21.1.11

NOVEMBRE 1937

1 pluie. 2°. La Toussaint. Je m’approche de la sainte Table en compagnie de beaucoup de fidèles.

2 Beaucoup de monde à l’office par un soleil radieux. On ne se croirait pas à cette saison. Je confie ma pochette avec mes récépissés et mon argent à Antonin Moreau pendant le séjour que nous devons faire à Bulhon. Avec Marcelle nous visitons un taillis coupé en 1919 à gauche en allant au Rond. Il y a plus d’épines que d’autres choses.

3 St Hubert. Où sont les chasses d’antan. Madame de Fontenay née Maupas meurt à 88 ans. Geneviève de Noury née Grisart, ma contemporaine, meurt à Paray le Monial, 82 ans.

4 Nous partons pour Bulhon et passons par Mars pour prendre la veuve Louise Champaut Taupin et l’amener comme femme de chambre à Edith. Nous trouvons tout le monde en bonne santé.

5 Jeudi. Temps idéal pour goûter. Viennent M. Charles de Riberolles et le jeune ménage Villeroi. Monsieur gagne sa vie en faisant dans les environs de Maringues des régies de domaines.

6 A Clermont je commence habilement mes visites en allant voir la toujours très aimable Madame Maurice Chalus qui chauffe son auto et m’emmène chez Madame de Longevialle chez qui j’ai la chance de rencontrer sa sœur de Torsiac. De là elle me conduit chez sa belle sœur Annely, qui bien que dans son lit où elle repose ses douleurs aux jambes et ses 87 ans, tient à me recevoir. A 5 h, nous arrivons chez Reine Fourniol qui termine ses emballages pour quitter définitivement Clermont. Elle nous raconte son voyage aux Antilles où elle vient de passer 7 mois chez son frère le marin qui est chargé là bas d’une installation d’hydravions. Edith voit son oculiste qui ne trouve rien d’inquiétant pour ses yeux, il change le N° de ses verres de lunettes.

7 Dimanche. Après la Grande Messe procession de St Vital et de St Agricole, patrons de la paroisse. Après midi visite à la Canière où Melle de Chazelles habite seule cet immense château.

8 Edith passe sa journée à Montsablé chez Madame Voillaume qui réunit les ligueuses du canton de Lezoux.

9 +18°. Goûter chez mes enfants avec la présence de Roquefeuil, du Cel Laloye avec sa femme et sa fille qui est une grande bridgeuse, des Guy et des Edmond de La Brosse.

10 Nous quittons Bulhon après un agréable séjour pendant lequel nous avons peu vu Miette qui passe son temps à l’office ou à la cuisine où elle dresse une jeune bonne avec succès du reste car nous mangeons des plats bien réussis. Elle joue aussi du piano assez souvent. Dédette tricote, mais laisse ses pinceaux au repos. Augustin ramasse les feuilles qui tombent. En passant nous déjeunons aux Gouttes où les deux vieux sont toujours jeunes.

11 Fête de l’Armistice, je me dispense d’aller à la messe, il fait froid et les discours m’ennuient. Tournée des domaines. Guy de Thoury est fiancé à Melle d’Angicourt.

12 En poursuivant des veaux dans le pré de la Joie j’accroche une pierre si violemment que je pique une tête, mon nez en est écorché. Goûter à La Belouze, 4 tables de bridge. En passant, visite à Auguste du Verne, je trouve ses filles assez inquiètes, il a beaucoup de température.

13 Elle disparaît le lendemain et il me dit : c’est pas encore pour cette fois. Ce sont ses reins qui fonctionnent mal. Foire de Nevers. Les cochons se vendent mal, mais les poulains bien. Marcelle fait arracher sa première dent et revient très endolorie par la piqure, ce qui ne l’empêche pas d’aller goûter chez Melle Valois.

14 Dimanche. Je fais mes comptes de domaine.

15 -4°. Il y a du givre, les arbres sont magnifiques. Paul Barrière ingénieur ECLL épouse Melle Bordeaux Montrieux (bonne famille).

16 Nous déjeunons à Dornes avec Mesdames Michoux, d’Orcet et de Champeaux. J’y avais donné rendez-vous à Donneau marchand de bois à Decize qui me paye la coupe du Paturail de la Claie, j’aurais pu faire mieux avec Pleuchot de Trois Vévres, mais il est venu trop tard.

17 Pluie. Avec Bob nous passons en revue 80 veaux reproducteurs à Roussy et chez Goby, Moreau et Blond. Ce dernier a la meilleure écurie. Marcelle a la visite de Mesdames de Marcy, de Villaines et de Villebonne. Elle goûte ensuite à Villars.

18 Pluie. A Nevers, je trouve Auguste mieux portant mais la Boutresse très mal. Nous prenons Marguerite Pinet pour l’emmener à un brillant goûter à Aubigny, 7 tables de Bridge.

19 Je finis de régler avec mes métayers ce qui me prend ½ heure par domaine. Nous avons la visite de nos voisins Mathieu qui sont installés dans leur château de Valière où ils ont fait mettre tout le confort.

20 Pluie. Marie de Balloy a fait ses partages. Le Colombier est attribué à Méryem et pour la plantation de crémaillère elle offre un grand goûter, assistance nombreuse, mais pas de Bridge au désespoir de Marie de Marcy.

21 Pluie. Dimanche. En l’honneur de Ste Cécile la fanfare se fait entendre à la messe. Marcelle qui prépare depuis quelques jours une conférence pour la ligue de Mars va la débiter avec émotion devant 39 ligueuses réunies dans le presbytère. Elle goûte ensuite à St Léger.

22 Je déjeune seul à 9h 1/2, ça me rappelle ma jeunesse avec joie. Je vais trouver au Rond de Bord l’équipage Couturier qui lance un renard dans la Ravie. Après l’avoir promené pendant 3 heures entre les Valençais et le Pontaubert, il est tué à côté de moi par le garde Duceau, après une relance au milieu des chiens qui, je crois, l’auraient pris sans cela.

23 Je fais cadeau à Méant du plus gros arbre de la propriété, un vieux saule qui est mort, face au petit château. Il a beaucoup de peine à l’abattre, 5 journées avec son petit fils.

24 Foire à St-Pierre. Les petits cochons se vendent très mal et les veaux reproducteurs aussi. Il n’en est pas de même chez Goby où les enchères montent au gré des propriétaires. Il y a bien 100 autos sur la route et les 32 veaux se sont vendus en moyenne 4 200 l’unité, malgré la fièvre aphteuse qui règne dans le pays.

25 J’achète chez Cherut aux Moulises un veau reproducteur pour les petites Granges, coût 2 350.

27 Marcelle assiste à Nevers à un service de bout de l’an pour Jean de Lécluze. Nous avons à déjeuner les Soultrait, Toytot et CH. Tiersonnier.
28 Nous avons à goûter les Mollins, du Part, Marguerite Pinet, Marguerite de Chalvron, Guillaume du Verne, en visite les Henri de Faverges.

29 -4°. Je remplace 3 érables de l’avenue qui sont morts. On commence à abattre les chênes des 4 Chemins sous la surveillance de Moreau et à mon compte.

30 Marie Thérèse Robert nous fait part des fiançailles d’Antoine avec Melle Marthe Blandin, la plus riche héritière du pays. Je souhaite que le futur Seigneur de Sermoise ne mange pas cette belle terre comme l’a fait le Prince de Béarn il y a une cinquantaine d’années. Paulette Le Sueur est opérée de l’appendicite à la clinique Penaud à Moulins.

1 commentaire:

Onc' Doudou a dit…

Voir le 4: C'est Louise Chapouret née Taupin. C'est notre Louise à nous qu'on aimait tant.