1 0°. Neige et pluie trop glaciale pour faire du bien. Les Villeneuve qui devaient nous quitter à 4 heures ne partent qu’à 6, parce que Gaby était retenu au grand café par son amour des cartes. C’est à tort parce que Gine est en mauvaise passe, elle a de l’albumine et est enrhumée. Ils vont arriver la nuit à Auxerre dans une maison froide et pas de dîner préparé.
2 +3°. Le Cel d’Assigny et les du Passage viennent faire un bridge intime. Les petites qui devaient rentrer aujourd’hui de Colmar, ont demandé une prolongation.
3 +6°. Mon rosaire. Nous allons à Tâches, mes métayers sèment leurs orges de printemps, la neige tombée avant-hier ayant mis un tout petit peu d’humidité dans la terre. Mais toujours la désolation ! et la diarrhée sur les veaux sévit encore et j’en perds.
4 On m’amène une corde de bois de St Ouen. 2 tables de bridge chez Berthe Tiersonnier.
5 Mes filles donnent à goûter à Mesdames Sanglé-Ferrière, Montigny, de Mollins, de Maumigny, de Lestranges, cependant que je vais au cinéma.
6 1er Vendredi, je m’approche de la Ste Table. Les Riberolles m’emmènent en visite à Chevenon pendant que Marcelle organise un comptoir de vente au profit du Clos St Joseph. Je reçois la visite de Madame de Raincé née Le Rebours-Pigeonnier de Rennes. Mes petites filles reviennent de Colmar, ravies de leur voyage.
7 Edith goûte chez Madame Guillien. Augustin, les petites et moi assistons à un goûter élégant chez les Mollins, avec les Crouzas, du Bourg, d’Anchald, Pazzis, Marcy, Servois etc. 6 tables de Bridge. Il tonne au loin, mais pas de pluie pour nous.
8 Dimanche. Fête de Jeanne d’Arc, beaucoup de monde à la cathédrale où il ne manquait que les autorités civiles. Pendant que Marcelle assiste à une comédie jouée à l’école libre de St Parize, je vais au cinéma pour chasser mon cafard.
9 Les Valence nous arrivent pour déjeuner dans la jolie Citroën nouvellement achetée. Ils ont couché à Luzy chez les Meaudre. J’admire mon arrière petite fille qui est un superbe bébé. Yvonne est très en forme, Jean repart à 4 h ½ pour Colmar.
10 Mon cafard augmente en voyant le désastre causé par la sècheresse. La Loire est au dessous de 0 à l’étiage de l’échelle du pont.
11 Les Riberolles déjeunent aux Gouttes en rentrant à Bulhon.
12 Nous emmenons les Mollins au Chantay à l’enterrement de Madame de Montsaulnin morte à Bernay à 90 ans. Le soir nous goûtons à Chevenon avec Jacqueline. Nous donnons à dîner à Charles pendant que Berthe est à Lourdes où elle a retrouvé Cécile venue là avec ses ligueuses de Bretagne.
13 Yvonne et sa fille prennent à Saincaize le train pour Rennes. Elles doivent trouver à Nantes Cécile, retour de Lourdes où elle a accompagné les Ligueuses de Bretagne. On comptait qu’il en viendrait 15 000 de toute la France, il s’en est trouvé 70 000. Goûter très sélect à Aubigny avec les du Bourg, Gindre, Pazzis, Crouzas, Mollins. Le pays qui a été copieusement arrosé le 1er mai est très verdoyant. L’abbé Berger demandé par le Directeur du Clos, fait à 8 h du soir une magnifique conférence, on s’y écrase, donc plein succès.
14 Foire de Nevers, nulle bien entendu, plus de lamentations que de bétail. Château me paye sans la moindre observation. Agréable Bridge chez Marguerite Pinet, où trois aimables dames me demandent de jouer avec elles de Pazzis, de Mollins, du Part. Au Clos Ry, conférence de Dorgères. 1500 assistants, beaucoup venus des départements voisins.
15 Enfin la pluie. Des adhérents du PSF se rendent à Autun pour entendre le Cel de La Roque, qui a complètement réussi malgré les critiques journalières de l’Action Française. Je vais au cinéma pour chasser mon cafard, que la pluie que je trouve en sortant va guérir.
16 Pluie. Retour à Tâches. Grâce à la camionnette de Guillaume, mes bagages arrivent en même temps que nous. Les ormes n’ont pas encore de feuilles, je comptais cependant sur elles pour nourrir mon bétail. Les noyers ont l’air morts.
17 Je fais une tournée avec Jaurès. La végétation repart grâce à la pluie tombée avant-hier. G de Montrichard me parle en passant de la pose de la force électrique qu’on va poser dans la commune et qui mécontenta certaines personnes. J’y reviendrai.
18 Trop légère pluie. Je constate que les fourrages artificiels sont inexistants et que chez moi, seul le nitrate de soude mis en couverture sur les blés au printemps produit un bon effet. Visite de Bob Le Sueur.
19 Je règle mes domestiques qui finissent ce jour leur sixième année de service à la maison sans aucun accroc. Marcelle retour du marché de St-Pierre s’arrête à Buy où elle déjeune avec sa tante qui se loue beaucoup de sa nouvelle belle fille.
20 8°. Il fait un froid glacial, rien ne pousse. Quoiqu’en dise Marcelle, le mois de mai est souvent horrible.
21 Pluie. Nous allons à Nevers avant déjeuner pour me faire couper les cheveux. Visite Mabire.
22 Dimanche. Nous avons la visite des Chalvron et de leurs enfants.
23 Rogations. Je m’y rends à 7 h ¼ et comme il y a une vingtaine de femmes, 6 jocistes et moi-même, on va en procession jusqu’à la croix du champ de foire. Il faut que les gens aient peur de mourir de faim pour s’être dérangés comme cela. Lettre d’Edith, ils ont eu un jour +4°, pendant que nous en avions 7.
24 Nous allons à Dornes, je garde mon manteau pendant la visite car on gèle. Naturellement Fafa est là, ne pouvant s’acclimater dans le Midi. Après dîner, les Bob qui nous aiment viennent giberner. Je mène Bob tirer des corbeaux dans le parc, où beaucoup viennent coucher chaque soir. Lettre de Roger qui est complètement démoralisé par la crise agricole. A l’entendre, en Morvan ils sont plus à plaindre qu’ici.
25 Les Mollins dînent avec nous.
26 Ascension. Nous assistons aux Vespres à St-Pierre et de là par la plus belle et chaude après midi du mois de mai, nous allons à Ferrières chez les Marcel Gozard. Le château est bâti au milieu d’un champ, sans un arbre autour. Quand les jardins à la Française qu’on est en train de planter seront meublés, ce sera bien. L’ameublement acheté de ci de là est de bon goût. Pendant que la maîtresse de maison emmène Marcelle voir le parc de Baleine qui est tout proche et connu du monde entier, je fais un bridge avec les frères Gozard et le jeune Valois.
27 Une pluie très bienfaisante tombe doucement pendant plusieurs heures, elle donne le sourire aux agriculteurs, car à la saison où nous sommes, l’herbe peut encore pousser. La preuve, c’est qu’un emboucheur est venu demander si j’avais des agneaux à vendre. Je lui en présenterai un lot lundi (Héraude Favier)
28 Pluie. Les Riberolles nous arrivent, le ménage nous reste et les petites partent pour La Belouze. J’emploie la Polonaise, femme d’André qui travaille au domaine pour arracher de la nielle dans un champ d’avoine. Je lui fais cadeau de 100 F de bois.
29 Dimanche. Les du Part viennent faire un Bridge. Le 22 septembre dernier, j’avais vu Roger de Bouillé semer de l’orge dans les Craies. Le Sueur trouvait que c’était trop tôt, j’étais d’un avis contraire et j’avais raison, car la récolte est magnifique.
30 Pluie. Mariage de Melle Talabot avec Blin, St Louis de Fourchambaut, belle cérémonie, 8 couples pour le cortège d’honneur. Messieurs tous en habit (un peu bourgeois). Dédette était du côté des Dames, vêtues de jolies robes, chapeau ordinaire bien que coûtant 75 F pièce. A La Garenne, excellent lunch debout, heureusement qu’avec ma vieille amie Marcy nous avions une petite table. Le cortège en avait une autre. A 3 h, Marcelle et moi, nous nous retirons pour revenir par la Baratte où j’ai trouvé Suzanne très bien. Les Riberolles font un tour de valse avant de rentrer. J’ai rencontré avec plaisir le général Boigues. Un autre général Gudin du Pavillon était venu d’Antibes en avion.
31 Avant déjeuner la tête me tourne et je ne trouve plus mes mots, cela pendant un ¼ d’heure. Je mange la poule au pot et les pommes de terre, ce qui n’empêche pas mes filles de m’envoyer voir Robet qui me trouve 14 de tension. Il m’ordonne 6 piqures et ensuite des drogues pendant 2 mois. Dernière journée de mai, seule belle et chaude de tout le mois, aussi on voit l’herbe pousser.
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