1 Que le Bon Dieu protège les miens dans cette nouvelle année, qu’il fasse que je ne sois pas à charge à mes filles et qu’il ramène en France la sagesse qui lui manque totalement. Mon vieil ami Raoul d’Anchald, meurt à 93 ans. J’ai passé avec lui de nombreuses journées de chasse tant dans la Nièvre qu’en Sologne. Les Chargères envoient des lettres de part pour la mort de Brigitte., sur lesquelles les Bouillé de Villars ne figurent pas. Melles Roux et de Maubec viennent goûter et m’apportent 3 fromages de chèvre.
2 -2°. J’envoie un tombereau de bois à la mère Richard. J’envoie une lettre au Dr Lemoine propriétaire du domaine Chez Caillet au sujet des avantages qu’il faits à son métayer Giraud. Marcelle goûte à Villars avec les Thonier et les Mangerel. A St Léger, ils n’ont aucun domestique , de même chez les Cailliés, c’est la femme d’Alexis qui leur fait la cuisine et elle attend un enfant dans deux mois.
3 -6°. J’envoie à Suzanne de Rouville dix paquets de cigarettes à 20 F touchés ce mois. Jacquemard me souhaite la bonne année ainsi que Jacques.
4 -8°. Visite de Soisson qui a tué 10 lapins et acheté une oie et une dinde pour 1 250 F. Je suis très inquiet pour abreuver mon bétail, le peu d’eau qui reste va geler.
5 -6°. Je ramasse des feuilles sur la pelouse, on en fait de la litière à nos vaches. Très brillant concours à Nevers. Roger de Bouillé y remportent de nombreux prix.
6 -6°. Dimanche. Il y a du givre. La campagne est magnifique, même féérique. Les arbres ne sont que pierres taillées en diamants qui brillent au soleil.
7 -10°. Moreau m’amène Dufour à qui je vends deux lots de bois payés comptant. Moreau vend ses onze veaux reproducteurs 44 000 F pièce au concours de Nevers qui a été particulièrement brillant. Roger de Bouillé reçoit des compliments. Je constate que le val d’Allier est bien supérieur au val de Loire pour amener des bons veaux. 15 grandes écuries dans le 1er contre 4 dans le second. Les étalons Nivernais sont eux aussi très en progrès, on les voit tous les ans plus gros. Le Dr Gaulier a un dépôt à la Croix d’or d’une vingtaine de chevaux énormes, Belges pour la plupart.
8 -8°. A St Parize, les communistes au pouvoir creusent deux puits. Un sur le champ de foire et l’autre devant l’épicerie Blot. Estager de Clermont me souhaite la bonne année.
9 -2°. Je ramasse des feuilles sur les pelouses pour faire la litière à mes vaches à lait et à mon âne.
10 +8°, pluie. Les Guillaume viennent nous surprendre au moment où nous nous mettions à table. Après déjeuner, ils amènent Marcelle à Nevers pour qu’elle signe la caution d’Aïn Kala aux contributions indirectes. Guillaume qui n’a plus de lait, achète une Normande pour 32 000 F, et elle n’a pas encore fait veau. Picard m’écrit que le portail de ma cour menace de tomber.
11 Temps maussade, téléphone détraqué ;
12 Pluie. Picard m’écrit que mon portail menace ruine et que l’architecte Sonnet estime qu’il faudrait bien 25 000 F pour le réparer. C’est charmant.
13 +3°C. Dimanche. Montrichard cherche un chef de culture pour le Puits de Meaux afin d’avoir du beurre et des œufs. Il a 40 demandes dont celle de Louis Roy de Calot. Sa femme voudrait être la maîtresse. Marie Antoinette téléphone que Sonnet fera étayer le portail demain.
14 Je ne mets pas le nez dehors, ce n’est pas que je sois fatigué, je ne vais pas mal ces temps ci , mais il fait un vent glacial qui vous déshabille.
15 -3°, et qui continue ce jour.
16 -3°. Mon rosaire. Je paye le dentiste de Miette 4 500 F. Pour 4 000 F Marcelle se procure des accus pour remettre son auto en marche. Elle en profite pour aller chercher Cécile à Saincaize à 14 heures à la Micheline qui l’amène d’Angers où elle a couché chez les Villeneuve. Je suis bien content de voir mon aînée et de bavarder avec elle. Je lui conte tous mes ennuis, elle me parle beaucoup de ses petites filles et de Jean qui vient souvent les voir. CA 286, Caisse 176 = 462.
17 -8°. Temps désagréable. Cécile va à Moiry donner de l’ouvrage à Louise Vaillot. Un employé de la Société Générale vient proposer à Marcelle des placements avec ses disponibilités. Il est rien moins que rassurant. Il prévoit la banqueroute de la France et l’anéantissement des billets de banque.
18 -3°. Il tombe des flocons de neige. Mes filles vont à St Parize. Cécile fait la connaissance de notre curé.
19 -6° et +2° dans ma chambre. Madame Revenaz, née de Lestapis meurt à 96 ans au Gravier (Cher). Je m’étais habillé pour aller à Nevers, mais faute d’essence, l’auto n’a pas voulu partir, alors mes filles ont pris le car. Elles ont constaté la fente du portail entre celui-ci et le mur de l’écurie et vu les trois cheminées.
20 -3°. Dimanche. Les Cordez me font part des fiançailles de leur fils Léon Charles avec Melle Henriette de Dreuille.
21 -2°. Le Colonel de La Boulaye me fait part des fiançailles de sa fille M. Claude Jarr son cousin, fortune modeste, situation plus modeste encore, il est boiteux et tout le monde a l’air très content. Miette et Dédette nous arrivent par Mars.
22 -0°. Jeanne de Mollins déjeune avec nous. Le Général de Gaulle se retire sans tambours ni trompettes. Visite de Suzanne Le Sueur toujours charmante.
23 -0°. Lettre de Roger, sa petite de 17 ans est mourante. Hervé m’envoie son ordonnance pour lui rapporter son fusil. Il espère tuer des oiseaux sur la Moselle et cerfs dans la forêt. J’écris au notaire Savignat pour établir ma déclaration et celle de Marcelle pour l’impôt de solidarité.
24 Nouveau dérangement. C’est avec une grande émotion que je vois ma chère Cécile nous quitter. Marcelle la conduit à Saincaize avec son auto et revient par le Colombier.
25 En quittant mon fauteuil pour aller m’asseoir sur une chaise car nous prenons nos repas dans le petit salon afin de ménager le bois, je me suis flanqué par terre sans rien me casser heureusement, mais en faisant très peur à Marcelle. J’ai une lettre de Louis de La Brosse, qui quitte la clinique. Avec regret, il va retrouver Josefa qu’il n’a pas vu depuis sa chute, car elle aussi garde le lit ayant eu la grippe et la jaunisse. Odette va être mutée à Paris.
26 -1°. Moreau devait emmener mes petites filles à Nevers d’où elles allaient faire un petit séjour à La Belouze, son auto étant en panne, Marcelle a été obligée de les y conduire malgré son peu d’essence. Chevrier envoie chercher 365 bouteilles vides dans ma cave au prix de 4 francs + 29 à Baudry.
27 -0°. Dimanche. Tissier des Petites Granges, fait venir de la paille de l’Aisne qui lui coûte 7 F le kilo.
28 -1°. Goin, avocat socialiste et franc-maçon est nommé Président de la IV république. Tanguy-Prigent reste ministre de l’agriculture pour le malheur des propriétaires fonciers. Marcelle va voir Mme Charriot pour lui demander d’être la présidente de la LFAC. Elle est très bien reçue. Luthenay y gagnera. Au retour, elle fait un bon goûter chez Mme Barrière. Pendant ce temps, je visite mes domaines. A Tâches, les animaux ne sont pas brillants, ils ont souffert du manque d’herbe. A Calot, ils sont plus frais, les pâturages dans les bois les a maintenus. Plusieurs vaches pas pleines et une seule jument a des espérances sur 8 saillies.
29 +4°. Jean Le Sueur étant en panne dans la gare de Nevers à 2 h du matin, téléphone à Roger de Bouillé de venir à son secours, celui-ci a la charité de venir le chercher.
30 Pluie. +7° et 5 dans ma chambre. Zizi Delamalle me fait part des fiançailles de Jacques avec Melle de Cotton. Elle me charge de le dire à mes enfants. A Fourchambault, le stère de moulé se vend 510 F rendu à domicile. Les Massias le vendent 600 F. Ils viennent goûter avec Jeanne de Mollins et emmènent d’ici trois reproducteurs pour leur basse cour : 1 jars des Petites Granges, 1 lapin du jardinier, et un coq de Marcelle.
31 Mon voisin Laudet de la Pétasse est enterré ce matin. Il était un des plus raisonnables de nos conseillers municipaux. Marcelle déjeune à Buy et va à Saint Pierre essayer une robe et donner les étrennes des vieux Voisins. Moreau m’apporte les comptes enfin arrêtés des Petites Granges.
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