1 Pluie. Il tonne toute la nuit et l’orage nous amène une pluie bienfaisante qui va faire mûrir les fraises et naître les betteraves. Les Guillaume du Verne dînent avec nous. Lettre pleine d’esprit et de bonne humeur d’Hervé qui est au camp de Sissonne.
2 Le Sueur vend ma laine à Mauplin 9F 25 le kilo. Nous refusons un goûter chez Madame Mauban. Avec mon âne, je fais une tournée dans les Craies. Dans le St Babat, mauvais blé parce que fait trop tard. Les récoltes de Gonin ne valent rien. Je ne sais avec quoi il me paiera, il n’a ni grain ni cheptel.
3 Mon Rosaire. Marcelle va à St Pierre, où elle réunit à la Permanence de la Ligue, la présidente de chaque commune du canton.
4 1er Vendredi du mois, je m’approche de la Ste Table. Roy fauche la pelouse avec Favori et Caprice, il est vrai que ce sont deux juments. Nous refusons un goûter chez la jolie Madame Mauban et un autre chez la Vicomtesse de Sézille.
5 Lettre de Cécile qui a des Bridges tous les jours. Elle se dispose à aller avec des amies faire un pèlerinage à Lisieux. Jean de Valence a eu un 4ème prix au concours hippique de Colmar.
6 Dimanche. Il tonne au loin, aussi mon vieux thermomètre marque 28°. Les du Part viennent faire leur bridge.
7 Reviriot qui me paye mal la location de ma carrière me conduit ce jour à Nevers avec son camion 5 stères 60 de bois d’orme. Madame de Sansal nous amène le Cel d’Assigny pour faire un bridge. Ils jouent aussi mal l’un que l’autre. Quelques gouttes de pluie entravent les foins. Il n’y a pas de récolte plus ennuyeuse à lever.
8 St Médard. Il pleut. Cela nous promet une belle récolte de foin. Marcelle toujours dolente appelle Bonnichon. Elle n’a que 12 de tension et tousse encore. Le Dr lui recommande de ne pas aller au soleil en plein midi et ordonne des médicaments.
9 Il tonne de tous côtés, mais heureusement il ne pleut pas sur nous et l’on peut rentrer la plus grosse partie des foins de la pelouse.
10 Allons à Nevers faire de nombreuses commissions. Nous emmenons Anne Cherut qui veut voir sa sœur Marie qui a eu une congestion le mois dernier. J’achète un chapeau. Celui-ci devrait me mener à bout. Je paye mon charbon, le chocolat, le pain. Tout augmente, pendant que les valeurs baissent, le 3% est à 60 F, ce qui ne lui était jamais arrivé. Mesdames Guillemain et de Chalvron avec leurs enfants goûtent avec nous.
11 30°. St Barnabé. Il tonne un peu partout, mais nous n’avons que quelques gouttes d’eau. Blois vient réparer mes toitures. Marcelle va à La Chasseigne chercher des plantes que vend Buffet le jardinier. Ca l’occupe plus que de nettoyer son jardin envahi par les chardons et le chiendent.
12 Temps admirable, promenade avec Jaurès. Je recommence Yodalose. Marcelle qui allait bien hier, a passé une mauvaise nuit, battements de cœur. Elle appelle Bonnichon qui est absent.
13 Marcelle va mieux aujourd’hui et comme elle n’est contente qu’avec beaucoup de monde autour d’elle, elle invite M. Th. Guillemain et les petites d’Assigny dont la mère se soigne à Lausanne, à passer la journée avec nous. A 4 h le Cdt Bouchacourt qui nous comble de politesse vient faire une visite et un bridge jusqu’à 7 h ½. Il est plus aimable pour nous que nous ne le sommes pour lui. Entre temps avec M. Th., nous allons au Rond de Bord, voir la maison achetée par M. d’Horquélus administrateur du Paris Centre, où il y a seulement deux chambres et une grange. C’est là qu’il veut se reposer loin du téléphone.
14 Marcelle va mieux, sa tension monte à 13 1/2. Quant à moi, mes forces reviennent et j’allonge mes promenades à pied.
15 Michel, comme toutes les fois qu’il vient me parler c’est pour m’annoncer une mauvaise nouvelle. Cette fois, il m’en apprend deux. Un veau de lait est crevé et le comble de l’ennui, c’est que le taureau acheté en septembre n’a pas rempli une vache.
16 La température de 25° d’hier soir est passée à 14 ce matin. Visite au Lieu Maslin. Mon fermier Renaud qui est rempli de bon vouloir n’a pas de chance. Il a perdu une belle jument prête à mettre bas et comme son cheptel bovin est très restreint comme nombre, il ne peut faire de l’argent pour me payer. Au Lieu Normand rien de neuf. Lacroix veut bien reprendre le taureau des Petites Granges qui est improductif.
17 Nous déjeunons chez Madame de Pardieu avec le Cel et Madame Huet, les Saulieu et leur fille du Pelou. Menu et vins d’avant guerre. Comme il y a plusieurs cas de diphtérie en ville, Madame Jacquemard prend peur pour Nené, aussi nous les ramenons avec nous afin de fuir la contagion.
18 Blois de Magny répare mes couvertures d’ardoises. C’est un ouvrier très habile, l’ouvrage lui fond dans les mains. Madame Le Sueur goûte avec ces dames et descend Madame Jacquemard à Moiry et la met dans l’autobus direction de Nevers, elle nous laisse son garçon.
19 Les Jacquemard emmènent leur rejeton qui va fort bien. Les Edmond Clayeux revenant de Paris, s’arrêtent en passant. Guiguite Roullet sort de la clinique où elle a été soignée pour subir une opération au sein. Elle a dû cesser de nourrir le jeune Louis.
20 Dimanche. La maison ne désemplit pas. A 4 h, les Mollins nous amènent Marguerite Pinet, peu après débarquent les Jacquemard père mère et enfant, ensuite Jean Tiersonnier avec Simony. J’ai aussi la visite de Joly qui demande la place de garde à St Ouen. Les Edmond Clayeux partent dans l’après midi.
21 J’ai lu dernièrement dans une statistique agricole que pour faire un hectare de pommes de terre cela revenait à sept mille francs. Dans mes domaines ça coûte beaucoup moins cher. Le métayer les plante, quelques jours après, un ou deux coups de herse, quand elles sont nées on passe la binette entre chaque rang, après une pluie on les butte avec la houe et à la fin de septembre on vient les arracher. Dans le temps le père Charronnier disait, la légume c’est la pioche qui l’amène, il n’en est plus ainsi heureusement. Le sénat a renversé le ministère Blum la nuit dernière, je le regrette, on aurait dû le laisser s’enferrer davantage. Nous avons la visite de Marie Antoinette et de l’abbé Jean. Celui-ci gagne Paris pour marier le second des Chillaz avec Melle de Fongères.
22 Nous menons M. Jacquemard à Dornes où nous trouvons Suzanne Tiersonnier et la femme de Laurent avec deux gentils enfants et sur le point d’en avoir un troisième. Nené prend 6 carpes. Au retour, visite à Limoux.
23 Cécile s’installe Villa Bongoli, avenue Broussais Paramé, Ille et Vilaines. Elle nous fait part des espérances de sa fille pour Janvier. Personnellement, je suis heureux de cette nouvelle et je m’en réjouis pour M. Banéat qui n’a plus qu’Yvonne comme famille.
24 St Jean. Foire à St Pierre. Les cochons ont repris et les bovins se vendent bien. Gallet me dit qu’Antoinette Jourdier a loué Bergeron 93 k viande de bœuf par hectares et que la première année, elle doit payer à Maringe fermier entrant environ pour douze mille francs de scories et six mille l’année suivante.
25 Les Jacquemard nous quittent. Mon pauvre vieux Joachin est souffrant. Il a eu un débordement de bile ces jours derniers, il fauchait encore malgré son âge et ses infirmités. Son intérieur fait pitié.
26 Passons par Nevers pour prendre Madame de Pardieu et la conduire à déjeuner à Lurcy chez les Saulieu où nous sommes reçus de façon charmante. Dans l’après midi, Saulieu me mène visiter la ferme de Marolles appartenant à l’hôpital et dont j’ai déjà parlé. Je la croyais louée à Dorlet, mais il paraît que ce n’est pas définitif et les Naudin ne désespèrent pas d’y rester. Je reviendrai la dessus.
27 Pluie. Dimanche. Visite à Buy. Marie Thérèse vient de s’installer, nous ne la trouvons pas, elle passe la journée chez les Le Sueur pendant que Bob et Antoine sont aux courses de Moulins. Au retour, visite à Fontallier et au retour au manoir de Villars.
28 Pluie. Madame de Sansal nous amène Marguerite Pinet et les Charles Tiersonnier. Je fais avec eux un bridge des plus ennuyeux. Il paraît que Marie Tiersonnier a subi ces temps-ci à Paris une terrible opération. Le chirurgien Vincent lui a ouvert la boîte crânienne pour lui enlever un abcès.
29 Pluie. Gabriel de Montrichard déjeune avec nous et repart demain pour Paris et ensuite la Bretagne. C’est à La Chasseigne qu’ils habitent le moins. Les Cote nous font part des fiançailles de leur second fils avec Melle d’Anteroche, nièce de Josefa, c’est une personne charmante.
30 Je vais avec Marcelle au Paturail Masles, on dirait qu’il a neigé sur l’herbe, tant il y a de trèfles blancs, les scories que j’ai fait répandre l’hiver dernier font merveille.
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