22.1.11

DECEMBRE 1937

1 Dans la matinée, Marcelle va à Nevers pour sa réunion de l’œuvre du Tabernacle. Après midi nous rendons visite à nos voisins Mathieu dans leur jolie propriété de Valière.

2 Pluie. Cette fois-ci les sources vont peut-être se remplir avant les grandes gelées, c’est heureux car les besoins s’en faisaient sentir.

3 Pluie. 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. M. le Curé fête St Françoix Xavier en disant que sa statue a été donnée à l’église par le sculpteur C. de Veny son auteur et parent de la famille Robert de Tâches. Pendant son prône il interpelle grossièrement une femme qui arrivait en retard. Nous faisons un bridge intime à Chevenon.

4 Michel arrange bien l’abreuvoir des Brulés. Je lui en fais compliment pour une fois, car il est bien négligent. Par Cherut je fais râper les épines dans ses prés.

5 Pluie. On baptise le petit fils de mon métayer de Callot. Hubert Marcel Roy. Après Vêpres, Marcelle réunit les dizainières de la Ligue, pendant que je fais ramasser du bois mort dans le parc par les Polonais.

6 Nous déjeunons à Dornes avec Geneviève, Berthe et Charles Tiersonnier et Marie de Cepoy qui ne vit que pour son chien. Elle lui fait griller des côtelettes prend son thé avec lui et l’admet, dit-on, dans son lit.

7 Geneviève T. et Toytot parlent dans un coin de la déconvenue de l’Action Française, le Comte de Paris ayant dit à ses directeurs Maurras et Daudet qu’il n’avait rien de commun avec eux.

8 Pluie. Fête de la Ste Vierge, je m’approche de la Ste Table. Il tonne dans la nuit et les fossés coulent partout.

9 Marcelle goûte à Buy, elle espérait y trouver les fiancés, mais ils n’y étaient pas. Je garde la maison, étant un peu enrhumé. Les Guillaume du Verne dînent avec nous.

10 Huguet prend livraison des dindes à St-Parize. Il paye les dindons 4 F et les dindes 4 F 50.

11 Nevers, foire insignifiante, excellent déjeuner chez les Mollins, brochet, filet de bœuf, pêche Melba, Sauternes, c’était beaucoup pour nous quatre. Auguste va bien mieux. A 6 h du soir nous avons la visite du ménage Marcel Gozard. Madame est bien, bonne famille Auvergnate. Claude de La Brosse met au monde une fille.

12 Marie Thérèse, Antoine et Jeannot Chavanne qui est en séjour à Buy nous font une visite. Jaladou de La Barre vend La Prée aux juifs. En voilà un qui n’a pas mis longtemps à manger son héritage.

13 Je monte dans les Craies pour voir d’où viennent les lapins qui mangent le blé situé près des baraques, car mon locataire de chasse prétend qu’ils montent des champs du Marault chez moi et justement je trouve le fermier chassant avec un ami et qui m’a dit qu’il faisait son possible pour détruire les rongeurs, qu’il en avait déjà tué une soixantaine dans ses baraques et qu’il n’en voyait presque plus. En effet je ne les ai pas entendu tirer. Crotat aurait voulu que je fasse faire un constat par huissier pour voir d’où venaient les lapins. Je m’y suis refusé, car par bail, il est responsable des dégâts causés par le gibier, c’est à lui de se débrouiller d’autant plus que sur son territoire près de mon blé, il a été tué une centaine de lapins, il n’avait qu’à commencer la destruction plus tôt. A 2h ½ nous partons pour faire notre séjour annuel aux Gouttes. En passant à Moulins visite à André qui ne peut presque plus marcher. Dernièrement il a consulté à Paris un spécialiste pour rhumatismes dont il suit le traitement. Nous trouvons le vieux ménage en bon état. Mon beau frère dit que ses jambes ne veulent plus le porter mais il a toujours une figure de 20 ans. Après dîner les Louis de Ladonchamps qui sont en séjour aux Fougis viennent faire un bridge. Marie est une stoppeuse remarquable. Elle a tellement bien réparé une déchirure causée par les mites à une casquette qu’on ne voit plus où elle était avant.

14 Grand branle bas dans la maison où l’on donne un goûter Bridge. Dans la grande salle qui est bien faite pour cela. Il y a 10 tables, 2 autres dans le petit salon, toutes sont occupées. Le buffet est servi par trois hommes.29 autos. Assistance : Comtesses de St-Genys, de Rougé, de Galbert, d’Ussel, de Dreuille, Jacques et Arnaud de Montlivaut, V. de Durat, de Villette, des Ulmes, de Rochefort d’Ailly, de Monspey, Melles de Chavagnac, Robin de Billy, de Ribaines, de Dreuille, M.M. F de Chavagnac, Munet, de La Comté, Ponthenier, etc. J’oubliais de citer la belle Madame Burelles née Boudet de Montgacon. Les vieux maîtres de maison paraissaient enchantés de voir tout ce monde autour d’eux. Rien de la crise ni de l’Action Française dont on évite de parler quand tout le monde n’est pas du même avis surtout quand Madame Michoux et R de Montlaur sont là.

15 Il fait gris et humide, aussi comme je suis un peu enrhumé, je ne mets pas le nez dehors, je lis les journaux et tire l’aiguille pour G de Buzonnière. Après dîner nous allons aux Fougis pour le bridge des Laboulaye.

16 En me levant je vois avec surprise la terre toute blanche, une neige sans impureté recouvre la pelouse et les arbres, le décor est féérique. Edmond va chasser et dîner à Jaligny. Les Antoine vont goûter à Lévy chez les Waldner et dîner à St-Pierre.

17 Marguerite promène Marcelle à Moulins et les Fougis dînent avec nous. Je ne sors pas car il fait laid et que je tousse encore un peu.

18 Les Edmond emmènent Marcelle et Philippe Monnier à Mayet de Montagne où ils trouvent de la neige, retour par les Emerys etVichy. Geneviève dîne avec nous et ses enfants chez les Julien avec Jean Clayeux venu pour chercher à Coulon du mobilier qu’il emporte dans le Midi.

19 Dimanche. Nous allons à la grande messe. Marcelle jouit ici d’une trop tranquille oisiveté qui lui pèse, elle est trop loin de ses chères œuvres, de chez nous, aussi après déjeuner elle part en auto pour Nevers où elle demande l’hospitalité à nos voisines Mabire Delamalle et demain matin elle assistera à une réunion intéressante de la Ligue. Il neige dans la soirée.

20 M. Sounet de Bessais le Fromental (Cher) vient acheter à Edmond 200 Kg de carpes d’empoissonnement. En fait de poissons, Lévy le maître du brillant équipage, en vend tous les vendredis sur la place de Moulins et en sa qualité de Juif pas affiché, il rappelle aux catholiques quels sont les jours des 4 temps.

21 -8°. On pèche l’étang des Florets au milieu des glaçons, on en tire une carpe royale de 18 livres et une autre ordinaire de 10 livres qui sera mangée vendredi. Marcelle revient de Nevers contente de la double conférence auxquelles elle a assisté. Rien de nouveau à Tâches où tout est sous la neige. Je n’accompagne pas les Edmond à un goûter chez les Milheurat. Comme exercice, je récite mon chapelet en arpentant la grande salle, car je tousse toujours. Il dégèle dans la soirée.

22 Je vais me confesser à Thionne en prévision de la fête de Noël. Nous dînons aux Fougis pour manger des canards sauvages tués par Antoine chez le comte de Roüalle. Celui-ci en fait un gros élevage et les fait passer deux par deux en battue.

23 Je me traîne jusqu’au bois des Gouttes où je rencontre le Cdt Sallentin, Les Beauchamps R. de Montlaur et Sadourny venus avec leurs bassets tuer des lapins au profit de la conférence de St Vincent de Paul de Moulins.

24 Les Villeneuve arrivant d’Auxerre dînent avec nous. Gaby est fatigué, après avoir pesé 100 kilos, il n’en pèse plus que 90. En revanche Gine est grande comme une perche. A la messe de minuit, je m’approche de la Ste Table.

25 Noël. Je ne vais pas à la grande Messe parce que mon catarrhe bat toujours son plein, j’assiste aux Vêpres.

26 L’équipage Beauchamp chasse aux Fougis et comme c’est pendant les vacances, Geneviève invite les enfants de ses voisines à goûter. L’hallali est sonné rapidement.

27 Les Riberolles passent la journée avec nous, tous bien en forme. La veille mes petits enfants sont allés à une matinée dansante à Clermont chez le Cdt Faure. Hervé dit que ses sœurs ont eu beaucoup de succès. Ils emportent 12 lapins, 4 morts et 8 vivants pour lâcher à Bulhon. Lettre d’Yvonne souhaitant la bonne année à tout le monde. Elle attend sa mère le 29 et son héritier du 2 au 7 janvier.

28 -8°. Geneviève de Buzonnière m’envoie une jolie cravate selon ma formule, fond noir, pois blancs, ceci pour me remercier de lui recouvrir en tapisserie une bergère Louis XVI. Edmond, Marguerite et Geneviève vont à Montluçon au mariage de Melle de La Boutetière avec M. de La Planche.

29 -8°. Les Edmond partent pour Tours. Visite d’Emmanuel Riant qui nous raconte que les Salvert s’installent dans une propriété qu’ils ont achetée à Pougues en haut du Mont Givre.

30 -11°. Pendant que ma belle sœur et Marcelle sont à Moulins, nous encadrons le feu, René et moi en devisant sur les chasses de notre jeunesse. Le baron de Larouillière meurt à Vertrieux.

31 -8°. Je vais aux Florets où les animaux ont la cocotte, ils ne me paraissent pas trop malades. Les Fougis dînent avec nous.

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