1 Les élections sont moins mauvaises que je le craignais. A Nevers, le docteur Bourdillon, bat Barbot, maire communiste, ancien ouvrier carrossier. de Jouvencelle, Jean Faulquier, Roger Guény, Dr Palazu à Dornes modéré, sont élus. Bouiller pour qui j’ai voté est nommé à une grosse majorité, c’est une satisfaction pour moi. Carteron, beau père de Guénerire, vient me prier de le recommander près de Louis pour affermer Bonnay. Il est le douzième candidat. Prix demandé 2 000 kilos de bœuf 1re qualité et les impôts à la charge du fermier. Les Chateau me rendent le service de faire l’estimation du cheptel des Petites Granges. Il y a une hausse sérieuse sur les animaux. Nous touchons une cuisinière, Madame Madeleine Detz qui était chez les Lary. Elle vient avec sa fille Marie Louise qui a 18 ans. Le taxi qui les amène coûte 500 F.
2 Journée sans histoire. Soisson apporte à Marcelle un pneu pour sa bicyclette ce qui est précieux.
3 Foire libre à Sancoins. Les cours sont très en hausse. Moreau me marque les arbres à tomber à l’angle NE des Champs Blonds, dans une parcelle où Gonin père a coupé le taillis.
4 Glace. Mariage de Joseph de Champeaux avec Melle du Corail à Riom. Marcelle ramène son auto du garage de Magny où pour 1 500 F on l’a remise en route. Il ne lui manque plus que des accus et de l’essence pour la faire marcher. Lettre de Cécile. Ses filles ont fait très bon voyage pour leur retour à Rennes. Fête de Ste Jeanne d’Arc à St Pierre. Marcelle en profite pour réunir les ligueuses du canton. La jeune madame la comtesse de Valmoret leur fait une modeste conférence. Déjeuner au Cheval Blanc. Vu Guite Le Sueur, retour du mariage Champeaux qui a été très bien, elle y a rencontré Miette et Dédette. Bon déjeuner et goûter où tout Riom était invité. Langlois, petit fermier au Rond de Bord a un chien de cour qui est de premier ordre pour attaquer les sangliers. Il fait tuer un solitaire dans les Vertus et peu après il aboie un ragot de 140 dans la Ravie Chenut que le garde Duceau tue à la Beauge, cependant que l’équipage Couturier prend un renard. Les haricots sont gelés dans le jardin.
6 Louis de La Brosse nous arrive pour quelques jours, il est bien rhumatisant. Il vient pour ré affermer son domaine de Bonnay. Les candidats ne manquent pas, ils sont 12. Joséfa est en Bochie dans la villa d’Odette.
7 Me sentant un peu mieux, je conduis Louis à la messe. Notre curé du haut de la chaire fait ses adieux à ses paroissiens. Je mène ceux-ci à la sacristie après la messe pour lui faire les nôtres. Il vend aux enchères tout le mobilier dont il n’a plus besoin et même ses vieilles culottes. Tout s’enlève à des prix fous. Marcelle achète une douzaine d’assiettes de cuisine pour 320 F, mon jardinier 6 chaises à 240 f l’une, Roger de Bouillé un lit de fer pour 8 000 F. A minuit j’ai un dérangement, 3 fois en une ½ heure.
8 Le mobilier de M le curé a produit 60 000 F. Les Massias nous amènent G. de Buzonnière pour un petit séjour, c’est toujours la très aimable et intéressante causeuse. Les Boches lui ont volé tout ce qu’elle avait laissé dans son garde meubles de Bourges. Dérangement à 23 h.
9 Fassier vient chercher Louis pour le mener chez le notaire Milliet. Il y a 15 candidats qui demandent à affermer Bonnay. Berthe Tiersonnier passe la journée avec nous et elle retourne à Maumigny où elle fait la cuisine pour Antoinette et le colonel Paul qui ne sait pas où se réfugier. Encore un dérangement à 23 h, 4 fois. Cela devient fatiguant.
10 Louis afferme Bonnay à Lépée, gendre Berthet. Guite Le Sueur déjeune avec nous et dans l’après midi elle conduit Buzonnière voir Planchevienne qu’elle ne connaît pas. Je vends un poulain de Callot 34 000 F plus mille francs d’épingle. Chicon trouve 36 000 du sien et en demande 38, il a peut-être tort de ne pas le donner. Un billet de mille, c’est pas grand-chose.
11 Les Massias viennent goûter en nous amenant Mme de Mollins. Nouveau dérangement de 7 h du soir à 7 h du matin, 5 fois.
12 Jacques est sorti de prison, et parti pour Marseille afin de voir Bernard qui s’embarque le 15 pour la Cochinchine. G de Buzonnière nous quitte pour aller à Vichy, voir un immeuble qu’elle a acheté comme placement et qui lui donne des ennuis.
13 Simone et Hubert viennent passer la journée. Madame de Sansal réinstallée à Nevers souffre beaucoup d’un Zona.
14 Dimanche. Je ne vais pas à la messe. Les affaires étant très tendues avec mon métayer des Petites Granges, je charge Antoine Moreau de régir ce domaine. Il fait un temps superbe dont on jouirait avec plaisir si la sécheresse n’était pas si terrible.
15 Moreau que je nomme régisseur pour les Petites Granges, arrange mes affaires avec mon métayer dont je n’aurai plus à m’occuper. Louis va signer son bail de Bonnay avec Lépée. 2 000 kilos de viande de bœuf 1re qualité et les impôts à sa charge pour 70 hectares.
16 Mon rosaire. Louis qui nous quitte voulait prendre le car. Celui-ci étant en panne, je demande à Martinat de le conduire à Nevers où Marcelle est allée à bicyclette. Elle en revient par le train. MB Guillemain reprise de sa terrible maladie est enfermée à La Charité. Je vends à des Vendéens 3 veaux mâles de Callot de 6 mois bien ordinaires pour 14 000 F la pièce. La hausse s’accentue.
17 Visite des Robert qui sont à Buy. Antoine achète à notre Polonaise pour 15 000 F de coupures Anglaises qu’elle tient de son mari. Il les envoie à Jeanot Chavane qui doit, je crains, y trouver son bénéfice. J’apprends par le journal, la mort de Brigitte de Chargères 20 ans. J’écris à sa grand-mère. Pour porter les valises de Simone de la rue du sort à Port Gadouille, un facteur lui prend 150 francs.
18 Marcelle fait venir 4 Boches pour curer l’étang du jardin. Il y a de quoi les occuper pendant un mois. La jardinière les nourrira et ils coucheront dans la chambre à cocher. La Marquise de Chargères me fait part de la mort de Brigitte enlevée par une fièvre typhoïde.
19 Dérangement 3 fois à minuit. Antoine Robert nous envoie un morceau de sanglier tué à Buy au milieu de 20 de ses semblables. Une dépêche d’Hervé annonce à Simone qu’il l’enverra chercher demain à Moulins par un caporal.
21 Dimanche. Election des députés à laquelle est jointe une question de oui et de non, personne n’y comprend rien. Je vote non et oui sans savoir si je fais bien ou mal. M. de Guébriant rencontré ce matin à la messe par Marcelle, conseille de voter comme cela. Lui-même ne pourra pas le faire, car en sortant de prison, on lui a interdit de rentre chez lui à Kernevez.
22 Elections très à gauche. Les communistes auront deux députés dans la Nièvre dont une femme, 1 SFIO Daguin, 1 MRP Béranger. Quant à la liste Faulquier et Guillemain, elle n’a que la veste qu’elle a bien cherchée. Miette, Dédette, Hubert et Edith nous arrivent pour dîner. Le garde Duceau avec deux Boches vident et curent le puits du lavoir.
23 J’ai la visite des Château venus pour combiner une entente pour une prolongation de bail. Ils n’ont plus d’eau et sont forcés de vendre beaucoup de bêtes.
24 Simone vient dîner et coucher. Un semblant de pluie.
25 Pluie. Le péril s’accentue. La source des Petites Granges sur laquelle je comptais en dernier ressort, ne coule plus et de la ferme ils viennent chercher l’eau au puits du château pour faire leur soupe. Simone et ses enfants s’embarquent à Saincaize pour Paris et Coblentz. Je suis effrayé de leur voir entreprendre ce voyage avec 7 lourds bagages. Micheline les accompagne. M. Barnide est bien agréable, il me prend une pouliche de 6 mois en pension à Gy. Miette et Dédette vont coucher à Nevers au 42. 4 dérangements à 9 h du soir.
26 La petite pluie tombée la nuit dernière permet de semer du blé. Marcelle déjeune chez Madame Mathieu et fait une conférence aux ligueuses de Mars. Miette et Dédette reviennent par le train du soir.
27 Geneviève Clayeux, nous arrive pour quelques jours. La vase de l’étang mouillée, nous renvoyons les 4 Boches.
28 Dimanche. A mon grand regret je n’assiste pas à l’intronisation de notre nouveau curé, l’abbé Kapps, dont les parents vont venir demeurer avec lui. Ce sont de très braves gens qui tenaient une bijouterie à Nevers. Ils ont plusieurs enfants dont une fille carmélite. Le Dr. Franc Bernard qui exerce à St Benin d’Azy nous amène pour goûter Mignonne de Féligonde avec son fils Paul et sa fille. En même temps qu’eux nous avons la visite de noces du ménage Jourdier Sansal. Les 3 messieurs me font très bonne impression ainsi que Nadette qui est la grande amie de Miette.
29 Les André Robert en séjour à Buy déjeunent avec nous ainsi que Marie Thérèse. Je livre cinq bêtes à cornes à Imphy. Après une baisse sérieuse du baromètre et de gros nuages, j’espérais la pluie. Il en tombe 25 gouttes. C’est désolant.
30 Mardi. Les André Robert passent prendre Geneviève Clayeux pour la conduire à Moulins. Pour cela je leur donne un poulet et un sac de foin pour leur lapin. Une dépêche de Simone disant qu’ils étaient arrivés à bon port à Coblence. Dédette et Miette devaient nous quitter à 2 heures, cette dernière fatiguée par une mauvaise digestion, elles remettent leur départ à demain.
31 J’ai la visite d’Antoine Chénat qui vient très fidèlement prier sur la tombe de ses parents. Guite Le Sueur, mène mes petites filles prendre le train à St Pierre. Jean qui vient d’être démobilisé a paraît-il une mine de déterré. Je suis patraque.
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