1 Les Hervé vont à Nevers d’où ils ramènent Miette. Je manque la visite de Charles de Fontenay qui a quitté Vaux pour s’installer à Four de Vaux.
2 Pluie. Les 3 enfants partent pour Bulhon et déjeunent aux Gouttes en passant. Le Marquis de Salvert venu à Moiry pour y chercher une bonniche (Taillardat) prend une tasse de thé avec Marcelle.
3 Mon rosaire. A Tâches une truie crève en mettant bas 11 petits.
4 Pluie. Nous déjeunons à Fontallier, où Mesdames Grincour sont toujours enchantées de voir du monde.
5 1er Vendredi, je m’approche de la Sainte Table.
6 Je vais à la Ravie, où il y a 11 lots pris, celui de Gilbert est tout coupé et me paraît avoir rendu assez de bois. Le milieu est bien mauvais, mais le bas est bon, cela compense.
7 Gelée blanche. Dimanche. Nous allons à la fête de St Vincent à Magny où nous entendons une très belle conférence du chanoine Bourgoing dans la salle d’œuvre nouvellement construite et qui est fort belle. Le curé sait faire venir l’eau à son moulin ou plutôt à son église. Il vient d’être démobilisé. Edith nous raconte que le 4, ils ont dîné à Ravel et que devant Hervé, il y avait 25 bougies allumées pour son anniversaire. Je ramasse un petit plat de morilles dans l’avenue. Il y a bien des années que je n’avais fait pareille trouvaille. Dans ma jeunesse quand les gamins de Moiry allaient à l’école à St Parize, ils en apportaient de grands paniers à ma grand-mère.
8 Je demande l’équarrissage pour enlever une vache de Tâches que ses compagnes ont si bien battu en allant à l’abreuvoir qu’elle en est crevée. Cinq mille francs perdus. Quand mes métayers tuent un cochon pour eux, je ne leur fais payer que les 2/3 de sa valeur. Exemple : s’il vaut 900, il ne le paye que 600 F. Ce jour Roy à Callot tue un cochon qui fait 75 k de viande sans compter la tête que je lui laisse et au lieu d’écrire sur le livre de comptes comme je le fais habituellement, il garde 50 k et moi j’en prends 25 de cette façon nous sommes quittes. Comme à cause de la guerre, on ne peut acheter du bœuf ni autre viande, il est commode d’avoir des cochons sous la main pendant les trois jours de restriction de la semaine.
9 Pluie. Cheveux. Nous menons la baronne H de Rouville à Nevers, elle est seule à Planchevienne sans chauffeur. En récompense, elle nous donne un litre d’huile, produit devenu introuvable. Visite à Béchard opéré dernièrement de la prostate. Mademoiselle de Bellescize a épousé hier le Lnt de Torquat en l’église de Beaumont. Visite à Maucouvent, où sont tous les Maurin chez leur fille. Je m’entretiens avec le général de la situation actuelle qui devient bien grave et inquiétante.
10 Gelée. Laurent de Soultrait nous amène en visite ses parents et sa femme. Roger va mieux. Sa famille inquiète de sa santé a fait venir un médecin de la capitale qui lui a trouvé le cœur bon, mais qui lui a dit qu’il fallait se ménager en pensant qu’il était né en 1859.
11 Pour être agréable à ma métayère de Callot et on ne l’est jamais trop, je fais plafonner une écurie pour mettre sa petite volaille à l’abri des dents des gros rats. Ma vache Bretonne me semble bien malade, j’appelle Batrieu pour la voir. Je ne sais pas s’il la guérira, mais la visite me coûtera 100 francs. Hervé Simone et Miette viennent de Bulhon dîner et coucher.
12 Les enfants partent après déjeuner. A 9 h du soir, Marcelle avec Gabrielle de Rouville prend la garde à Saincaize.
13 Pluie glaciale, rien ne pousse. Hervé qui a oublié son manteau revient le chercher en vitesse avant de prendre le train.
14 Dimanche. La Baronne nous invite à faire un bridge de 5 à 7 avec le Cdt Bouchacourt et ses enfants. Henri qui est adjudant aux pionniers est en permission.
15 C’est l’année aux morilles. Roy m’en apporte un plat du Déchart. Je tremble de plus en plus surtout en me levant.
16 Je fais badigeonner la cuisine en bleu, ce n’est pas sans besoin, les grandes gelées du dernier hiver l’ont noirci horriblement.
17 Pluie. Marcelle part à la première heure pour Nevers où l’archiprêtre lui a demandé de faire la quête du culte rue des Pâtis. C’est un peu exagéré, son apostolat de St Parize devrait suffire. Je vais la rejoindre par l’autobus de midi ¼ et elle me ramène avec la baronne de R. Miette a quitté l’hôpital St Gildard pour aller faire du service au grand hôpital, ce qui est nécessaire pour avoir son diplôme d’infirmière. Lettre de Cécile qui n’écrit pas souvent. Elle est très absorbée par sa cantine de gare.
18 Orage, 30 mm d’eau. Les prés sont encore une fois sous l’eau, j’ai d’assez mauvaises nouvelles de mon beau frère, il s’en va, il avait peur de mourir après sa femme. Le Bon Dieu lui fera peut-être la grâce de l’emmener le premier, il aura demain ses 94 ans.
19 Première belle journée de printemps. Simone et Miette viennent goûter dîner et mettre au camphre la garde robe d’Hervé qu’il laisse ici pour la durée de la guerre, où les événements se précipitent dans toute l’Europe. Ces cochons d’Italiens ont l’air plus favorable aux Boches qu’à nous. Mais quand on voit un département comme la Nièvre à la tête duquel il y a un préfet qui ne vaut rien et dont la fille danse sur la scène du théâtre, un député Fié F M de marque, un autre député Perrin puppiste, un Gautier maire de Nevers qui a été élu par une majorité communiste, comment veut-on que les choses aillent bien. Nous méritons un châtiment. Marcelle accompagnée de Mériem de Martimprey passe la nuit à Saincaize.
20 Je fais arracher par Jeanty avec une pioche les œillets de mai qui envahissent le pré Maupilet. Temps idéal, on voit l’herbe pousser surtout dans les allées. A 9 h du soir un téléphone nous annonce que mon beau frère va bien mieux et qu’il lit son journal au salon. Cet homme ne veut ou plutôt ne peut pas mourir.
21 Nous allons faire une visite à Chevenon.
22 Marcelle va goûter avec Madame Le Sueur.
23 Garnet vient me demander le domaine du Mou que Favier quittera le 11 mai 1941. Je pense que nous allons nous entendre. Visite à La Ravie, il y a 12 lots embauchés, mais il en reste 26 lots à prendre.
24 Pluie trop abondante. On étrenne à Tâches le harnais que je viens de faire faire pour les vaches après la naissance d’un veau.
25 Pluie. St Marc. Pendant que Moreau me conduit à la foire de St Pierre, Marcelle emmène Madame Le Sueur à Nevers où il y a réunion des dirigeantes de la Ligue de tout le département. Elle y trouve Béatrix de La Brosse qui est secrétaire pour le canton de Lormes. Monseigneur assiste aux réunions et à la messe qui se dit à la chapelle de l’Espérance.
26 Madame de Montrichard vient voir Marcelle pour s’entretenir de la Ligue. Encore de la pluie. Au lieu Normand, il n’y a à peu près rien comme emblavures car les terres tiennent l’eau comme un pot.
27 Je fais couper dans le massif à l’Est de la pelouse les lauriers gelés. Ernest se blesse avec la serpe à la main gauche en coupant le tamaris également gelé. On livre foin et paille à la réquisition. On paye la paille à mon fermier Gonin 130 F les 500 K, le foin est payé 250 F les 500 K.
28 Pluie. Dimanche Les du Part viennent goûter et bridger. Marcelle est un peu vaseuse à la suite de la nuit passée à Saincaize avec Marie Thérèse Guillemain.
29 Rogations 1er jour. Procession à la Croix du champ de foire. Après midi, orage et pluie. Comme le temps doit correspondre à celui que l’on aura pour les foins, si le dicton est vrai, ils seront arrosés.
30 Pluie. Marie de Balloy avec 3 filles, les Soultrait avec Nénette, Fafa et Toytot déjeunent avec nous. Marcelle leur fait manger une épaule de porc de sa salaison qui est bonne. Je vais marquer les arbres à tomber dans ma coupe de Valencin 1 ha environ. Il y a 4 anciens, 12 modernes, et 18 cadets soit 34 arbres à vendre à Taillandier.
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