1. Pluie 10 millimètres. Marie-Thérèse, le ménage Maurice et leurs filles déjeunent avec nous. Ils nous quittent à trois heures et demie pour aller au cirque à Nevers. Gabrielle de Rouville et sa sœur Braive viennent nous voir entre deux autobus. L’un d’eux m apporte un fut de vin de soixante litres d’Aïn Kala. Les enfants de la propriété commencent le mois de Marie dans le bureau tout fleuri.
2. Pluie. Dimanche. Seize hommes seulement à la Messe, sans compter les Jocistes qui sont très fidèles. La nuit dernière, il est venu des sangliers bouler dans l’avenue. Pour le 11 mai 1943, prix de la viande de bœuf de première qualité, 16 Francs quatre vingt donné par le journal ( La Terre Nivernaise ).
3. Je fais une tournée aux Petites Granges ce qui ne m’arrive pas souvent, car je n’ai aucun plaisir à voir mon métayer. Dans la Roche, il y a vingt deux grosses bêtes et quatre veaux dont l’un d’une taure de deux ans. Dans le pré des Langes, il y a neuf taures d’un an, dont deux bien mauvaises. Une truie a neuf petits, une autre jeune est pleine. On tire neuf vaches dont sept ont des veaux. Les récoltes sont claires mais les tiges d’un bon vert. Un hectare est labouré dans les Prolles pour y mettre de la moutarde, mais la graine n’arrive pas. Chaque domaine est mis dans l’obligation de faire un produit oléagineux pour avoir de l’huile. La réquisition en prendra soixante pour cent et vous laisse le reste pour la salade. Mention marginale : Petites Granges.
4. Yvonne prend ses deux ainées dans sa remorque et les emmène déjeuner au Colombier pour retrouver les quatre petites Henri de Martimprey et Mimi Baraudon. Marcelle déjeune à Planchevienne et goûte au Colombier. Je trouve un nid de pintade garni de vingt cinq œufs. J’ai la visite des Antoine Robert. H. Bouchacourt entend à la radio d’Alger Bernard de La Brosse né le 20 juillet (bien portant).
5. Pluie, orage. Deux contrôleurs convoquent à la mairie tous les cultivateurs de la commune, petits et grands, pour les interroger pour savoir s’il leur reste encore quelques grains de blé à livrer pour permettre de faire la soudure. Bien rares sont ceux qui n’en ont pas une dizaine de kilos à livrer et que les ménagères avaient mis de côté pour nourrir les petits poulets. Je sème trente pieds de maïs devant la salle de bain. Yvonne part pour Beaumont avec Kiki, mais elle rencontre Mme Seeplinck et sa fille dans les rues de Saint Pierre et c’est là que se fait la visite. Retour par Fontallier où elles retrouvent Marcelle. Madame Grincour est assez fatiguée et bien maigre.
6. Pluie. J’achète quarante kilos de pommes de terre allemandes pour changer ma semence, ce qui est indispensable si on veut une bonne récolte. Marcelle et Yvonne partent de bonne heure à bicyclette pour Nevers où elles trouvent dans notre maison quatre hommes envoyés par M. Schlecq pour les aider à déménager les chambres du premier étage et à mettre les meubles dans la lingerie et la mansarde qui regarde la place. Les déménageurs cassent la glace de l’armoire de la chambre de Miette. Dans l’étang des Buzonnières, on trouve le cadavre de Roger de Soultrait leur gendre, qui s’y était noyé mystérieusement il y a quatre mois en revenant du Maroc où il avait laissé sa femme et ses enfants.
7. Premier vendredi du mois. Je m’approche de la Sainte Table et je fais planter dans la varenne Calot des pommes de terre boches.
8. Pluie. Monsieur le Curé déjeune avec nous. Chicon me rentre quatre petites cordes de charbon venant de la coupe vendue à Libaut. Je devais en payer la façon, il m’en fait cadeau, probablement parce qu’il estime que je lui ai payé la coupe trop bon marché, c’est possible.
9. Pluie. Dimanche. Réunion du Conseil de Fabrique à la sacristie après la messe. Le budget est florissant. On paye généreusement les places à l’église, on porte à mille deux cent francs le traitement de madame Baste, la sacristaine, qui était à neuf cent, et à trois cent celui de l’organiste qui était à deux cent. Il fait un temps glacial. Fassier de Bonay, sachant que ma provision de pommes de terre à manger était basse, m’en apporte un peu. C’est un homme de cheval, il vient avec une pouliche de sang attelée pour la quatrième fois. Sa fille et lui-même ont pour un demi-million de chevaux, peut-être plus.
10. Gelée. Bringault vient me payer son terme et m’apporter un sac de pommes de terre. Il y a quelques haricots gelés dans le jardin. Marcelle et Yvonne goutent au Manoir avec Mme Gabriel Mathieu. Je perds mon chapelet.
11. Pluie. Saint de Glace. Les Clayeux viennent déjeuner en amenant André qui se fait vieux. Ils m’annoncent la naissance d’un cinquième Roulet, ce qui lui fait quatorze petits enfants. Marcelle profite de la bonne occasion pour aller passer quarante huit heures aux Gouttes pour voir la vieille tante, et Geneviève emmène Kiki pour qu’elle fasse la connaissance de ses cousins. Tous font honneur à notre déjeuner. Je n’en reviens pas de tout ce que chacun mange. Et à gouter, on croirait que personne n’a déjeuné. Renée Massias nous fait part des fiançailles de sa fille avec un jeune de Chalvron dont la mère née Richard habite Laval.
12. Journée radieuse qui n’a rien du Saint de Glace. Jean Le Sueur me prête un très joli album qui lui a été donné pour ses vingt ans par la fidèle Tintin qui est femme de ménage au Manoir depuis toujours, il est intitulé « Manoirs et gentilhommières en Nivernais et en Bourbonnais ». Je l’ai feuilleté avec plaisir car j’ai retrouvé dedans des vieux châteaux dans lesquels j’ai eu le plaisir d’être reçu.
13. Tout pousse. Il y a plus vingt cinq degrés. On m’avise de l’abattoir de Nevers que la génisse que j’ai livrée il y a deux jours pour faire du saucisson est tuberculeuse. Elle a quinze mois. Roi ne va pas la reconnaître. Yvonne va pécher aux étangs Américains. Elle prend une vingtaine de gardons mais les carpes ne mordent pas. Je mets en bouteilles (soixante dix) le vin que j’ai reçu d’Aïn Kala, aidé par Micheline.
14. Vingt quatre degrés. Marcelle et Kiki débarquent à Saint Pierre par le train du jour, et Yvonne va au devant d’elles pour ramener sa fille sur sa bicyclette. Je mouille ma chemise en bêchant dans le jardin du Pied Prot. Je fais semer des haricots envoyés par Cécile dans le Clou.
15. Madame de Sansal, Simone et Hubert passent la journée avec nous. Le jeune homme est bien plus grand qu’Alyette sa contemporaine, il ne tient pas cela de son grand père Sansal. Anne Chenet accompagnée de sa cousine Tardy, s’installe au Pied Prot pour quelques jours, elle attend son fils pour emporter son mobilier dans la maison de Moiry. Paul Château vient me payer son terme, je reviendrai là-dessus après explication avec Cécile.
16. Dimanche. Tous les agriculteurs doivent venir déclarer à la mairie la composition de leur cheptel et la grandeur de leurs emblavures. On n’a pas fini de les embêter. Renaud du Lieu Maslin me paye et m’apporte un peu de farine bien blanche.
17. Madame Thierry me coupe les cheveux ainsi qu’à Monique. Monsieur Ventrin, gendre Minard, vient avec huit fusils chasser les sangliers, ils n’attaquent pas. Je vends à Taillardat six cadets et un moderne. Je lui dis qu’il me paiera en venant me scier deux garndes cordes de bois à la longueur de mon fourneau de cuisine.
18. Suzanne Le Sueur déjeune avec nous. Et Antoine Chérut arrive pour emmener son mobilier à Moiry. Un taxi lui prend 300 F pour l’amener de Nevers et autant au retour.
19. Marcelle et Yvonne vont finir de monter tous les meubles de la maison de Nevers au second dans les deux chambres que nous nous sommes réservés pour cela. Elles déjeunent chez les Sansal. Arthur est plus paradoxal que jamais. Les Chérut emportent tout leur mobilier dans leur maison de Moiry. J’achète un modeste cadeau pour Gérard de Martimprey qui se marie le 22 en Normandie. La nuit dernière on a vidé le canal pour empêcher deux péniches chargées de farine de partir pour l’Allemagne. Les gens de plusieurs villages dont St Parize sont furieux parce que depuis deux jours, ils n’ont pas de pain. Il paraît que notre boulanger Lafond a reçu de la farine hier soir.
20. Je comptais sur la P.E.N., société d’Antoine Clayeux pour me donner du pétrole, ils m’écrivent qu’il n’y faut pas compter, qu’il est introuvable. Cette perspective est gaie, en pensant à l’hiver. Richard vient voir Negro qui a un effort de tendon. Le jeune Valence qui a un emploi dans la confiture à Clermont en envoie une douzaine de boites à Yvonne pour 217 F, elle est bonne.
21. Moreau a la bonté de conduire à la gare de St Pierre, Yvonne et ses filles qui partent pour Bulhon. M. Mathieu les prendra à la gare de Clermont pour les y conduire. Sans ces deux hommes aimables, je ne sais pas comment le voyage aurait pu se faire. Madame Hélène de Valence écrit à Yvonne qu’elle a su que le 8 mars son mari allait bien. Tournée aux Petites Granges. Michel a semé 75 ares de moutarde. Tout a soif. J’écris à la marquise de Chargères en lui envoyant un mémento de ma chère Edith, de même qu’à Jeanne de Soultrait et à Berthe.
22. Je vais jusqu’au Paturail Mâle, il n’y a que 7 génisses et pas mal d’herbe. La Varennes Callot toujours luxuriante, le champ Procureur toujours médiocre. Dans les Champs Blonds, 4 fours métalliques qui font du charbon.
23. St Didier. Dimanche. Nous mangeons les premiers petits pois. Grand régal pour Marcelle. Emmanuel Riant qui s’est fait opérer à Vichy de la cataracte va rentrer chez lui et trouver Petit Bois occupé par un poste de D.C.A.
24. Pluie. Mes métayers ont pris la nuit dernière dans un piège tendu près d’un terrier sur le talus de l’étang Américain un renardeau. Je téléphone à Couturier de venir chasser la mère. Lettre d’Augustin qui a fait très bon voyage pour aller près de Toulouse afin de baptiser la fille de son neveu André. Il a poussé jusqu’à Lourdes. Garnet vient me payer le terme du Mou. Il a 10 chevaux. Cela doit représenter 6 ou 700 000 F au cours du jour. Roger de Bouillé qui a perdu deux juments a dû débourser 180 000 F pour les remplacer.
25. Pluie. Lettre de Jeanne de Soultrait, son petit fils Pierre de Froment est en prison à Fresne, où il ne peut voir sa mère que rarement et encore derrière une grille. Je peux toujours faucher les orties dans le pré Blond et tailler un peu les haies vives. Le Paris Centre manque souvent, ce n’est pas qu’il est bien intéressant, parce que tout Boche, mais on l’attend tout de même.
26. Lettre de Cécile qui nous apprend la mort subite d’Yves Jallot dans sa propriété de Touraine. Elle nous envoie du blé noir que Marcelle sème dans le jardin du Pied Prot, afin d’en avoir pour empoisonner les courtilières. Je reçois de ma belle sœur une veste en Vussar de mon vieux beau frère. Je la mettrai quand il fera plus chaud qu’aujourd’hui. J’envoie aux Marquises de Faverges des mémentos d’Edith. Le jeune ménage Croizier nous fait part de la naissance d’un héritier.
27. Je fais en voiture une tournée dans les Craies. Les récoltes ont plutôt bonne apparence. Dans notre pays, c’est le mois de mai qui règle tout et la dernière pluie a fait allonger les pailles des blés et avoines qui sont en train de mettre en épis. Guite et Simone de Sansal passent la journée avec nous.
28. Journée radieuse. Mon jardinier a un fort accès de fièvre causé par une angine. Il garde le lit. Je rentre les vaches et Marcelle les tire.
29. Jeanne et Louise Delamalle Mabire passent la journée avec nous. C’est amusant de voir les gens de la ville dévorer tout ce qu’on leur sert, surtout le laitage. Mon métayer des Petites Granges vient me demander dix mille francs, comme dans le temps on venait chercher 200 francs.
30. Pluie. Dimanche. Fête des mères, procession assez nombreuse avant la messe. Cécile nous téléphone que Rennes a été bombardé hier à 4 heures du soir. On parle de plus de 160 morts. Une de ses amies gît sous les décombres de sa maison. M. Pierre Chabret et Madame, fille des basse-couriers de la Seigneurie nous font part sur un imprimé de la naissance de leur fils Alain.
31. Lettre de Roger de La Brosse qui me dit qu’il viendra nous voir retour de Vichy, où le préfet va aller le présenter au Maréchal comme une bête curieuse puisqu’il est maire depuis 43 ans. Les propriétaires de Vauban, détiennent la mairie de Bazoches depuis le 2 Frimaire An II. En voila la liste : Charles Christophe Millereau, Maire An II, décédé maire en 1830, son fils Alphonse décédé maire en 1880, son gendre Gaston de La Brosse décédé maire en 1900, Roger maire depuis 43 ans, ce qui doit être un record. En 151 ans, il n’y aura eu que 4 maires à Bazoches et tous de grand père à petit fils. Marcelle plante dans le jardin du Pied Prot 12 kilos de pommes de terre achetées à Martinat. Je vais à Moiry faire ferrer mon âne. J’achète chez feu Morin une bêche à dents pour 50 francs. Rencontré Jean Le Sueur qui me dit avoir reçu l’ordre de se présenter demain à Nevers pour être envoyé en Allemagne avec tous les jeunes gens qui comme lui ont 22 ans quelque métier qu’ils fassent. Ils sont 9 à St Parize.
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1 commentaire:
Mon nom est aspirateur, ma fille de 18 ans, Tricia a été diagnostiquée d'herpès il y a 3 ans. depuis lors, nous allons d'un hôpital à l'autre. Nous avons essayé toutes sortes de pilules, mais tous les efforts pour se débarrasser du virus étaient vains. Les cloques ont réapparu après quelques mois. Ma fille utilisait des comprimés d'acyclovir 200 mg. 2 comprimés toutes les 6 heures et crème de fusitine 15 grammes. et H5 POT. Le permanganate avec de l'eau doit être appliqué 2 fois par jour mais tous ne montrent toujours aucun résultat. J'étais donc sur Internet il y a quelques mois, à la recherche de tout autre moyen de sauver mon enfant unique. à ce moment-là, je suis tombé sur un commentaire sur le traitement à base de plantes dr imoloa et j'ai décidé de l'essayer. Je l'ai contacté et il a préparé des herbes et me les a envoyées avec des directives sur la façon d'utiliser les herbes via le service de messagerie DHL. ma fille l'a utilisé comme dr imoloa dirigé et en moins de 14 jours, ma fille a retrouvé sa santé .. Vous devriez contacter le Dr imoloa aujourd'hui directement sur son adresse e-mail pour tout type de problème de santé; lupus, ulcère de la bouche, cancer de la bouche, douleurs corporelles, fièvre, hépatite ABC, syphilis, diarrhée, VIH / sida, maladie de Huntington, acné au dos, insuffisance rénale chronique, maladie addison, douleur chronique, maladie de Crohn, fibrose kystique, fibromyalgie, inflammatoire Maladie intestinale, mycose des ongles, maladie de Lyme, maladie de Celia, lymphome, dépression majeure, mélanome malin, manie, mélorhéostose, maladie de Ménière, mucopolysaccharidose, sclérose en plaques, dystrophie musculaire, polyarthrite rhumatoïde, maladie d'Alzheimer, maladie de Parkison, cancer vaginal, épilepsie Troubles anxieux, maladies auto-immunes, maux de dos, entorse dorsale, trouble bipolaire, tumeur cérébrale, maligne, bruxisme, boulimie, maladie du disque cervical, maladies cardiovasculaires, néoplasmes, maladies respiratoires chroniques, troubles mentaux et comportementaux, fibrose kystique, hypertension, diabète, asthme , Médiateur auto-immun inflammatoire arthrite. maladie rénale chronique, maladie articulaire inflammatoire, impuissance, spectre d'alcool féta, trouble dysthymique, eczéma, tuberculose, syndrome de fatigue chronique, constipation, maladie inflammatoire de l'intestin. et beaucoup plus; contactez-le sur email- drimolaherbalmademedicine@gmail.com./ également sur whatssap- + 2347081986098.
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