1er. Cécile et Yvonne nous quittent pour aller prendre à St. Pierre l'express de midi pour Paris et gagner Rennes, sans arrêt dans la capitale.
Les Américains me donnent ce jour 16200 francs pour 13 mois d'occupation. Il y a la dessus 6890 francs pour Bagnolet. 3180 pour .... 200 pour Callot 6070 fr pour moi. Depuis le 31 janvier 1919, nous avons à faire au Génie Français pour les locations.
2. Je passe la journée la plus atroce de la vie comme souffrance.
3. Robet vient me voir, me conseille de garder le lit, et me dit des paroles consolantes. Je suis très content de lui et de la sœur qui soigne Edith qui m'assiste avec intérêt.
Marguerite passe quelques heures avec nous, elle m'apporte à signer un pouvoir, car je devais aller ce soir à Fourchambault pour la réunion du conseil de famille des enfants de Georges.
4. Mon état ne s'améliore pas. Marcelle va à Nevers avec le garde et la jument Anglaise. Edith se lève pendant une heure. Il fait si froid qu'on allume du feu au salon.
5. Continuation de la crise, la sœur d'Edith et ma femme me soignent comme un enfant.
6.7. État stationnaire.
8. Légère détente dans mon état.
9. Une détente se produit.
Robert Senly meurt en Roumanie, où il fait partie de l'armée d'occupation. Ses malheureux parents sont bien éprouvés, ayant déjà eu deux de leurs gendres, les frères Gautley tués au champ d'honneur.
10. Robet vient me voir et me donne des paroles de consolation, mon état est sensiblement le même.
Albert de Marcy m'écrit pour avoir de mes nouvelles.
Chaleur écrasante, tout dessèche!
11. La chaleur continue et mon état reste sensiblement le même , je veux me promener un peu, mais mes jambes sont en coton.
12. Mon état à l'air de s'améliorer un peu, je vais jusqu'à Callot. La chère Miss Bergson nous vient pour 3 jours, elle arrive de Trèves où elle fait partie de l'armée d'occupation, il paraît que la bas, les Boches ont l'air très arrogants. Les grèves de chez nous ne sont pas faites pour les décourager.
13. État sensiblement le même, le jour je me traîne d'un domaine à l'autre, pour entendre les gémissements de chacun sur la sécheresse. Les foins se font avec rapidité, coupés le matin on peut les rentrer le soir.
15. Miss Bergson nous quitte pour retourner à Trêves. Claire va à Nevers pour faire une conférence chez les Petites Sœurs de l'Assomption. État stationnaire chez moi.
Trinité. Loué des domestiques à St. Parize, des gamins de 14 ans gagnent entré 1200 et 1500. Denis prend un assisté de 19 ans pour 1850 francs. Le directeur n'a pas voulu céder à moins, bien que l'intéressé soit moins exigeant.
Henri me fait une bonne et longue visite, il nous apprend que Madame Goussard, retour de Paris, s'est cassée un bras en descendant à la gare de Cravant.
17. Augustin retourne aujourd'hui à Bulhon par une chaleur horrible
Pluie bienfaisante mais de courte durée à 6 heures du soir.
18. Mariage Bouillé la Madeleine. À la dernière heure, c'est à dire le 13, nous avons reçu une invitation à la cérémonie religieuse et au lunch. Notre réponse a été que nous irions à la messe, mais que nous déclinions l'invitation au repas. Quant à moi, je suis resté tranquille et ces dames y sont allées. Je parle de Claire et de Marcelle, car les Riberolles n'ayant pas été invités sont restés à la maison. Dans l'Eglise personne du peuple, le cortège assez nombreux, 4 quêteurs dont Guy Olivier remplaçant Joseph de Maumigny arrivé en retard. Plus de Bourbonnais que de Nivernais dans l'assistance. C'est l'abbé Vauquelin qui a célébré le mariage et prononcé le discours. Au retour Albert de Bouillé et sa fille Françoise se sont arrêté pour nous dire un petit bonjour, mon pauvre vieux camarade très ému, a pleuré tout le temps. Il ne parle que de son cher fils. Après le lunch servi dans une tente, par Poulet, restaurateur à Moulins, nous avons eu quelques visites, les Soultrait, les Henri Pinet et leurs fils, et les Clayeux qui sont restés pour dîner, Edmond, sa femme sa sœur et ses nièces.
19. Fête Dieu. Première communion à St. Parize. Notre curé dine avec nous et fait passer un examen de catéchisme à trois enfants de Moiry que Marcelle a préparé à leur première communion et qui la feront le jour de St. Jean, ce sont des assistés.
Claire va chercher à Nevers une jeune Irlandaise qu'Edith fait venir pour ses enfants.
21. Les américains font au camp une vente aux enchères de tout le contenu d'une baraque où l'on a entassé lits, chaises, tables, vêtements, etc. Un marchand de chiffons, de Nevers, se rend adjudicataire du tout pour 3150 francs et de suite il revend au détail les différents objets. Henri Robert rachète plusieurs choses, ma femme également. Quant à moi je vais un peu mieux.
22. Fête Dieu. Temps splendide si on n'avait pas besoin de pluie.
Fiançailles de Melle de Veyny, fille de Charles, avec Monsieur de Lagoutte du Vivier, beau frère de Béatrice de La Boutresse.
St. Jean. J'apprends la mort du Docteur Dézautière (75 ans) qui a exercé toute sa vie aux mines de la Machine, il vivait depuis quelques années à Corbigny dans une propriété qui lui venait de sa femme Melle Marion. Un fils officier de cavalerie marié. Deux filles, l'une mariée à M. Touchalaume, l'autre célibataire.
Le mariage de Thé-Marion qui se fait ce même jour à Moulins, a du être attristé par la mort de l'oncle.
Une épidémie de diphtérie se déclare à Magny, on prétend qu'elle a été amenée par les transbordements à travers les rues du village, des corps des Américains que l'on déterre pour les mener à Nevers.
Dans la matinée nous apprenons que la Paix à été enfin signée.
23. 10° seulement. On gèle. Une pluie très bienfaisante tombe à partir de midi.
25. Pour ma première sortie, je conduis ces dames à la messe du Sacré Cœur pendant que mon personnel apprête du foin. Je viens de payer à mon boucher pour 5 semaines 698 francs pour cinq maîtres et 4 domestiques et nous ne mangeons guère qu'un plat de viande à chaque repas, que serait-ce si, comme du temps de nos grands mères, on en avait régulièrement 2 le matin et 3 le soir. Il est vrai qu'à cette époque on vendait le cochon 8 sols la livre sur pieds, contre 9 francs aujourd'hui.
28. La Paix est signée aujourd'hui, sera t-elle sincère, que Dieu le veuille et que la Ligue des Nations nous garde contre un retours des horreurs que nous avons reçu. Je ne crois guère cependant à toute ces créations d'utopistes comme Wilson, et je persiste dans mon opinion, c'est que pour éviter la guerre il faut être le plus fort et être toujours sur ses gardes.
Louis de La Brosse est nommé au 29° Dragon à Provins.
Marie-Antoinette du Verne est de retour à la Baratte, maigrie mais bien portante maintenant qu'elle est débarrassée de son appendicite.
Claire et Marcelle déjeunent au Colombier, où elles trouvent René de Balloy assez fatigué. Elles reviennent par Fertot et la Grâce. Berthe revenait de la Haute Alsace où elle était allée prier sur la tombe de son malheureux frère.
30. René Clayeux et sa femme nous viennent pour trois jours.
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