La Toussaint Pas mal d’hommes à la messe dont mes 3 métayers. Jacques et sa cousine, Anne de Rouville viennent goûter.
2 .Dimanche Ce qui fait reporter la fête des morts à celle de St Hubert. Visite de Jacques et de sa cousine Anne de Rouville. On gèle.
3 . Beaucoup d’hommes à la messe. Comme notre cuisinière est en vacances, avec Marcelle, nous nous partageons le service, elle le torchon bleu, moi les chaussures et les lampes. Tout cela réchauffe, on en a besoin car on gèle.
4 . -5° J’assiste à l’enterrement de Jean Baste, vieux brave homme qui finit dans la peau du sacristain de notre église; dans sa jeunesse, il avait été mon locataire au Pied Prot, et mon fidèle compagnon de chasse. Lettre d’Hervé qui m’annonce qu’enfin son ancien colonel lui a fait rendre justice avec la croix de guerre qu’il méritait bien.
5 .-5° On finit d’arracher les betteraves qui ont les feuilles gelées, c’est bien en retard. Les marronniers perdent les leurs en quelques heures.
6 . Les Massias nous amènent les Villaines à déjeuner, la cuisinière étant absente, c’est Marcelle qui a tenu le cordon de la poêle et qui s’en est très bien tirée. Gabrielle de Rouville est venue passer l’après-midi. Dernièrement, Massias en voulant mettre son gazogène en marche dans son garage fermé a été trouvé évanoui sous le véhicule par son fils âgé de 14 ans qui, parmi les scouts, avait appris à pratiquer la respiration artificielle et qui a pu ramener son père à la vie.
7 . Edmond, Geneviève et Marguerite viennent déjeuner avec nous et nous emmènent ensuite à Nevers d’où Geneviève part pour Tours. Edmond s’entretient avec le marchand de biens, le nommé Barthélémy qui lui offre 95o ooo frs de la Baratte, le marché ne se termine pas, mon neveu en voulant le million. Je passe chez Gallichon Lavarine pour lui parler de Garuet qui m’assomme avec les réparations du Mou. Je passe à la Mutuelle Incendie pour augmenter mes polices assurances pour moi et les Riberolles. Je passe au Crédit Agricole retirer l’argent de ma vente de blé, j’en ai peu et pas beaucoup d’avoine. Miette, après plusieurs entrevues est demandée en mariage pat un jeune Degeorges des environs de St Pourçain et proposé par les Roquefeuil, ne marche pas.
8 . pluie Les Edmond nous quittent après déjeuner, leur visite nous a fait grand plaisir, nous avions bien des choses à nous raconter. Le vieux ménage Michel s’installe dans la garderie.
9 . Dimanche La moitié des bancs vides à la grand’messe. Je partage le dernier carré N-O du taillis d’Orgeat à 1o hommes de Moiry qui me payent 1o frs par tête
1o . Touché de Charpinet un chèque sur la Banque régionale de la Nièvre que j’envoie à la Sté Gale pour être touché, Bois des Champs Blonds, premier terme. Marcelle va déjeuner à Fontallier et de là au Veurdre d’où elle téléphone à Bulhon où l’on va bien. Les Château viennent me payer leur terme et je conviens avec eux d’un renouvellement d’un bail pour l’année 1942-1943. Je fais moudre 1oo kg de blé par Martinat pour cuisine et pâtisserie.
St Martin +15° Deux Espagnols font un découvert sur la carrière des Chétives Vignes pour Sablé.
St René . pluie Les assurances sociales cherchent la petite bête pour avoir moins d’allocations à donner, Joachim Chirat touche depuis peu 9oo frs par trimestre, sa femme fait des démarches pour en toucher autant, mais cela ne va pas tout seul, elle a cependant 12o frs par mois de la commune. Marcelle qui devait aller goûter avec Madame Le Sueur, y renonce, car la pluie ne cesse de tomber. Cécile me souhaite bien ma fête.
13 . pluie Vente de reproducteurs Charollais de l’année de l’écurie Goby : Ultra, 9 mois adjugé 44ooo frs, Ulax 425oo, Ulrich 325oo, Ulysse
28ooo. L’on n’avait jamais vu pareilles enchères. Le même jour, Blond, fermier à l’Isle vendait à l’amiable un veau 48ooo. Je me fais un mauvais sang terrible pour ma grange brûlée qui n’est pas finie, les portes ne sont pas posées et l’hiver s’avance.
14 . pluie Toujours le mauvais temps, j’ai des pommes de terres et des betteraves qui ne sont pas encore arrachées. Lettre de Berthe, Charles ne va pas fort. Ne pouvant plus promener Tatila, il l’a fait tuer. Paule de Villaines a frôlé la mort de près dans le Car de Guérigny qui a versé et a été broyé.
15 . Jacques de La Brosse, si inoccupé à Planchevienne, est toujours content de venir goûter avec Marcelle, qui se fait apporter par Duceau un furet qui ne lui servira à rien dans une propriété où il y a eu des lapins, mais très peu de terriers.
16 . Dimanche Montrichard réunit les amis de l’école libre pour leur demander d’être plus généreux à l’avenir, ils viennent peu nombreux, il ne se souvient pas assez que cette école est la sienne, et que si l’on donne quelque chose pour elle, c’est une économie qu’on lui fait faire, et en général, on le trouve assez riche pour l’entretenir à lui tout seul. Je compte avec mon métayer Roy de Callot qui doit se trouver satisfait de ce qu’il emporte. Mais ces gens-là considèrent plus ce qu’ils payent que ce qu’ils empochent.
17 . Hier, cette ignoble radio Anglaise traitait le brave Maréchal de ce rusé vieux syndic de la faillite française. Marcelle déjeune à Planchevienne. Garuet vient me payer son terme soit 12ooo frs qui se répartissent ainsi 34oo pour les impôts et 86oo pour des réparations et ce n’est pas suffisants. Je me fais couper les cheveux par Madame Thierry qui me raconte tous les scandales de la commune.
18 . Je me désole en voyant que les portes de ma grange ne sont pas encore posées et que ma pompe marche mal, elle se dégrène, et Blois ne vient pas la réparer. Longue lettre de Cécile. 75 qx de blé.
19 . Je déclare à la Mairie 75 quintaux de blé, c’est ce que j’ai livré à la coopérative. Pierre de Rouville déjeune avec nous et se régale avec notre boudin.
2o . Marcelle va à Nevers à bicyclette après avoir fait le Catéchisme à Moiry, elle se passe de déjeuner, car pour elle, il n’y a qu’un repas qui compte, c’est le goûter, qu’elle prend chez Jeanne de Mollins. Elle trouve le pauvre Charles Tiersonnier mourant et Berthe à bout de forces, heureusement, Antoinette est arrivée. Encore la radio anglaise parlant du timbre poste à l’effigie du Maréchal qui dit : on lui lèche le derrière et on lui tamponne la figure. Mlle de Castellane est fiancée au petit fils de Geoffroy d’Andigné, le maître d’équipage.
21 . Marcelle va au Veurdre d’où elle téléphone à Bulhon où tout va bien. Carte de Tlemcen où tout va bien aussi.
22 . Yvonne m’envoie d’Oujda pour ma fête une boite de fruits, mandarines, citrons et figues, je suis bien touché d’une si aimable attention.
23 . Dimanche, pluie Très peu de monde à la messe, pas de ménagères pour entendre Monsieur le Curé reprocher aux ménagères de pratiquer le marché noir en vendant leurs produits bien au-dessus de la taxe, ce qui est un gros péché. Avant dîner, j’ai un étourdissement qui dure une ½ heure, pendant lequel je ne puis plus trouver les mots que je veux dire. Bonne nuit après cela.
24 . Renaud vient me payer son terme du 11. Je ne lui en fais payer que les 2/3 parce qu’il a son fils ainé prisonnier et qu’il se donne beaucoup de peine étant tout seul pour exploiter son domaine. Il nous apporte 12 poulets et 4 dindes pour ses menus suffrages et ceux du Lieu-Normand. Le pauvre vieux Charles Tiersonnier est mort la nuit dernière sans trop de souffrances. Il a eu une bien pénible fin d’existence, après avoir vécu à La Grace avec aisance, maison toujours ouverte, maire de Gimouille pendant de nombreuses années. Les revers étant arrivés, il fallut chercher de quoi vivre, alors le ménage installa dans le parc un grand élevage de poules pondeuses, tout en se donnant beaucoup de mal, cela n’a pas marché, la propriété a été vendue, mais il fallait manger, aussi pour cela Berthe a organisé à Nevers, dans l’hôtel Soultrait une pension de famille où elle est la cuisinière et où elle se tue à la peine. Pendant que Marcelle fait une visite de charité à Madame de Montrichard qui est assez fatiguée, je reçois la visite des du Part, retour de Paris. En déjeunant chez Weber, on leur fait payer une douzaine d’huitres cent francs et faute de trouver une chambre dans un hôtel, ils ont couché dans une maison de rendez-vous.
25 . Journée sans histoire. Je finis de régler avec mes métayers qui gagnent de l’argent, mais qui se plaignent de payer leurs chemises trop cher.
26 . Nous prenons un taxi qui nous mènent et nous ramènent de Nevers (coût 36o frs) pour assister à l’enterrement de ce pauvre Charles. Il y avait beaucoup de monde, le Colonel Paul et Guillaume Jourdier étaient venus de Paris. Inhumation dans la chapelle de Meauce après la cérémonie à St Etienne. Nous déjeunons chez Madame de Sansal, sans le Colonel qui est à Raffigny. Menu d’un moine, boudin et pommes de terre à l’eau. Je rapporte un peu de vin d’Aïn Kala et je donne une dinde au grand séminaire, c’est un beau cadeau car on prétend qu’il s’en est vendue une mille francs. Visite à Béchard. Berthe va continuer à tenir sa pension de famille, elle est bien courageuse. Madame Pinet que je suis allé voir porte allègrement ses 81 ans, et le Colonel d’Assigny ses 8o.
27 . Comme exercice, je ramasse des feuilles sèches dans les allées, elles feront de la litière, car la paille est rare. Marguerite Denis, fermière à Celines attrape un procès pour avoir vendu 3 oies 95o frs ce qui fait 316 frs l’une quand la taxe était de 154 frs. Cette ménagère méritait bien cette leçon, mais je doute que cela serve de leçon aux autres.
28 . Roy roule de la pierre du camp sur le chemin de Callot, et son vieux beau-père l’écarte.
29 . J’attendais un plombier de St Pierre pour souder le tuyau de ma pompe qui m’inquiète beaucoup, il ne vient pas. Jacques de La Brosse goûte avec Marcelle, ça remplace son très frugal déjeuner composé de pommes de terre et de topinambours. On demande toujours des statistiques bois, déclaration 9o hectares à la Mairie
3o . Dimanche En faisant ma toilette, mes jambes fléchissent et je tombe, relevé aussitôt. Je n’ai tout de même pas été très bien toute la journée, mes jambes sont restées en coton, aussi, je ne suis pas allé à la messe, l’appétit a été bon.
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1 commentaire:
on lui lèche le derrière et on lui tamponne la figure ! trés bien
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