19.1.11

SEPTEMBRE 1937

1 Mes enfants déjeunent à Maumigny en compagnie des François et des Lesage. Ils ramènent Maurice qui se plaît mieux à Tâches que chez sa grand-mère.

2 Il me reste 64 bouteilles de vin de Madame Jourdan que généralement on trouve bon. Les du Verne emmènent Yvonne passer la journée à la Comaille où elle voit Jeanne de Larry et sa petite fille. Il n’y a plus que de la boue dans l’abreuvoir du grand pré des Petites Granges.

3 Mon rosaire. Notre curé étant en pèlerinage de Lourdes, nous allons à la messe du 1er Vendredi du mois à Magny. Mes filles avec Hervé et Maurice Jourdier font des visites aux Grincour et aux Le Sueur, cependant que j’arrange l’abreuvoir dans le ruisseau du pré de la Fontaine où l’eau arrive parce que je l’ai fait curer à la sortie de la source.

4 Grand goûter au Veuillin. Invités de 3 départements, Cher Allier, Nièvre. 3 Barman impeccables derrière un buffet approvisionné par Boissier, champagne à flots, tables de bridge réparties sur deux étages dans des chambres meublées avec un goût parfait. Ma famille était en nombre avec Cécile, Yvonne, Marcelle, Miette et Hervé plus 4 Clayeux. A déjeuner nous avions tous les François Jourdier avec Geneviève Clayeux retour de Lourdes ce matin même. A dîner les Edmond, Hervé et Miette, tous repartis ensuite pour les Gouttes où les Riberolles font leur séjour annuel. Dédette n’était pas venue, elle garde la chaise car à la suite d’une chute de bicyclette elle a de la synovie dans un genou.

5 Ouverture de la chasse, on tire peu. Les Jacquemart viennent nous faire leurs adieux, ils s’installent à Versailles.

6 Nous avons la visite du capitaine Humann qui a une propriété à St Germain Chassenay. Il est en garnison à Colmar et a été très aimable pour les Valence. Pendant que je fais arracher une dent chez Dufraisse, mes filles vont goûter à Aubigny pour y retrouver Madame Yves Jablot. A 9 h du soir, il tonne, mais pas de pluie, c’est désespérant. Mes animaux maigrissent. Madame de Montrichard vient prendre une tasse de thé avec mes filles.

7 Antoinette Jourdier, les Charles T et Jeanne Lesage déjeunent avec nous ; cette dernière est très en beauté, elle met un peu trop de rose sur les joues, comme beaucoup d’autres du reste. Heureusement mes filles ne pratiquent pas cette mode de même que celle qui consiste à se mettre du carmin sur les ongles.

8 Temps chaud, gris, mais sans eau. Villate dédie à mon beau frère, le vénéré doyen des veneurs Bourbonnais le premier article du St Hubert Club.

10 Quelques gouttes de pluie. Les deux ménages Rouville viennent nous voir. Crotat avec 12 invités chasse. 31 perdreaux au tableau, c’est peu. Ils sont paraît-il inabordables et la qualité des tireurs peut-être médiocre.

11 + 8°. Foire à Nevers, 7 bêtes Charollaises en tout, mais beaucoup de vaches Normandes. Nous rentrons déjeuner, il y a 8°, aussi j’allume du feu. Après midi, visite de M. A. du Verne.

12 Temps gris, froid, quelques giboulées. Avec Cécile et Yvonne, nous allons faire une visite à Buy, où Marie Thérèse se plaint bien de sa solitude, Antoine est tous les jours à la chasse.

13 Pluie. Marcelle, Yvonne et moi nous rendons à un grandissime goûter donné aux Réaux en l’honneur de Melle d’Auteroche fiancée de Coco Cote. Ses cheveux châtains sont devenus dorés, mais sa grâce reste la même. Les Riberolles nous arrivent venant des Gouttes.

14 Pluie. Les Jourdier et les Antoine Clayeux retour des courses de La Guerche nous disent un petit bonjour en passant et pour faire des économies, ils dînent à St Pierre au Relais gastronomique. Hervé tue 3 perdreaux, 3 lapins et un faisan, Augustin rentre bredouille. Je vends mon blé à Barreau.

15 Pluie. Hervé part pour le Pont chez son bon ami René de Savigny.

16 Jeudi. Marcelle va à sa permanence de St Pierre, Edith à Fontallier et à St Léger où elle loue la veuve Champouret, Louise Taupin comme femme de chambre. Augustin tue 2 levrauts et 6 perdreaux. Moi je fais mettre mon blé en sacs. Nous mangeons des champignons.

17 Marcelle emmène des ligueuses à Nevers pour entendre une conférence qui parle des bibliothèques à fonder dans les villages. Je vends mes avoines à Fèvre 110 F le quintal.

18 Pluie. Les prés reverdissent. Je ne m’entends pas avec les Château pour renouveler le bail de La Seigneurie. Je voudrais louer payable en nature, ils préféreraient payables en somme fixe argent, ce dernier étant fortement déprécié, j’hésite. Nous reparlerons de cela le 25. Je serais ennuyé de changer de fermier, ceux là sont chez moi depuis 59 ans.

19 Pluie. Montrichard m’emmène aux courses de Nevers où il y a peu de monde, le temps n’est pas favorable.

20 Pluie. Yvonne va à la gare de St Pierre chercher son mari qui a 8 jours de permission. Dans l’après midi, nous le menons visiter la Seigneurie et ramasser des champignons. Le Dr Mathieu à qui Crotat a dû donner une action de chasse a amené avec lui Déat, ancien ministre de l’air pour tirer mes perdreaux, il n’a rien tué paraît-il, mais il a dû empoisonner mes terres avec le venin qu’il apporte et jeter un sort, car le lendemain, ayant emmené un peu malgré lui Valence, armé du fusil de son père, il tire un lapin, les deux coups partent à la fois et sa main droite est assez sérieusement écorchée. Le Dr. Robet lui met trois agrafes.

21 Goûter à la maison avec la présence de Madame de Marcy avec Paule de Villaines, Mesdames Massias, de Vaugelas, 2 filles, les Faverges et Vanoise, les Delamalle, Madame Le Sueur et Paulette.

22 Les Valence assistant à St Pierre au mariage de Melle Perreau fille de leur général, déjeunent au château de Beaumont. Avec Augustin et Hervé nous allons au Lieu Maslin, chasse peu fructueuse. En rentrant, nous trouvons à la maison les du Part et les Maurice Robert.

23 Foire à St Pierre. Les Valence partent pour Boutavent avec l’auto de Cécile. Goûter à Luanges à la suite duquel, Madame de Marcy emmène Miette et Dédette à la Belouze.

24 Augustin et Hervé chassent à Bonay où il y a beaucoup de perdreaux mais inabordables. Ils en tuent chacun un.

25 Cécile et Edith me conduisent à Nevers et pendant qu’elles font des visites à Th de Toytot et aux Rouville, je touche l’argent de mon blé qui au lieu de m’être payé 181 F, ne l’est que de 168. On fait des retenues sévères, il le faut bien le directeur de l’office gagnant 125 000 par an, c’est une honte ! Nous ramenons les petites qui de la Belouze sont allés déjeuner chez leurs amies Charry à Prémery.

26 Dimanche. Les Riberolles et Cécile vont goûter au Banlay.

27 Cécile passe la journée aux Gouttes d’où elle est ramenée par les Valence retour de Boutavent.

28 A 7 h du soir Cécile conduit les Valence à Moulins où ils prennent un train qui les ramène directement à Colmar. Edith, Marcelle, Miette et Dédette goûtent chez les Le Sueur.

29 Cécile, Edith les petites et moi-même goûtons à St Firmin chez le jeune ménage de La Ronde qui reçoivent très gentiment. Madame attend son troisième bébé. Monsieur le curé faisant la quête du denier du culte avec beaucoup de dévouement, il passe chez tous les habitants de la commune.

30 Temps superbe, mes filles vont goûter à Buy.

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