25.1.11

MARS 1938

1 Mardi gras. R. de Savigny déjeune avec nous. Les petites vont goûter aux Saulaies chez Melle de La Brière. Hervé retourne à St Cyr.

2 Je descends me promener sur le pont de la Loire où il y a moins de monde que les précédents. Mercredi des cendres, peu de masques, la tradition se perd.

3 Mon rosaire. Marguerite Pinet m’entraîne au Pallace, jolie comédie de Sacha Guitry, mais pourquoi éprouvent les auteurs le besoin de jurer, cela choque certaines oreilles et n’ajoute aucun sel.

4 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. Augustin me conduit au Lieu Maslin, où Renaud finit de me payer son terme du 11 novembre. Il a pris 20 bêtes en pension à raison de 1 F 50 par jour pendant 3 mois. Ca lui a procuré de l’argent et du fumier. Je lui paierai en 1938 pour 200 F de pierre afin de niveler le fond de sa cour qui est en entonnoir. Mes pouliches vont bien. Au Lieu Normand, je promets à Bringault de lui faire bétonner une écurie. Ce n’est pas sans besoin. A Azy, impossible de trouver un ouvrier. Tous les jeunes vont travailler à Imphy et font pour cela chaque jour 48 km à bicyclette.

5 Madame de Sansal et Melle de Lécluze viennent pour mon bridge de 4 à 7. Les Nouvelles Galeries ouvrent un magnifique comptoir d’alimentation, la gueule marchera quoiqu’il arrive.

6 J’entends avec plaisir une conférence faite par le Comte de Damas chez les petites sœurs de l’Assomption sur la famille. A 4 h1/2 excellent goûter chez Madame Guittard. Sur la cheminée du petit salon en guise de pendule, il y a une guitare, armes parlantes.

7 Je vais à la Baratte acheter à Guillaume un veau Normand pour remplacer une perte des Petites Granges. Entre 9 et 10 h du soir nous avons la visite des Jacquemart de passage à Nevers. Il ne nous parle pas de la déconfiture de la Préservatrice, j’espère que ça ne l’atteint pas.

8 Petit goûter intime chez les du Passage qui se sont installés dans l’ancienne étude de Béchard et qui prennent leurs repas avec la famille.

9 Nous menons l’abbé Prévotot à St-Parize pour porter la bonne parole à 12 petites croisées. Il est né quelques veaux dans les domaines. A 5 h, bridge intime chez Mme de Pardieu avec les Mollins et Sandol.

10 Reçu une lettre de mon beau frère qui me raconte que d’après une dénonciation faite contre lui, il a eu la visite d’un agent de la police secrète, venu pour perquisitionner aux Gouttes, où l’on cache un dépôt d’armes. Nous voilà revenus au temps de l’Inquisition et le comité de salut public va fonctionner. Nous déjeunons à Bourges chez Valérie de Goy avec Mme Durand (la Chaise) et les du Part. Antoine me raconte que Paul T. lui fait un procès pour restitution d’héritage à sa sœur qui avait droit à la moitié de Chevenon, lors de la vente par la générale à ses neveux.

11 Visite à Geneviève Tiersonnier dont les facultés mentales baissent beaucoup et à M.A. du Verne qui est très perplexe pour savoir si elle va continuer à habiter sa maison en y faisant deux logements ou aller habiter ailleurs.

12 Nous avons la visite de l’aimable ménage de Saint-Aubin. M. est aux forges de Guérigny, Madame est née Jarry. Bridge intime chez les Mollins.

13 Marcelle déjeune chez les Mollins avec les Pracontal, les Pazzis et les Barrau. Edith et ses filles goûtent à la Garenne.

14 Pendant que Marcelle est à Tâches, je fais un bridge à la maison avec Mesdames Pinet et de Sansal, Melle de Lécluze, le Cel d’Assigny et Alain de Villenaut.

15 Les Mollins emmènent Marcelle déjeuner à la Charnaye, ils y retrouvent les Paul Servois. Au retour, visite à Chateauvert, Marie de Glatigny est dans un triste état, elle perd la vue. Edmond Clayeux m’envoie un paletot Buberrys qui me mènera bien à la fin de ma carrière. Edith, Augustin et Dédette partent pour Bulhon, le temps d’y planter des graines.

16 Visite à Madame de Pardieu qui me montre que le mur de la maison La Brosse a besoin d’être recrépi. Je signale la chose à Louis. Deux tables de bridge chez Marguerite Pinet. A déjeuner nous avons un petit Chalvron pendant que sa mère assiste à un mariage.

17 Suzanne du Verne assez souffrante appelle en consultation les Dr Rudolf et Tissier . Rhumatismes articulaires et infection.

18 J’écris à Louis de La Brosse que le mur de sa maison, qui n’est pas occupé, menace ruine.

19 St Joseph, je m’approche de la Ste Table. Les Riberolles reviennent de Bulhon où ils ont joui d’un temps délicieux. Il n’a pas plu depuis le 12 février.

20 Nous emmenons à Tâches, Simone de Sansal, Miette et Dédette pour ramasser des jeannettes dans la forêt, où elles abondent. Au domaine mes métayers se désolent à juste titre. Sur 11 naissances, ils ont perdu 5 veaux.

21 L’état de Suzanne s’aggrave, on demande un médecin à Paris. Hier on lui a fait un abcès de fixation. Mesdames de Marcy et de Sansal viennent goûter et bridger avec moi.

22 Goûter bridge chez les Ch. Tiersonnier avec les Ducrut, Mme de Sansal et le Cel d’Assigny. A la cathédrale, triduum pour gagner le jubilé de l’année mariale.

23 Marcelle fait 3 fois la navette entre Nevers et La Baratte pour rendre service à ces pauvres du Verne. Le Dr Moreau vient de Paris voir Suzanne. Lettre de Louis de La Brosse, Joséfa entre ce jour à la clinique du Dr de Martel pour être opéré de l’appendicite.

24 Foire à St-Pierre. Bonne vente pour les petits cochons. Somptueux goûter au Chazeau, auquel beaucoup font honneur, les jeunesses sont peu nombreuses, 6 tables de bridge. Augustin, Miette Dédette et moi sommes de la fête, cependant que mes filles goûtent chez Mesdames Sanglé Ferrière et Montigny.

25 Marie de Balloy nous invite à goûter, nous ne pouvons accepter car nous allons chez la Vicomtesse du Passage. Melles Talabot emmènent mes petites filles chez Melle de Bellecize. Suzanne état toujours inquiétant, l’abcès de fixation a bien pris.

26 Trop légère pluie. La très bonne Valérie de Goy passe la journée avec nous. Les nouvelles de Suzanne sont meilleures.

27 Mes filles goûtent chez Madame de Maumigny et Augustin et Marcelle passent la soirée chez les Chalvron.

28 Je reçois mes bordereaux de St-Parize. Mes impôts sont augmentés de 2 600 F. Que sera-ce pour Nevers. Nous déjeunons chez les Mollins. Nous avons à dîner les Pazzis et après viennent les Mollins, les Chalvron et le ménage Charron, intendant militaire.

29 19 jeunes filles parmi lesquelles sont Miette et Dédette suivent pendant 48 h à l’Espérance une retraite prêchée par l’abbé Le Clech. Louis de La Brosse nous écrit que l’opération de Joséfa a bien réussi.

30 Je rends visite à mon vieux contemporain Jules de Lavesvre, venu à Nevers pour toucher ses nombreux coupons. Il est dans un triste état. Marcelle, Présidente malgré elle de l’œuvre des tabernacles, prépare l’exposition des ornements qui seront bénis demain par Monseigneur.

31 Je ne vais jamais à Tâches sans apprendre quelque chose de fâcheux, cette fois c’est la perte à Callot d’une belle jument de 3 ans, congestion. Marcelle réunit à St-Pierre les présidentes de la ligue de chaque commune. Toutes répondent à l’appel.

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