12.2.11

MAI 1939

1 +2°. Tous les jours la température baisse. Crotat me conduit à Tâches où heureusement rien n’est gelé. Vivien tire de la pierre dans ma carrière. Les Edmond Clayeux déjeunent avec nous en se rendant à Paris. Lettre de Marcelle, le voyage à Colmar s’est bien effectué.

2 +7°. J’achète pour 8 F une brosse à dents. J’en achetais dans ma jeunesse à Paris une ½ douzaine pour 5 F chez Janes et elles étaient parfaites.

3 Mon métayer des Petites Granges m’amène une corde de bois. Coût 29 F d’octroi. Les DCA sont démobilisés du Bourg et Faverges rentrent dans leurs foyers.

4 Mes petites filles offrent à goûter à Mesdemoiselles Talabot, Roche, Tullier, de Villaines, de Sansal, de la Grieux. Je me commande un complet chez Masclet, 950 F.

5 Légère pluie. Premier vendredi, je m’approche de la Sainte Table. Crotat m’amène à Tâches où tout pousse. Les récoltes ont bonne apparence. Là où on répand du nitrate de chaux cela fait merveille dans les blés, malheureusement ça coûte trop cher.

6 Marcelle revient de Colmar. Roger et Jean de La Brosse viennent passer 36 h avec nous.

7 Pluie. Réunion de l’Union Catholique au Clos sous la Présidence du général de Castelnau qui porte allègrement ses 88 ans. Beaucoup d’hommes venus de tout le département.

8 La Kermesse du Refuge de Melle Bourgeois bat son plein, mes filles sont vendeuses.

9 Les Talabot nous offrent un excellent déjeuner à la Garenne. Cette année le muguet qui forme un épais tapis dans le parc n’a pas fleuri au grand désespoir des habitants de Fourchambault qui chaque année viennent y faire une fête qui réunit 7 000 personnes, avec musique du régiment, bal champêtre etc. sous la surveillance des anciens combattants de la localité qui alimentent leur caisse en faisant payer 1 f d’entrée par personne.

10 Les Riberolles nous quittent, déjeunent aux Gouttes en passant. Ils nous laissent Miette qui continue à suivre son cours de la Croix Rouge. Marcelle et la petite dînent chez les Guillemain avec Brunet.

11 Marcelle va à Tâches avec Fernand pour nettoyer la maison. Visite de madame de Montrichard, retour de Cambo, où elle a laissé Gaby en très lente convalescence. Madame Barbin me donne un fauteuil à recouvrir avec des sapins de la reine.

12 Vendredi. Messe 9 H et mois de Marie 8 H.

13 Pluie. Banquet de la Société d’Agriculture salle Vauban et bien que le déjeuner soit à 35 F par tête, il y avait 250 convives. 3 beaux discours de Soultrait, Bardin et du sénateur Provost-Dumarchais, très pessimiste celui la. J’étais à côté de Roger de La Brosse. Goûter-Bridge chez Madame Guillier dans l’hôtel Maumigny. Je joue avec la jolie Madame Mauban. Foire à Nevers, les petits cochons très chers, pas de bovin, sauf des vaches Normandes.

14 Dimanche. Fête de Jeanne d’Arc. A 8 h j’entends chez les sœurs de l’Assomption une très belle conférence faite par Léon Adenot. A 9h ½ j’assiste à la caserne Pittié à une prise d’armes du 19ème de Ligne. Régiment très bien tenu par le Cel Barth qui prononce en quelques mots un superbe panégyrique de la sainte, bien qu’on prétende qu’il a des idées très avancées. A 11 h dans la cathédrale qui est plus pleine que jamais, le père Amable qui nous est bien connu, fait un magnifique sermon. A 2 h, je vais au Magestic. A 5 h Bridge chez Marguerite Pinet.

15 La pluie s’arrête à midi pour nous permettre de venir nous installer à Tâches agréablement. La camionnette d’Aïn Kala nous rend grand service.

16 Je fais une tournée agricole, tout est inondé, on ne va pas faire les betteraves, il y a de l’herbe, mais les animaux ne profitent pas, il fait trop froid. Le poêle du vestibule est agréable.

17 Je reçois mes bordereaux de 39, j’en ai pour 29 500, grosse augmentation. Nous allons à Meauce chercher une cuisinière pour Edith. Ca ne convient pas.

18 Ascension. Je m’approche de la Sainte Table. Visite aux Le Sueur. Je vends à Callot une pouliche de deux ans 4 800 F, prix jamais atteint jusqu’à ce jour. Pénurie de chevaux en France.

19 Pluie. Nous allons à Nevers où nous emmenons la femme du garde qui vient voir son fils qui est au petit séminaire et ma cuisinière qui se fait faire des piqures pour sa grossesse. Miette a été un peu fatiguée hier en revenant à bicyclette de la Garenne, elle prétend que cela vient du foie. J’ai perdu 4 agneaux en 3 jours, ils ont le ténia comme des chiens. Je consulte Mongy, vétérinaire départemental qui me dit que ce n’est pas cela qui les fait crever subitement, mais plutôt de l’entéro-toxémie et qu’il faut les purger. En 1925 j’avais déjà vu le ténia.

20 Pendant que je montre au garde Jeanty les limites de la propriété, Marcelle va prendre une tasse de thé avec madame de Montrichard.

21 Dimanche. Somptueux goûter chez les d’Arcy de 5 à 7. On passe sans arrêt, champagne, glaces et petits fours. 4 tables de bridge.

22 Les Montrichard m’amènent à Decize à l’enterrement du comte Etienne de Dreux Brezé (76 ans). Il y avait foule. Jumillac m’invite à déjeuner à Germancy, je refuse étant déjà invité à la Chasseigne. Un cinquième agneau crève aux Petites Granges, je le porte à Nevers au service vétérinaire pour autopsie.

23 Marcelle va chercher à Nevers Miette qui est en pension chez Marie Antoinette parce qu’elle a mal à la gorge.

24 Bonnichon, appelé trouve un peu d’angine 38,6. Suzanne du Verne qui devait venir passer quelques jours avec nous pendant que Guillaume visite ses vignes d’Algérie, trouve plus prudent de s’abstenir par peur de la contagion. Gouter excellent aux Ferrières chez Madame Marcelle Gozard avec les La Celle, Durye, Chatelperron, Melle de Riboin, Toytot, Chavigné etc.

25 Foire à St Pierre. Goûter à Fontallier, présence Comtesse de Mandelot, de Chavigné, les Chambon, du Part, Gozard, Talabot, Dézautière, Valois. Après dîner nous avons la visite des Bob Le Sueur.

26 Jeannot nous amène ses oncle et tante. La pauvre Berthe nous annonce avec chagrin qu’on vient de la remplacer à la Présidence de la Ligue par Madame Anginieur et comme cette fonction lui rapportait 560 F par mois, elle se demande comment ils vont vivre maintenant.

27 J’ai des frissons une partie de la journée, sans raison. Marcelle va bien.

28 Pentecôte, première communion à St Parize, belle cérémonie, beaucoup de monde, nombreux étrangers. De 5 à 7 visite de Madame de Sansal avec Simone et Jean à la grande joie de Miette et Hervé qui nous est arrivé par Bourges avec 8 jours de perm.

29 Marcelle prête sa voiture aux enfants pour aller goûter à la Garenne. Hervé la ramène et Miette reste à Nevers. Les du Part viennent faire un bridge intime.

30 Nous allons déjeuner à Dornes avec Mesdames de Rohan Chabot, d’Orcet, et de Champeaux. Miette revient pour dîner. Elle a déjeuné ce matin à l’hôtel de France avec Hervé qui avait pour invités M. de Gruly, Simone et Jean de Sansal.

31 Je vais avec le garde jusqu’au Rond de Bord avec l’âne et de là je lui fais visiter la Ravie que je n’avais pas vu depuis plusieurs années.

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