rien d’inquiétant pour ses yeux, il change le N° de ses verres de lunettes.

7 Dimanche. Après la Grande Messe procession de St Vital et de St Agricole, patrons de la paroisse. Après midi visite à la Canière où Melle de Chazelles habite seule cet immense château.

8 Edith passe sa journée à Montsablé chez Madame Voillaume qui réunit les ligueuses du canton de Lezoux.

9 +18°. Goûter chez mes enfants avec la présence de Roquefeuil, du Cel Laloye avec sa femme et sa fille qui est une grande bridgeuse, des Guy et des Edmond de La Brosse.

10 Nous quittons Bulhon après un agréable séjour pendant lequel nous avons peu vu Miette qui passe son temps à l’office ou à la cuisine où elle dresse une jeune bonne avec succès du reste car nous mangeons des plats bien réussis. Elle joue aussi du piano assez souvent. Dédette tricote, mais laisse ses pinceaux au repos. Augustin ramasse les feuilles qui tombent. En passant nous déjeunons aux Gouttes où les deux vieux sont toujours jeunes.

11 Fête de l’Armistice, je me dispense d’aller à la messe, il fait froid et les discours m’ennuient. Tournée des domaines. Guy de Thoury est fiancé à Melle d’Angicourt.

12 En poursuivant des veaux dans le pré de la Joie j’accroche une pierre si violemment que je pique une tête, mon nez en est écorché. Goûter à La Belouze, 4 tables de bridge. En passant, visite à Auguste du Verne, je trouve ses filles assez inquiètes, il a beaucoup de température.

13 Elle disparaît le lendemain et il me dit : c’est pas encore pour cette fois. Ce sont ses reins qui fonctionnent mal. Foire de Nevers. Les cochons se vendent mal, mais les poulains bien. Marcelle fait arracher sa première dent et revient très endolorie par la piqure, ce qui ne l’empêche pas d’aller goûter chez Melle Valois.

14 Dimanche. Je fais mes comptes de domaine.

15 -4°. Il y a du givre, les arbres sont magnifiques. Paul Barrière ingénieur ECLL épouse Melle Bordeaux Montrieux (bonne famille).

16 Nous déjeunons à Dornes avec Mesdames Michoux, d’Orcet et de Champeaux. J’y avais donné rendez-vous à Donneau marchand de bois à Decize qui me paye la coupe du Paturail de la Claie, j’aurais pu faire mieux avec Pleuchot de Trois Vévres, mais il est venu trop tard.

17 Pluie. Avec Bob nous passons en revue 80 veaux reproducteurs à Roussy et chez Goby, Moreau et Blond. Ce dernier a la meilleure écurie. Marcelle a la visite de Mesdames de Marcy, de Villaines et de Villebonne. Elle goûte ensuite à Villars.

18 Pluie. A Nevers, je trouve Auguste mieux portant mais la Boutresse très mal. Nous prenons Marguerite Pinet pour l’emmener à un brillant goûter à Aubigny, 7 tables de Bridge.

19 Je finis de régler avec mes métayers ce qui me prend ½ heure par domaine. Nous avons la visite de nos voisins Mathieu qui sont installés dans leur château de Valière où ils ont fait mettre tout le confort.

20 Pluie. Marie de Balloy a fait ses partages. Le Colombier est attribué à Méryem et pour la plantation de crémaillère elle offre un grand goûter, assistance nombreuse, mais pas de Bridge au désespoir de Marie de Marcy.

21 Pluie. Dimanche. En l’honneur de Ste Cécile la fanfare se fait entendre à la messe. Marcelle qui prépare depuis quelques jours une conférence pour la ligue de Mars va la débiter avec émotion devant 39 ligueuses réunies dans le presbytère. Elle goûte ensuite à St Léger.

22 Je déjeune seul à 9h 1/2, ça me rappelle ma jeunesse avec joie. Je vais trouver au Rond de Bord l’équipage Couturier qui lance un renard dans la Ravie. Après l’avoir promené pendant 3 heures entre les Valençais et le Pontaubert, il est tué à côté de moi par le garde Duceau, après une relance au milieu des chiens qui, je crois, l’auraient pris sans cela.

23 Je fais cadeau à Méant du plus gros arbre de la propriété, un vieux saule qui est mort, face au petit château. Il a beaucoup de peine à l’abattre, 5 journées avec son petit fils.

24 Foire à St-Pierre. Les petits cochons se vendent très mal et les veaux reproducteurs aussi. Il n’en est pas de même chez Goby où les enchères montent au gré des propriétaires. Il y a bien 100 autos sur la route et les 32 veaux se sont vendus en moyenne 4 200 l’unité, malgré la fièvre aphteuse qui règne dans le pays.

25 J’achète chez Cherut aux Moulises un veau reproducteur pour les petites Granges, coût 2 350.

27 Marcelle assiste à Nevers à un service de bout de l’an pour Jean de Lécluze. Nous avons à déjeuner les Soultrait, Toytot et CH. Tiersonnier.
28 Nous avons à goûter les Mollins, du Part, Marguerite Pinet, Marguerite de Chalvron, Guillaume du Verne, en visite les Henri de Faverges.

29 -4°. Je remplace 3 érables de l’avenue qui sont morts. On commence à abattre les chênes des 4 Chemins sous la surveillance de Moreau et à mon compte.

30 Marie Thérèse Robert nous fait part des fiançailles d’Antoine avec Melle Marthe Blandin, la plus riche héritière du pays. Je souhaite que le futur Seigneur de Sermoise ne mange pas cette belle terre comme l’a fait le Prince de Béarn il y a une cinquantaine d’années. Paulette Le Sueur est opérée de l’appendicite à la clinique Penaud à Moulins.

20.1.11

OCTOBRE 1937

1 1er vendredi du mois, je m’approche de la Sainte Table. Hervé rentre à Saint Cyr, emportant 4 perdreaux, 1 faisan, 2 lapins au Colonel Le Bourgeois son cousin qui le reçoit souvent à Versailles. Pendant leur séjour ici les Riberolles ont tué 30 perdreaux, 6 faisans, 1 lièvre et 15 lapins. Nous avons la visite des Thonier.

2 Cécile se rend à Nevers par l’autobus et en revient avec sa voiture qui avait un ressort cassé. S’il n’a pas plu assez pour faire pousser de l’herbe, en revanche il y a quantité de champignons. Des femmes venues de Nevers à Mars par le train du matin, s’en retournent à midi avec leurs paniers remplis.

3 Dimanche. C’est l’heure retardée, beaucoup trop à mon gré. Nous Bridgeons à Chevenon avec les Lescure dont les trois filles s’amusent avec Chantal.

4 Allons à Dornes où je rédige avec Soultrait une lettre pour convoquer des marchands de bois pour vendre ensembles nos coupes de bois. Nénette s’arrondit fortement pour la 9° fois, quant à Fafa elle ne quitte guère la maison paternelle.

5 Pluie. Grand goûter à la Baratte. 9 tables de Bridge et excellent buffet. Je vends le veau de la Normande à mon boucher 7,50 F le kilo.

6 Nous avons la visite du ménage Motte et de Madame Bernard, une belle vieille.

7 Marcelle téléphone à toutes les présidentes de Ligue du canton pour préparer sa réunion de demain. Il pousse des cèpes en abondance.

8 Marcelle présidente cantonale de la Ligue passe sa journée à St Pierre au milieu des ligueuses. Elle est copieusement enguirlandée par Marie Antoinette du Verne et Melle de Châteaurocher conférencière venue de Paris pour la circonstance parce qu’elle n’a pas bien préparé à l’avance sa réunion et que le déjeuner n’est pas en commun, cependant tout se passe bien et Monseigneur lui fait du compliment.

9 Cheveux. Moreau me conduit à la foire de Nevers où les poulains se vendent terriblement chers. Les bons mâles jusqu’à 3 400, les pouliches 3 000. Nous avons la visite de Louis de Savigny. Reviriot me donne 440 F pour solde de tous comptes pour ma carrière qu’il abandonne.

10 Fête de Jeanne d’Arc à St Pierre. Mgr Villepelet évêque de Nantes prononce le panégyrique de façon très éloquente. Après la cérémonie, les Paul du Verne et leurs trois filles viennent goûter ici.

11 Cécile retourne à Rennes avec son auto. Elle est bien un peu troublée de faire cette longue course seule au volant. On enterre à Bona le comte Pierre de Saint-Phalle 79 ans. C’était le type du parfait gentilhomme, ancien officier, président des courses de Nevers, pendant quelque temps maître d’équipage. Il découplait avec Adrien Beauchamp quand celui-ci venait en déplacement dans la Nièvre. Propriétaire éleveur de purs sangs. Il a fait naître à Huez le célèbre Chéri. Ses fils ont fondé une banque qui a causé des déboires à pas mal de joueurs. Moreau nous mène au Veurdre à la foire aux Mesles, on y vend surtout des poulains et des châtaignes. Beaucoup de gentlemen Bourbonnais. J’y rencontre P de Gaudel, 1 Cordez, Thurel, Crouzas etc. A 6 h du soir nous avons la visite des Pierre de Barrau.

12 Gelée blanche soleil éclatant.

13 Lettre d’Edith. Les élections n’ont pas été brillantes à Bulhon où Roquefeuil a 40 voix et son concurrent 120. Ce n’est pas comme chez nous où l’on se réjouit du succès de Chomet . les vieux comme moi se souviennent que son grand père a été déporté en 1851 et que son père est né en exil sous le règne du tyran. Je relis avec intérêt l’annuaire de notre cercle de Nevers fait par le président d’Assigny, sur 80 membres dont il était composé en 1900, 60 sont morts.

14 Charitablement, Marcelle va déjeuner à Buy avec Marie Th. qui est seule, Antoine étant à Paris au salon de l’auto. Visite à Fricot et à Fontallier au retour. Normande devra avoir veau le 15 juillet.

15 Marcelle porte à St Parize une magnifique chape qu’elle a faite pour notre église d’après les cartons de Dom Blot.

16 Dans la matinée Marcelle va à Nevers avec sa chère Nane Cherut. Après déjeuner nous partons avec Jaurès que nous laissons au champ de la Vache, pour de là visiter le taillis des Antes qui a bien poussé, mais seulement en essence de charmes, comme partout les chênes disparaissent. Madame Barrière nous fait part des fiançailles de son fils Paul avec Melle Bordeaux Montrieux.

17 Madame de Lépinière, M Th, Monique, Simone d’Assigny et ses filles viennent goûter. Le Cte Jacques de Villeneuve Allix meurt à Paris. Nous refusons des invitations à goûter le 19 chez les Servois et le 21 chez les d’Anchald.

18 Villaines se rendant à une battue chez Le Sueur nous dépose sa femme en passant à 10 h ½. Par un nouvel avenant je porte l’assurance aux tiers pour l’auto à 480 F par an pour 300 000 de risque. Madame de Montrichard vient goûter avec Gazoute. Madame de Marcy a vendu dans la haute Marne dix hectares de bois âgés de 30 ans pour cent mille francs. Ils ne crieront plus misère.

19 Les Edmond Clayeux déjeunent avec nous et emmènent ensuite Marcelle à Paris où elle descendra chez les Louis de La Brosse. Quant à moi, je prends à 1 h l’autobus sur le Pied Prot qui me conduit à Nevers où j’en trouve un autre à 4 h ½ qui me pose à 6h ½ à Corbigny où Roger et Jean de La Brosse viennent me chercher. A Vauban je ne trouve pas Anne qui est à Paris près de sa mère. Il y a seulement Béatrix et sa dernière fille Madeleine âgée de 4 ans. Les autres enfants sont en pension. Cette petite est charmante. Roger qui s’accuse tout le temps de n’être bon à rien a au moins eu le talent d’avoir des enfants très réussis.

20 Nous déjeunons à 9 h du matin avec Guy de Thoury , sa femme qui est charmante et son frère. Ils nous amènent à St Fargeau. Je fais le tour du château, vraie demeure seigneuriale. En forêt nous trouvons l’équipage du Cte de Roüalle dont la correction est parfaite, seul le comte d’Harcourt porte le bouton aujourd’hui. La voie est très mauvaise par le vent du midi, on n’attaque qu’à 2 h ¾ et nous quittons la forêt qu’à nuit noire sans avoir entendu sonner l’hallali, mais après avoir passé une délicieuse journée au milieu d’un paysage tout en or.

21 Avant déjeuner nous descendons à Armance où je vois le taureau que j’ai vendu l’année dernière à Jean, il fait honneur à mon élevage. Après midi nous partons par Empury, faisons le tour de Vésigneux, joli château appartenant à Melle de Bourbon, de là nous gagnons le barrage de la Cure qui par une rigole de 7 km amène l’eau dans des turbines après une chute de 90 m. A Chatellux nous ne trouvons pas le Duc. Plus bas nous passons devant la maison du Président Flandin et du domaine de Domecy que j’ai vendu il y a longtemps pour acheter les Petites Granges.

22 Journée calme, visite de Montoit.

23 Pluie. 2°. A 7 h ½ Jean me conduit à Corbigny où je monte à Nevers dans l’autobus Basset qui me dépose à Nevers à 9 h ½. Je visite le concours d’automne : chevaux, poulains, veaux, vaches, dahlias, chrysanthèmes, légumes etc. Je déjeune chez Marguerite Pinet. Bon menu avec service fait par une soubrette de comédie. A 2 h chez Soultrait où nous avons convoqué 12 marchands de bois pour essayer de vendre nos coupes de St Ouen, personne ne se présente. On dit que les bois montent, personne ne vient nous le dire.

24 Très aimablement, Bob vient me chercher après la messe pour m’amener déjeuner à Villars.

25 Il a assez plu pour semer. Marcelle me revient de Paris après un agréable séjour chez les Louis de La Brosse, ce qui lui a permis de visiter l’exposition. Le samedi et le dimanche elle a eu Hervé, à qui Perrette Fain a très aimablement offert une chambre, grosse économie pour lui. Marcelle a déjeuné un jour à Versailles chez les Jacquemart.

26 Pluie. Il tombe quelques feuilles des ormes. Les bêtes n’ont que cela à manger.

27 +18°. Je fais moi-même la toilette à trois veaux que j’enverrai à la foire de St Pierre.

28 Pluie. Où je les envoie inutilement. Les Vendéens ayant la cocotte, ce genre de bêtes ne se vendent pas. Les cochons sont en baisse.

29 Nous déjeunons à Fontallier en petit comité, ça ne nous amuse pas beaucoup mais c’est charitable de notre part. Au retour visite à Fertot. Les Savigny qui sont toujours fanatiques d’Action Française se réjouissent de la déconfiture du Cel de La Rocque. Au Colombier, nous trouvons Geneviève qui fait ses derniers paquets pour aller le 9 novembre s’installer à Nevers. Qui aurait pu croire qu’un jour elle finirait sa vie dans la pauvre province.

30 Madame de Montrichard prend Marcelle et l’emmène passer la journée chez les Rolland-Dalon qui l’accueillent très aimablement. Le but de cette visite est de voir à Nérondes comment fonctionne une bibliothèque populaire.

31 Dimanche après la messe, je me confesse. Marcelle me fait manger un excellent rognon de bœuf au Madère car nos domestiques sont à Paris visitant l’exposition.

19.1.11

SEPTEMBRE 1937

1 Mes enfants déjeunent à Maumigny en compagnie des François et des Lesage. Ils ramènent Maurice qui se plaît mieux à Tâches que chez sa grand-mère.

2 Il me reste 64 bouteilles de vin de Madame Jourdan que généralement on trouve bon. Les du Verne emmènent Yvonne passer la journée à la Comaille où elle voit Jeanne de Larry et sa petite fille. Il n’y a plus que de la boue dans l’abreuvoir du grand pré des Petites Granges.

3 Mon rosaire. Notre curé étant en pèlerinage de Lourdes, nous allons à la messe du 1er Vendredi du mois à Magny. Mes filles avec Hervé et Maurice Jourdier font des visites aux Grincour et aux Le Sueur, cependant que j’arrange l’abreuvoir dans le ruisseau du pré de la Fontaine où l’eau arrive parce que je l’ai fait curer à la sortie de la source.

4 Grand goûter au Veuillin. Invités de 3 départements, Cher Allier, Nièvre. 3 Barman impeccables derrière un buffet approvisionné par Boissier, champagne à flots, tables de bridge réparties sur deux étages dans des chambres meublées avec un goût parfait. Ma famille était en nombre avec Cécile, Yvonne, Marcelle, Miette et Hervé plus 4 Clayeux. A déjeuner nous avions tous les François Jourdier avec Geneviève Clayeux retour de Lourdes ce matin même. A dîner les Edmond, Hervé et Miette, tous repartis ensuite pour les Gouttes où les Riberolles font leur séjour annuel. Dédette n’était pas venue, elle garde la chaise car à la suite d’une chute de bicyclette elle a de la synovie dans un genou.

5 Ouverture de la chasse, on tire peu. Les Jacquemart viennent nous faire leurs adieux, ils s’installent à Versailles.

6 Nous avons la visite du capitaine Humann qui a une propriété à St Germain Chassenay. Il est en garnison à Colmar et a été très aimable pour les Valence. Pendant que je fais arracher une dent chez Dufraisse, mes filles vont goûter à Aubigny pour y retrouver Madame Yves Jablot. A 9 h du soir, il tonne, mais pas de pluie, c’est désespérant. Mes animaux maigrissent. Madame de Montrichard vient prendre une tasse de thé avec mes filles.

7 Antoinette Jourdier, les Charles T et Jeanne Lesage déjeunent avec nous ; cette dernière est très en beauté, elle met un peu trop de rose sur les joues, comme beaucoup d’autres du reste. Heureusement mes filles ne pratiquent pas cette mode de même que celle qui consiste à se mettre du carmin sur les ongles.

8 Temps chaud, gris, mais sans eau. Villate dédie à mon beau frère, le vénéré doyen des veneurs Bourbonnais le premier article du St Hubert Club.

10 Quelques gouttes de pluie. Les deux ménages Rouville viennent nous voir. Crotat avec 12 invités chasse. 31 perdreaux au tableau, c’est peu. Ils sont paraît-il inabordables et la qualité des tireurs peut-être médiocre.

11 + 8°. Foire à Nevers, 7 bêtes Charollaises en tout, mais beaucoup de vaches Normandes. Nous rentrons déjeuner, il y a 8°, aussi j’allume du feu. Après midi, visite de M. A. du Verne.

12 Temps gris, froid, quelques giboulées. Avec Cécile et Yvonne, nous allons faire une visite à Buy, où Marie Thérèse se plaint bien de sa solitude, Antoine est tous les jours à la chasse.

13 Pluie. Marcelle, Yvonne et moi nous rendons à un grandissime goûter donné aux Réaux en l’honneur de Melle d’Auteroche fiancée de Coco Cote. Ses cheveux châtains sont devenus dorés, mais sa grâce reste la même. Les Riberolles nous arrivent venant des Gouttes.

14 Pluie. Les Jourdier et les Antoine Clayeux retour des courses de La Guerche nous disent un petit bonjour en passant et pour faire des économies, ils dînent à St Pierre au Relais gastronomique. Hervé tue 3 perdreaux, 3 lapins et un faisan, Augustin rentre bredouille. Je vends mon blé à Barreau.

15 Pluie. Hervé part pour le Pont chez son bon ami René de Savigny.

16 Jeudi. Marcelle va à sa permanence de St Pierre, Edith à Fontallier et à St Léger où elle loue la veuve Champouret, Louise Taupin comme femme de chambre. Augustin tue 2 levrauts et 6 perdreaux. Moi je fais mettre mon blé en sacs. Nous mangeons des champignons.

17 Marcelle emmène des ligueuses à Nevers pour entendre une conférence qui parle des bibliothèques à fonder dans les villages. Je vends mes avoines à Fèvre 110 F le quintal.

18 Pluie. Les prés reverdissent. Je ne m’entends pas avec les Château pour renouveler le bail de La Seigneurie. Je voudrais louer payable en nature, ils préféreraient payables en somme fixe argent, ce dernier étant fortement déprécié, j’hésite. Nous reparlerons de cela le 25. Je serais ennuyé de changer de fermier, ceux là sont chez moi depuis 59 ans.

19 Pluie. Montrichard m’emmène aux courses de Nevers où il y a peu de monde, le temps n’est pas favorable.

20 Pluie. Yvonne va à la gare de St Pierre chercher son mari qui a 8 jours de permission. Dans l’après midi, nous le menons visiter la Seigneurie et ramasser des champignons. Le Dr Mathieu à qui Crotat a dû donner une action de chasse a amené avec lui Déat, ancien ministre de l’air pour tirer mes perdreaux, il n’a rien tué paraît-il, mais il a dû empoisonner mes terres avec le venin qu’il apporte et jeter un sort, car le lendemain, ayant emmené un peu malgré lui Valence, armé du fusil de son père, il tire un lapin, les deux coups partent à la fois et sa main droite est assez sérieusement écorchée. Le Dr. Robet lui met trois agrafes.

21 Goûter à la maison avec la présence de Madame de Marcy avec Paule de Villaines, Mesdames Massias, de Vaugelas, 2 filles, les Faverges et Vanoise, les Delamalle, Madame Le Sueur et Paulette.

22 Les Valence assistant à St Pierre au mariage de Melle Perreau fille de leur général, déjeunent au château de Beaumont. Avec Augustin et Hervé nous allons au Lieu Maslin, chasse peu fructueuse. En rentrant, nous trouvons à la maison les du Part et les Maurice Robert.

23 Foire à St Pierre. Les Valence partent pour Boutavent avec l’auto de Cécile. Goûter à Luanges à la suite duquel, Madame de Marcy emmène Miette et Dédette à la Belouze.

24 Augustin et Hervé chassent à Bonay où il y a beaucoup de perdreaux mais inabordables. Ils en tuent chacun un.

25 Cécile et Edith me conduisent à Nevers et pendant qu’elles font des visites à Th de Toytot et aux Rouville, je touche l’argent de mon blé qui au lieu de m’être payé 181 F, ne l’est que de 168. On fait des retenues sévères, il le faut bien le directeur de l’office gagnant 125 000 par an, c’est une honte ! Nous ramenons les petites qui de la Belouze sont allés déjeuner chez leurs amies Charry à Prémery.

26 Dimanche. Les Riberolles et Cécile vont goûter au Banlay.

27 Cécile passe la journée aux Gouttes d’où elle est ramenée par les Valence retour de Boutavent.

28 A 7 h du soir Cécile conduit les Valence à Moulins où ils prennent un train qui les ramène directement à Colmar. Edith, Marcelle, Miette et Dédette goûtent chez les Le Sueur.

29 Cécile, Edith les petites et moi-même goûtons à St Firmin chez le jeune ménage de La Ronde qui reçoivent très gentiment. Madame attend son troisième bébé. Monsieur le curé faisant la quête du denier du culte avec beaucoup de dévouement, il passe chez tous les habitants de la commune.

30 Temps superbe, mes filles vont goûter à Buy.

18.1.11

AOUT 1937

1 Dimanche. Les du Part viennent faire un petit bridge intime.

2 Les Brondeau nous font part des fiançailles de leur fils Christian avec Melle Anne Marie Malvin de Montozet.

3 Mon rosaire. Les Guillaume du Verne , revenant du Chazeau où ils ont assisté au baptême de Lionel de Barrau dînent avec nous.

4 Gonin bat au Pied Prot. Il a une bien petite récolte et pour cause ! Elise Talabot est fiancée à M. Lasson de Béranger.

5 Cécile, Yvonne et leur femme de chambre nous arrivent de Rennes en auto avec de bonne mine et moins brunies que l’année dernière par le mois passé à Paramé.

6 1er vendredi, je m’approche de la Ste Table, nous goûtons à Fontallier avec les Mandelot, Persan, Maigret, Lavoreille, Caillès, du Verdier.

7 29°. Les Villeneuve allant des Fougis à Auxerre déjeunent avec nous.

8 Dimanche. Nous goûtons à Chevenon avec les Lescure. La nuit le feu a pris dans les craies du Marault. Alertés, les hommes de Moiry sont montés l’éteindre, sans cela il aurait pu prendre de grandes proportions à cause de la sécheresse.

9 28°. Marcelle va à St Pierre entendre le père Aubert pour la journée de récollection des ligueuses qui sont au nombre de 65. Madame Bonnichon héberge le père. Il tonne au loin mais rien pour nous.

10 Geneviève Clayeux, Simone et ses enfants déjeunent avec nous. Simone et Solange partent d’ici pour Tonnerre voir un médecin qui fait des piqures japonaises pour sa boiterie.

11 J’ai la tête lourde, je ne trouve plus mes mots pendant une minute aussi je reprends de l’Yodalose. Cécile et Yvonne déjeunent aux Gouttes et gagnent Bulhon qui ne désemplit pas. Paule de Villaines y a passé une douzaine de jours, elle a été remplacée par le jeune Le Bourgeois, on attend René de Savigny. Marcelle va à Mars pour la journée de récollection. Je commence à battre aux Petites Granges, blé très médiocre, avoine d’hiver satisfaisante.

12 Pluie. A la première heure, Marcelle ramène de St Pierre le père Aubert qui doit prêcher à Saint Parize la journée de récollection qui a un plein succès. Le père déjeune avec nous, je constate que les disciples de St Dominique ont bon appétit. A 10 h du soir, comme j’étais assis dehors contemplant les éclairs qui brillaient de tous côtés, j’ai entendu un ronflement semblable à celui d’un train marchant à toute vitesse, il était produit par un nuage de grêle qui heureusement n’a pas fait grand mal. Visite des Pinet. Marguerite m’a dit que sa fille était depuis quelque temps dans une maison de famille à Nevers et qu’elle prenait la plupart de ses repas chez elle.

13 Marcelle va à Luthenay chercher le père Aubert et le ramène à St Pierre.

14 Pluie. A 10 h enterrement de Madame Houdaille à Sauvigny. Midi déjeuner à la Baratte. 3 h conférence agricole à Nevers. 5 h visite aux Argougnots, constatation de l’incendie allumé par le PLM aux acacias de la levée.

15 Assomption. Je m’approche de la Sainte Table. Il y a beaucoup d’hommes à la grande messe, mais 5 seulement à la procession après Vêpres.

16 Marcelle toujours remplie de prévenances pour Moiry, y fait descendre un harmonium que lui prête Madame de Montrichard pour exercer les enfants à chanter.

17 Je finis mes battages, sauf l’avoine qui est passable, le reste est mauvais. La journée de machine me coûte 375 F y compris les briquettes et Baste mon mesureur. Elle coûte encore plus cher aux métayers qui payent les ouvriers 2,55 de l’heure et qu’ils nourrissent. Il est vrai qu’ils s’entraident, mais pendant ce temps là la charrue est arrêtée et les guérets sont sales. La journée de machine est de 10 h. M. Gagnepain s’est retiré de son association de chasse pour St Ouen qu’il partageait avec M. Semence, celui-ci reste seul en nom.

18 Temps agréable, mais il n’a pas assez plu pour faire pousser de l’herbe.

19 Marcelle va essayer une robe commandée à Louise Taupin et nous ramène pour déjeuner la très charmante Melle Valois qui nous apporte des dahlias magnifiques. Après midi, visite d’Auguste et de M. Th. du Verne. Pour dîner nous arrivent Louis et Josefa, pendant qu’Odette est au Pèlerinage National à Lourdes.

20 L’abbé Comaille meurt à 54 ans. C’est une perte irréparable pour le Clos St Joseph qu’il a bâti et pas fini de payer. Avec Louis, je vais à Bonay, où Melle Fasoies nous dit qu’elle a affermé le Michot, ferme toute proche appartenant aux Dupuy.

21 Avec le garde Duceau, je refais le courroi de la chaussée de l’étang américain côté Desrobert à un endroit où elle perd. A la maison, goûter avec R. d’Anchald, Ganay, les Lescure, Pinet, Guillemain, Cel d’Assigny. Ont refusé les Servois, Cote, Pazzis, Barrau, Pierre du Verne, Clayeux, Jourdier, Villeneuve.

22 13°. Dimanche. Pendant que Marcelle va prendre une tasse de thé à La Chasseigne, avec les La Brosse je vais aux courses de Nevers, où grâce au froid et au temps gris il y a un peu moins de monde qu’à l’habitude. La Présidente du Bourg me fait l’honneur de m’inviter à boire une coupe de champagne. Toute la jeunesse se donne rendez-vous pour dîner à Pougues.

23 Louis me mène au Port du Bois où je fais connaissance de son nouveau fermier Giraud qui a bonne façon. Louis lui paye un groupe électrogène qui montera l’eau dans la maison et les écuries.

24 Les La Brosse retournent à Paris, Marcelle goûte au Colombier.

25 Le baromètre baisse, le temps se graisse, mais il ne tombe rien. Raclin m’annonce la cocotte au Puits de Maux. Il ne manque plus que cela. Mais c’était faux heureusement.

26 Foire à St Pierre. Très peu de bêtes. Tout le monde se plaint de la sécheresse. Le ministère décrète que le blé sera vendu 180 F, c’est trop bon marché pour le prix qu’il coûte à faire venir et à la petite quantité qu’on en récolte.

27 Cécile et Yvonne reviennent de Bulhon et déjeunent aux Gouttes en passant.

28 Cécile et Yvonne me mènent à Nevers pour coupe de cheveux. Auguste du Verne suit un traitement prescrit par un vieux curé du Jura. A déjeuner nous dégustons un excellent buisson d’écrevisses envoyées par Hervé.

29 Dimanche. Une tribu de Clayeux se rassemble ici pour dîner. Geneviève venant des Fougis, les Villeneuve des courses de Decize d’où ils ramènent Gine et Solange Jourdier. Après dîner, ils conduisent à la gare de Nevers la grand-mère et les deux petites filles et les embarquent pour lourdes avec le pèlerinage Nivernais.

30 Mes filles vont en visite à Limont et au Chazeau. Je garde la maison avec Yvonne très silencieusement car ma petite fille n’est pas bavarde.

31 Hervé nous arrive avec son chien d’arrêt qui chasse comme un chien courant. Cécile promène les petites sœurs de l’Assomption dans une partie de la commune où l’on est très généreux pour elles, cependant elles n’exercent leur charité que dans la ville de Nevers. Je m’aperçois qu’il n’y a plus d’eau dans le pré de la Fontaine où 25 bêtes crèvent de faim, mais ne peuvent pas se passer de boire. Marcelle conduit son auto à Nevers pour réparer l’accrochage causé par Reviriot dont l’assurance devra payer 650 F.

17.1.11

JUILLET 1937

1 Les Valence sont arrivés rejoindre Cécile à Paramé pour quelque temps. Marcelle conduit à une messe à St Gildart plusieurs petites croisées. Madame Barreau en amène d’autres. En quittant Nevers un pneu éclate et la voiture accroche un car qui stationnait Bd Victor Hugo sans lui faire grand mal, mais un essieu étant faussé légèrement, force est de le faire réparer. Marcelle emmène ses cinq gamines déjeuner à l’abri du pèlerin et elles rentrent chez elles par l’autobus dans l’après midi.

2 1er Vendredi du mois, je m’approche de la Ste Table. Mes métayers s’entraident. Roy et Chicon avec leurs deux Polonais qui ne renâclent pas devant 12 h de travail par jour, rentrent 7 chariots de foin. On est loin des 40 h de travail par semaine prescrites par le gouvernement.

3 Mon Rosaire. Fête à Chevenon de 4 h à 11 h du soir. 30 personnes, à 8 h dîner froid, 6 tables de Bridge, à 10 h ¾ rafraîchissements, champagne et petits fours. Marancy aux Faverges, 140 ha de prés vient d’être loués 26 k de viande de bœuf première qualité à l’hectare. On fauche le pré de la Joie.

4 M. Th. Anginieur après avoir déposé son mari à l’exposition canine de Nevers vient déjeuner avec nous et dans l’après midi me ramène en ville, pendant que Marcelle part pour St Jean où les Faverges lui ont demandé de fonder la Ligue. Je ne doute pas que son grand talent de conférencière n’ait réussi à grouper beaucoup d’adhérentes. Les Riberolles nous arrivent pour dîner. En passant à Vichy, Edith consulte son Dr. car son foie lui joue toujours des tours et elle est obligée de suivre un régime très sévère. Ma métayère des Petites Granges est malade et son mari est tout seul pour faire la cuisine et soigner veaux, cochons, dindons et quatre enfants en bas âge.

5 Paul Tiersonnier m’a raconté que sa femme vient de subir à Paris une terrible opération, le chirurgien de Martel lui a ouvert la boîte crânienne comme une pomme coupée en quatre pour lui enlever un kyste qui troublait sa vue. Elle est de retour aux Ecots. Les Riberolles partent pour Paris où ils assisteront demain au mariage de leur neveu André et le 8 au Triomphe de St Cyr.

6 On enlève 7 chars de foin dans le bas du pré de la Joie et 6 dans le haut, grâce au soleil dans de bonnes conditions. Tout grille dans le jardin.

7 Des deux Polonais dont on était très content dans mes domaines, celui de Tâches est malade, celui de Callot ayant trop bu fait une scène abominable, j’envoie mes domestiques aider les métayers. Heureusement, ils s’y prêtent de bonnes grâces.

8 On commence la moisson.

9 Les Riberolles reviennent de Paris enchantés de leur voyage, mariage d’André, exposition, triomphe de St Cyr, etc.

10 Foire de Nevers à peu près nulle, quelques vaches à veau. Madame de Sansal nous amène pour goûter ses enfants et le Cel d’Assigny. Madame de Barrau met au monde un fils à Paris, Lionel.

11 Dimanche. Pendant que par l’autobus, Augustin va à Nevers au cinéma, avec mes filles et petites filles nous allons à la Ferté où nous ne trouvons personne. En passant à St Imbert, nous regardons l’habitation que les Jacquemart ont envie d’acheter. A Poncherut, Melle Valois est absente. A St Léger, les châtelains nous reçoivent, ainsi se termine une tournée faite pour voir les ligueuses influentes, y compris Madame Bonnichon qui elle aussi était absente. A Limonet, Marcelle peut parler à Madame Léopot. Tout cela pour une vente de mouchoirs au profit de l’œuvre.

12 Avec Augustin nous allons au Lieu Maslin cependant que les petites vont goûter à Nevers par l’autobus chez leurs amies Sansal et que Marcelle prenant Madame Le Sueur l’emmène à Azy chez Madame de Chavigné, affaire de Ligue. Zabeth allant à Nevers voir sa sœur Sabine qui a une pleurésie dépose sa belle mère ici à 3 h et la reprend à 6 h. Je lis dans les mutations que Jourdier est désigné pour le Maroc. Mais où ! Rabat.

13 Les Riberolles déjeunent aux Gouttes et rentrent à Bulhon.

14 A partir d’aujourd’hui, les lettres doivent être affranchies à 0,65, bienfait du ministère Blum.

15 1h pluie. Hier Bernard de La Brosse avec son cheval Renard argenté gagne au Tremblay un prix de 15 000 F. Sa cote étant de 78 F g. ch de placé. Comme mon cher neveu avait joué 500 F sur lui il a dû empocher
une cinquantaine de mille francs
Kilosa. Le Cdt Bouchacourt m’a dit que c’était la troisième fois que ce Renard avait gagné depuis peu. Goûter à la maison avec Madame de Marcy, Geneviève Tiersonnier, Les Bouchacourt, les Grincour, les Béchard, M. Th. et Antoine qui nous amènent Suzanne Le Sueur. Cette dernière me dit : vous avez les Béchard, ces gens là me dégoutent, je ne veux pas les voir, je m’en vais et elle me raconte que l’avoué Bardin étant fiancé à sa nièce Chassin, annonce cette nouvelle aux Béchard et qu’alors Michèle se jette à son cou en disant : je vous aime, ce n’est pas elle que vous épouserez mais moi et malgré ses 45 ans d’âge, elle triomphe.

16 Marcelle offre à goûter aux gamines de l’école et Pendant que Paulette Le Sueur les amuse, avec sa mère elle fait un triage de mouchoirs qui seront vendus au profit de la ligue dans chaque commune du canton.

17 Il fait beau pour lever la moisson, mais il ne pleut pas assez pour faire pousser les pommes de terre qui par endroits sont dévorés par le doryphore.

18 Dimanche monotone comme les autres. Marcelle assiste sans enthousiasme à la distribution des prix de l’école libre. Les beaux arts avec le concours de la commune fait recouvrir le clocher de l’église, coût 45 000 F.

19 Malgré un lumbago, je vais goûter chez la très charmante Melle Valois qui porte très allègrement ses 65 ans. Chez elle nous retrouvons le Colonel Cailles et sa grosse moitié, les Grincour et les Thonier. Dans l’après midi nous arrivent 12 scouts louveteaux accompagnés de leurs cheftaines Melles Kapps et de leur grand frère. Ils dressent leurs tentes dans le haut du petit bois, près de la maison du garde et du puits dont l’eau est si fraîche.

20 Les scouts mettent de l’animation autour de nous et achètent un lapin à Anne Cherut pour 22 F.

21 27 °. Tournée de Ligue avec Marcelle. A St Pierre arrêt chez Madame Bonnichon, à Livry chez M. le curé, à Riousse chez Madame Alluchon, présidente pour la commune. Au retour visite aux Albert Barillet dans leur ferme de Chambon (17 ha pour 3 400F).

22 Cérémonie très touchante. Nous avons la visite du Bon Dieu. L’aumônier des scouts venu coucher hier soir dit ce matin à 8 h sa messe dans le haut du petit bois, sur un autel improvisé fait de branchages. Comme assistance, 65 personnes environ. Madame Le Sueur et ses filles, mes métayers, La Mane Cherut, garçons et filles de St Parize et de Moiry. Il y a eu une dizaine de communions. Après la messe cantiques scouts. Ma Bretonne va avoir un veau le 22 avril. Visite des Massias. A 9 h du soir dans le Clou, autour d’un feu en pyramide, les louveteaux chantent et dansent. Le routier Kapps avec entrain et beaucoup d’expérience les dirige. A 10 h on fait la prière en commun et M. le curé Moine donne sa bénédiction à la nombreuse assistance venue de toute la commune.

23 Les scouts retournent à Nevers. Nous avons la visite des André qui sont en séjour à Fontallier. Leur fille Yvonne part pour La Trinidad, colonie Anglaise.

24 Nous passons la journée aux Gouttes, les deux vieux ne changent, si les jambes faiblissent, les figures restent les mêmes. Simone et ses enfants sont aux Fougis. Le nez de Maurice a allongé, la jambe de Solange est de plus en plus atrophiée, la Yeyette très menue, seul Bernard est toujours un beau gars. On attend François qui quitte Batna pour aller dans la remonte à Rabat, Maroc, qui sera une bien plus agréable garnison. Antoine vend à Auguste Château une paire de bœufs de trait pour onze mille francs du domaine du Pavillon.

25 Dimanche. Berthe T. devant faire une conférence aux Ligueuses de Langeron, Marcelle la mène déjeuner chez Melle Valois. Dans la soirée Antoinette J et Charles dînent avec nous et retournent à Maumigny. Pendant la messe, le camion de Reviriot accroche notre voiture qui était rangée sur la place. Dégâts peu importants qui seront réglées par sa compagnie.

26 Tout grille !

27 Nous devions aller goûter à Luanges, une panne d’auto nous en empêche. D’aucuns ne comptent pour rouler que la dépense d’essence, celle des réparations et d’entretien n’est guère moins grande.

28 Nous déjeunons à Dornes avec Antoinette Jourdier et les Ch. Tiersonnier. Roger de Soultrait rajeunit tous les jours, il monte à bicyclette comme ses petits enfants qui sont au nombre de 21.

29 R D N

30 Je fais venir Richard pour tuberculiner ma vache Bretonne. A Callot il constate qu’une génisse de 2 ans a le flux de sang.

31 4 h pluie trop fine. Je consulte le Dr. Lemoine pour mes yeux, car depuis quelque temps il me semble que ma vue baisse. Heureusement, ce n’est qu’une question de lunettes dont il faut changer le numéro. Grand goûter chez Béchard pour les fiançailles de Michel, assistance un peu mélangée, mais beaucoup de comtesses, Mesdames de Marcy, de Nadaillac, de Dreuzy, de Ganay, Benoit d’Azy.