30.1.11

JUIN 1938

1 Les Riberolles rentrent à Bulhon et déjeunent aux Gouttes en passant. Nous faisons des visites à Buy et aux Le Sueur.

2 Les Soultrait avec Nénette et Fafa déjeunent avec nous. Après midi, j’emmène Roger et Fafa visiter La Seigneurie de Soultrait qu’ils ne connaissaient pas et qui cependant vient de leur famille et dont ils portent le nom. J’ai constaté que l’herbe pousse sérieusement. Nous manquons la visite du ménage Antoine Robert.

3 Premier Vendredi du mois. Selon mon habitude, je m’approche de la Ste Table. A 10 h, j’assiste à Magny à l’enterrement de mon voisin Bernigaud où il y avait foule. L’offerte a duré bien longtemps après la fin de la messe. Somptueux goûter à La Belouze, 4 tables de Bridge.

4 En se réveillant, Marcelle ressent une vive douleur à la jambe gauche qui est rouge. Le Dr Bonnichon appelé, constate qu’il y a de la lymphangite et ordonne un repos absolu pendant plusieurs jours. La cause du mal vient de ce que ayant un peu mal au genou, Marcelle lui a fait une trop vigoureuse application de teinture d’iode, d’où inflammation et un peu d’infection. La jardinière lui fait des pansements humides et couche dans la chambre auprès d’elle. Deux scouts, Antoine de Sansal et un camarade, venus à pied de Nevers, chargés d’un énorme campement, montent leur tente dans le parc pour y passer les fêtes de la Pentecôte.

5 Digitaline. Première communion à St-Parize, les enfants arrivent à la messe par une pluie battante. La plus part se font amener en auto, pendant que moi j’y vais avec mon âne. Beaucoup de monde dans l’église. Un père mariste venu pour prêcher la retraite parle deux fois aux communiants aussi la cérémonie ne se termine qu’à 10 h ¼. Edith téléphone pour demander s’il faut envoyer une fille pour soigner Marcelle. C’est inutile car Melle Verdet arrive de Nevers pour s’occuper d’elle. C’est une jeune diplômée fille de mon plâtrier peintre. La bonne Madame de Lépinière vient prendre des nouvelles de Marcelle. L’abbé directeur des scouts visite ses élèves. Plus tard deux de leurs camarades en font autant. Je fais bourrer la tente de paille pour combattre l’humidité.

6 Le Dr. Bonnichon revient voir Marcelle dont l’état s’améliore, mais il faut garder le lit encore quelques jours. Visite de G du Verne qui est la bonté même et aussi celle de Mme de Sansal qui m’amène le Cel d’Assigny et Marguerite Pinet pour faire mon bridge. Bob Le Sueur me téléphone qu’il se met à ma disposition pour me conduire où je voudrai. Il a la cocote dans son pré de Moiry.

7 Geneviève Clayeux nous étant venu pour 48 h. Nous remercions Melle Verdet qui est bien gentille, mais qui prend un peu cher pour ce qu’elle sait faire. Les deux scouts nous quittent aussi. Ils partent à pied par la grande chaleur et chargés de leur tente, pélerine, gamelle, couverture de laine et pain fabriqué par eux pour le montrer à leur chef. C’est une bonne école pour faire un jour des soldats. Les André Robert ayant déjeuné à Buy viennent nous faire une petite visite. Mon cousin est bien rhumatisant et vieux, il n’a cependant que 72 ans.

8 Pluie. St Médard. Jeanne Mabire téléphone pour avoir des nouvelles de Marcelle qui va bien mieux. Gros coups de tonnerre. Il ne faudrait pas que le proverbe s’accomplisse, (quand il pleut à la St Médard, il pleut 40 jours plus tard). Cécile écrit qu’en Bretagne la sécheresse continue et que c’est un désastre.

9 Nous avons la visite de Bob Le Sueur et du ménage Bonnichon. Pendant que le Dr. voit sa malade je fais la conversation à sa femme qui est plus morte que vive, ayant fait il y a peu de temps une mauvaise fausse couche. Lettre d’Hervé qui est au camp de Sissonne dans l’Aisne.

10 Geneviève Clayeux nous quitte, elle est remplacée comme garde malade par Dédette, qui amenée par les Roque feuil jusqu’à Moulins, nous arrive à Moiry par l’autobus. Sodalose.

11 Le Dr. revient et ne permet encore à Marcelle de se lever, car sa jambe malade a 1 centimètre ½ de tour de plus que l’autre. Dédette remplit bien son rôle d’infirmière.

12 Pluie. Dimanche. La Trinité. Il y a plus de monde sur la place qu’à l’église. Suzanne Le Sueur venue voir Marcelle nous raconte que vendredi soir après dîner, étant allés à Buy, ils y ont trouvé Georges et Agnès, cela devait arriver.

13 Il y a 12°, je rallume du feu. Jeanne de Mollins téléphone pour avoir des nouvelles de Marcelle.

14 Il y a 17°, j’éteins mon feu. Simone de Sansal venue par l’autobus passe la journée avec Dédette. Le Dr. prend la tension de Marcelle, qui est normale, mais la température est de 37,8°. Il faut encore garder le lit. Diable de thermomètre !

15 Je descends à Moiry chercher Geneviève Clayeux qui passe 24 h avec nous en se rendant à Auxerre. Phlébite conclut le Dr. pour Marcelle. Repos absolu pendant longtemps. Température 37,9 °. Visite de Madame Bob Le Sueur. A 8h ½ du soir, Cécile téléphone pour demander des nouvelles et nous dire que Jean n’ayant pas obtenu de permission, Yvonne ne viendra pas le rejoindre ici comme elle l’espérait, car ensembles ils devaient aller au concours hippique de Vichy.

16 Les Edmond Clayeux retour de Paris en auto s’arrêtent 24 h en passant chez nous.

17 Geneviève Tiersonnier nous amène en visite les Charles et Simone de Sansal à la grande joie de Dédette, qui s’acquitte toujours très bien de son rôle d’infirmière.

18 Roger du Part après deux filles annonce la naissance d’un fils Yves. Madame Pierre de Montrichard a eu 2 jumeaux garçon et fille pesant 15 livres à eux deux.

19 Fête Dieu. Après la grande messe l’on va en procession jusqu’à un magnifique reposoir édifié devant la croix du champ de foire. Il y a 35 hommes, 12 enfants de chœur, les JOC, les JAC et pas mal de femmes. Jean de Valence arrive de Colmar à 11 h ¼ à Mars où je l’envoie chercher par le garagiste de Moiry. Il partira demain pour Rennes emmenant son auto. Heureusement j’avais offert le pain bénit et rapporté une grosse brioche qui servira à offrir le goûter aux nombreux visiteurs de Marcelle : cinq Marcy, Villaines et Madame de Villebonne, les Mollins qui amènent Madame de Pardieu et le colonel d’Assigny.

20 Cécile ira le 27, villa St Expédit, avenue Monte Carlo, Paramé, Ille et Vilaines. Marie Antoinette du Verne entre deux autobus passe la journée près de Marcelle. Les Nadaillac me font part des fiançailles de leur fille Claude avec le Comte de Roquemaurel.

21 Madame de Sansal nous amène Mesdames de Lécluze, Pinet et Simone. Melles Talabot amenées par leur frère viennent aussi. Elles nous annoncent la venue au monde ce matin d’une petite Dezautière, ensuite ce sont les Bob Le Sueur, enfin le ménage Antoine Robert. Nous trouvons Marthe charmante.

22 Bonnichon trouve que la jambe de Marcelle est revenue à l’état normal, mais encore un peu de température, donc encore un peu de lit. Je me dispute avec mon métayer Michel qui est têtu comme un mulet.

23 Je manque la foire de St-Pierre parce que je n’ai personne pour m’y conduire, mais je sais qu’excepté pour les cochons tout s’y vendait mal. J’ai la visite de Gabriel Mathieu qui me demande des renseignements matrimoniaux pour un des petits Froment. Marcelle a celle de deux petites sœurs de l’Assomption qui avaient l’air de deux collégiens en vacances. Elles étaient amenées par l’auto de la très charitable Madame Copinot, marchande de bois à Nevers. Dédette va goûter avec Paulette Le Sueur. Je vais à la Sablière dite La Pétasse, ainsi nommée par les gens du pays parce qu’elle est bâtie au milieu des bois. Je vois là deux hectares d’un blé superbe, 1,60 de haut et très dense. L’Espagnol qui l’a semé a mis à l’automne des scories et au printemps du nitrate. Il n’a pas perdu son argent car le résultat est magnifique et je ne crois pas que ce domaine depuis les 80 ans qu’il existe, ait jamais produit pareille récolte. A St-Parize les Jocistes allument sur le champ de foire un feu de joie dit de la St Jean.

24 St Jean. Dédette par l’autobus va passer la journée à Nevers avec Simone de Sansal. Marcelle 37,9, c’est trop.

25 28°, pluie. Comme visite, Dr. Bonnichon, Mesdames Turc et Barrière, Cdt Bouchacourt, M. Th. Guillemain. A 6 h ½ Geneviève Clayeux nous arrive par le car. Orage toute la nuit. Pluie bienfaisante qui fera monter orge et avoine.

26 Nous avons la visite des du Part et des Guillaume du Verne. Pour Suzanne c’est sa première grande sortie depuis le 15 février.

27 Dédette me conduit à Dornes pour un goûter assez nombreux avec les Fontenay, les Hanoteau, les d’Argent, Gozard. Didi est là pour 3 mois avant de retourner à Bizerte.

28 Lettre d’Edith qui dit que Miette a un abcès à la gorge et Augustin mal au foie. Geneviève Clayeux nous quitte. Visite des Marcel Gozard. Marcelle 37,5 encore trop.

29 Visite des Mollins, Suzanne Le Sueur, Paule et Alix de Faverges, M.Th. Guillemain qui reste dîner avec nous.

30 Mes métayers traitent leurs pommes de terre pour combattre les doryphores qui n’ont jamais été aussi nombreux. Dédette me conduit aux Lieux Maslin et Normand, les fermiers me font un petit versement sans trop se plaindre, les années sèches leur conviennent pour les grains. Renaud qui n’a pas suffisamment de cheptel prend des bêtes en pension à raison de 25 F par mois. Passons chez M. le curé d’Azy. Je lui donne quelque chose pour son école libre et à St-Pierre je verse au percepteur ce que j’ai touché.

2 commentaires:

EDITH a dit…

la petite Dezautière, est-ce Maridette ???

H2R a dit…

Oui c'est bien Marie Dette.