2. L’église étant pleine à en craquer, le père Merme prédicateur de la Mission en a profité pour parler de la dépopulation volontaire, d’une façon que j’ai trouvée un peu triviale, à propos du mariage il a dit : on épouse une femme et non pas une catin, etc. A deux heures je retourne à Saint-Parize pour l’enterrement de Madame Brissart.
3. Saint-Hubert, je tue deux lapins. Mesdemoiselles de Toytot, Inès étant au volant, nous amènent pour déjeuner Marguerite Pinet et Marguerite de La Brosse, cette dernière nous reste pour deux jours, nous la conduisons dîner à Buy.
4. Pendant que ces dames font une visite à Madame Le Sueur, je vais à la Seigneurie voir les couvreurs qui me dévorent au nombre de six, ils finissent la grange et se mettent demain sur le toit de la maison, sur la salle à manger je fais mettre du Montchanin, afin de me servir des vieilles tuiles pour remplacer celles qui sont cassées, et il y en a beaucoup hors d’usage. Arrêt à la Chasseigne au retour non pour y voir les châtelains qui sont déjà rentrés à Paris, mais pour examiner les veaux reproducteurs qui ne sont pas mauvais.
5. Pluie. Marguerite retourne à Nevers par l’autobus après déjeuner. Il est tombé quelques gouttes d’eau cette nuit, ça va faire naitre les récoltes semées bien tard cette année, à Tâches où cependant ils sont cinq ouvriers, ils finissent seulement aujourd’hui d’arracher les pommes de terre du champ de la Vigne, où il y en a beaucoup. Les betteraves auront leur tour la semaine prochaine.
6. Marcelle va à Mars rejoindre Berthe pour y installer la ligue, une trentaine de femmes répondent à l’appel, Madame Thonnier est nommée Présidente. Après déjeuner ici, ces dames partent pour Langeron où Berthe fait encore une très bonne conférence dans un café, ou plutôt dans une salle de danse, à la suite de laquelle, la Ligue est aussi créée. Mademoiselle Valois en est acclamée Présidente, elle emmène ensuite ces dames faire chez elle un excellent goûter en compagnie de Madame Pinton. A six heures et demie j’assiste à la réunion de le Mission, celle-ci pour les hommes seuls. Il en vient environ quatre-vingt, jeunes ou vieux, et pendant quelques minutes le prédicateur leur dit de très bonnes choses.
7. Pluie abondante. A six heures et demie nous allons, Marcelle et moi, à la Mission, il ya une soixantaine de personnes, hommes et femmes.
8. Pluie. L’eau coule partout, le chemin du bois de Bord ressemble à un canal, je le traverse cependant pour aller chercher un peu de bois pour Mazan qui doit arriver demain. Goûter sélect au Colombier, avec les Brezé, Jumilhac, Marcy, Servoy, Ravenaz, du Verne, Balloy, etc. Nous crevons au retour et sans la grande bonté de Guillaume du Verne qui nous a aidés, je ne sais pas comment nous en serions sortis la nuit avec la pluie sur le dos. J’apprends la naissance d’un troisième fils Lesage qui n’a pas un an de différence avec le frère qui l’a précédé. Albert du Verne, fils de Guy, fait en même temps son entrée dans ce monde.
9. Pluie. Je reçois une lettre du Marquis de Roualle qui me dit que comme les années précédentes il a loué ses prés aux enchères à Moulins-Engilbert avec une grosse baisse par rapport à l’année dernière, ou l’hectare qui était de huit cent quatre vingt dix passe à cinq cent. Les Ferrand à Limanton perdent moitié.
10. Pluie. Les époux Mazan arrivent à cinq heures du soir avec leurs meubles en camion après deux jours de route. La route étant toujours en réparation entre Aveil et Fleury, ils ont du reculer et passer par Saint-Germain-Chassenay, Neuville et Azy, dans cette dernière commune les chemins sont impraticables.
11. Saint-Martin. Gelée blanche. Mes métayers aident les Mazan à s’emménager par le beau temps heureusement. Belle cérémonie à Saint-Parize pour l’anniversaire de la Victoire, beaucoup de monde à l’Eglise, le conseil municipal au complet, superbe et patriotique sermon du Père Merne. Au cimetière, discours de Montrichard, chef des poilus, ensuite discours du Maire, celui-ci très modéré dans le fond et dans la forme.
12. Saint René. Neige. Mon patron ne nous gâte pas, à partir de midi la neige tombe et le soir tout est blanc. La foire de Nevers est peu brillante, baisse sur les poulains et beaucoup sont invendus. A quatre heures, modeste Bridge chez Madame Delécluze. Déjeuner chez Félix avec ma sœur qui part à une heure quarante-neuf pour la Montée où elle passera deux jours et ira de là à Bourg.
13. Clôture de la Mission, une quarantaine d’hommes s’approchent de la Sainte Table, c’est moitié de ce que comptait notre cher Curé, pourtant le missionnaire et lui se sont donnés bien du mal, mais le temps était bien mauvais et la foi très ralentie. On a érigé dans l’église face à la chaire un superbe Christ qui depuis dix huit cent soixante quinze reposait à l’école libre.
14. Je tue un cochon de mille quatre vingt cinq kilos. Derimais exécuteur.
16. Nous avons à déjeuner Mesdames de Goy et d’Anglejan ainsi que Félix. A trois heures et demie nous les ramenons à Nevers pour un Bridge chez Solange Houdaille, avec les Servon, d’Halloy, de Champs, Tiersonnier, du Verne, Terline, etc. En passant je paye à Libault le temps de son tracteur occupé pendant trente-six heures pour lever la moisson des Petites Granges, il a gagné huit cent francs par jour, c’est un peu abusif.
17. Il gèle à cinq degrés. Les Marcy, Villaines et Carlo de Chargères se retrouvent ici pour déjeuner avant d’assister à la vente annuelle des reproducteurs de la ferme du Mont, les enchères de celle-ci ont été presque moitié en dessous de celles de l’année dernière, tout dégringole en agriculture.
19. Orage. Les Villeneuve viennent passer deux jours avec nous. Guiguite est superbe, très en beauté. Ils nous apprennent des fiançailles pas encore officielles.
20. On fait des Bridges et des Piquets. Le soir je règle avec Mangotte qui me dit qu’il me quittera à la Saint-Martin prochaine. Il a fait beaucoup de pertes cette année, et bien que j’en ai pris la grosse part à mon compte, il veut je pense se retirer dans la maison à un étage qu’il a fait bâtir.
21. Déjeuner à la Grâce et à quatre heures Bridge avec les Houdaille, de Mollins, Pinet, Phulpin et du Verne. Visité la vacherie qui est très en progrès.
22. Valérie de Goy nous donne un déjeuner d’adieu avec les du Verne, du Part, d’Anglejan. Elle quitte Nevers avec regret pour aller s’installer à Bourges où ses beaux-parents la réclament. Pendant que Marcelle goûte chez Simone d’Assigny, je fais un Bridge chez Jeanne de Mollins avec les Ganay.
23. Les Edmond Clayeux et Fulgence passent la journée en Nivernais avec le but de voir des taureaux. Après avoir visité les écuries de Moreau, Bernigaud, la Grâce, nous terminons par celle de Lacroix à Lhambray, où Edmond achète un reproducteur pour deux mille cinq cent francs.
24. Foire de Saint-Pierre, cours en hausse sur les cochons et peut-être un peu sur les bêtes à cornes.
26. Déjeunons chez ma sœur, la journée se termine par un Bridge chez Marguerite Pinet avec Mesdames de Mollins, Houdaille et Toytot.
28. Les Charles Tiersonnier déjeunent avec nous et nous leur gagnons quinze au Bridge.
29. Nous allons à Chevenon où j’achète à du Part une pouliche de trente mois qui fait partie du cheptel de Chaumont mis en séquestre quant à la part du métayer qui est mal parti et doit plus de trente mille francs à son maître, d’où plaidoirie, etc. Au retour l’auto souffle comme un vieux cheval poussif et a beaucoup de mal à regagner le garage.
30. Pluie.
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